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L'OM ne s'économise pas

Comment les européens allaient-ils gérer cette augmentation de la cadence des matches ? Pour le leader olympien, pas de baisse de régime. Sans briller, l’OM a enchaîné une 6e victoire consécutive en championnat grâce à une tête d’Amalfitano (1-0, 33e). Bordeaux a lui concédé le nul à domicile contre Ajaccio après avoir eu deux fois l’avantage au score (2-2).
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 8min
Le Marseillais Morgan Amalfitano (GERARD JULIEN / AFP)

Un voyage en Turquie à moindre frais ? En plus de ce nul arraché avec le cœur (2-2), Marseille est revenu de Fenerbahçe avec davantage de confiance, de maîtrise et de courbatures. Malgré un manque de rythme en début de match, c’est la confiance qui garantissait au leader de la Ligue 1 une bonne tenue du ballon. Evian avait lui décidé de mettre beaucoup d’impact physique dans son jeu pour bousculer les Phocéens. Dans ces duels, l’OM perdait son milieu Abdallah touché à la cuisse (18e). Le banc déjà léger des Phocéens s’amenuisait encore. En attendant de retrouver un peu de fluidité, les Provençaux procédaient avec pragmatisme et réalisme. Sur un coup franc de Valbuena, ils profitaient d’une rare erreur de la défense savoyarde. Le ballon tendu était coupé par Amalfitano, seul au premier poteau (1-0, 33e). Sur sa lancée, l’ancien lorientais n’était pas loin du doublé dans la même situation (36e). L’OM avait toutefois fait le plus dur en ouvrant le score. Mais il fallait encore combattre la fatigue et la révolte d’Evian.

L’ETG n’avait pas fait une croix sur le point du nul et haussait le tempo. Décalé sur le flan droit, Sagbo croisait trop sa frappe mais donnait ses premières frayeurs au Vélodrome (52e). L’entrée de l’expérimenté Sydney Govou apportait également plus de solutions aux Savoyards. Marseille avait lui eu l’occasion d’enfoncer le clou dès la reprise mais André Ayew était trop court sur une déviation de Cheyrou (47e). Très tranquille, l’OM se dirigeait vers un nouveau succès. Trop tranquille peut-être. Sur un corner, une tête piquée de Mensah obligeait Mandanda à un arrêt réflexe déterminant (80e). Avec un seul but d’écart, tout pouvait encore arriver. Le dernier était toutefois pour le buteur Amalfitano mais sa tête plongeante ne touchait pas le cadre. Mais c’est au courage que l’OM tenait ses trois nouveaux points, les dix-huitièmes sur dix-huit mis en jeu depuis l’ouverture du championnat. Qui pourra arrêter cette équipe phocéenne ? Valenciennes le 30 septembre ou Paris le 7 octobre prochain ?

Bordeaux freiné par Ajaccio

Et de quatre pour Bordeaux ! Quatre nuls consécutifs qui ont entamé les ambitions girondines en ce début de championnat (6e). Sur un nuage en Ligue Europa (victoire 4-0 contre Bruges jeudi), les Girondins peinent à importer ce savoir-faire européen dans les frontières de la Ligue 1. Certes, Bordeaux ne perd pas beaucoup mais il ne gagne pas pour autant. Au coup d’envoi, la fatigue se faisait sentir et les locaux peinaient à emballer le match. On sautait directement à la 2e mi-temps pour voir le premier tir de Gouffran (51e). Ca donnait des idées à Henrique qui reprenait victorieusement de la tête un corner de Plasil (1-0, 54e). « La première mi-temps était bien maîtrisé mais il manque l'efficacité, regrettait Alex Dupon. En 2e, on prend un magnifique but d'Henrique et on était injustement mené. » Plus entreprenant depuis le début du match, Ajaccio revenait très vite au score, là encore sur corner. Grâce à une déviation de Mostefa, Faty prenait de vitesse la défense et Carasso (1-1, 64e). Gillot jouait la gagne et faisait entrer le grand Diabaté, point d'appui qui manquait jusque-là, et impliqué sur le deuxième but de la tête de Gouffran servi admirablement par Trémoulinas (2-1, 78e). Mais l’essence venait à manquer côté girondin pour boucler le match complet. Oublié par la défense, Belghazouani égalisait sans trembler (2-2, 90e+2). Avec un peu plus de lucidité, l’Ajaccien aurait même pu donner l’avantage à l’ACA mais il ratait son cadre.

Au coup de sifflet final, la déception girondine se concentrait sur l’horaire du match et l’équité sportive avec les autres européens, du déjà vu cette semaine avec Montpellier (accroché 1-1 par St-Etienne). « On n'arrête pas de jouer à 14h alors qu'il y en a qui ne jouent jamais à 14h et qui font la Coupe d'Europe, a pesté l’entraîneur Francis Gillot. C'est une évidence que jouer à 14h ne nous arrange pas. Mais comme on ne dit jamais rien, on va jouer une troisième fois Brest à 14h après avoir été à Newcastle. Comme on dit +jamais 2 sans 3+. Aujourd'hui, on ne peut pas jouer le championnat et la Coupe d'Europe avec équité, c'est une évidence. On a fait un match plus que moyen, comme contre Nice, alors que quatre jours, avec de la fraîcheur, on propose autre chose. Aujourd'hui, on ne peut plus aller chercher haut, on ne peut plus presser, avec ce manque de fraîcheur, tous les plans que l'on veut mettre en place tombent à l'eau car on n'a pas la force de les faire. » Le président Triaud demande lui le même traitement pour ses rivaux marseillais et lyonnais. Même s’il ne cache pas qu’à trois minutes près le scénario aurait été différent.

Réactions

Elie Baup : (entraîneur de Marseille) : "Il y a des fois, il faut retenir une chose, ce sont les trois points, même si effectivement, on a souffert. L'adversaire nous a pressé trop haut, ils étaient dans le tempo, dans les temps de passe, ils étaient dans l'engagement, on n'a pas réussir à sortir les ballons comme on le fait d'habitude et en plus le vent nous faisait reculer. Bref, beaucoup d'éléments nous ont mis sur le reculoir. On a souffert. Ce fut un match difficile, mais j'ai une analyse partagée néanmoins. Il y a cet arrêt de Mandanda, on a réussi à marquer un coup franc, et on aurait peut-être pu marquer sur un deuxième but mais il y a aussi peu d'occasions par rapport au match précédent. Mais le retour au score face à Fenerbahçe (2-2, jeudi, en Europa League, NDLR) a été acquis avec beaucoup de coeur, d'enthousiasme. Ce soir, on a courbé l'échine, on a plié mais on n'a pas rompu, avec les mêmes valeurs morales."

Pascal Dupraz (entraîneur d'Evian/Thonon): "On espérait repartir sans regret du Vélodrome, mais le fait est qu'on va en repartir avec. Il faut saluer la performance de notre équipe, facilitée par la fatigue de l'OM. Je suis satisfait de la prestation de l'ensemble en terme de tenue de ballon, tant qu'en occasions, même s'il n'y a pas de performance au bout, mais je suis déçu pour les joueurs car notre équipe a rivalisé avec l'OM. Marseille est de retour, et on va avoir de belles oppositions à venir. (sur le grand match du gardien de l'OM, notamment en seconde période) Mandanda n'est pas gardien international pour rien, j'aurais préféré qu'on soit plus tueurs sur nos occasions. Je n'ai pas trouvé qu'il nous manquait grand chose ce soir, je vais donc m'attacher à féliciter nos joueurs, étant donné notre situation, c'est important. Notre équipe est en progrès, il faut encourager les joueurs car il me semble que nous sommes sur la bonne voie, même s'il faut raison garder et continuer à travailler. Il faudra en tous les cas s'appuyer sur ce match car en terme de cohérence, nous avons porté fièrement les couleurs de notre club. On a été moins timides en deuxième période, mais on a un peu trop respecté les Marseillais en première. Ainsi, sur le but, on a été trop attentistes. Sur le plan comptable, prétendre prendre des points à Marseille c'était compliqué mais au vu de notre production, nous aurions dû marquer et le match aurait été tout autre."

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