Jean Fernandez: "Je m'en veux"
Quel est votre sentiment après cette rupture de contrat ?
JF: "J'ai beaucoup de regrets sur mon expérience à Montpellier car c'était un club pour moi. Quand j'avais été contacté par M. Nicollin, j'étais vraiment, vraiment heureux de venir. Je pars avec beaucoup de frustration car j'ai l'impression d'avoir raté une expérience qui aurait pu être extraordinaire. Je m'en veux beaucoup car je suis le premier responsable de la gestion sportive et des résultats. J'en paie les conséquences. J'ai un grand respect pour M. Nicollin de m'avoir donné cette opportunité après mon passage à Nancy. Je n'en veux à personne au club, je m'en veux à moi".
Que vous a t-il manqué pour réussir ?
JF: "A un moment dans cette saison de transition que l'on m'annonçait compliqué, j'étais persuadé d'une certaine malchance au regard de nos matches à domicile où l'on était bons et où l'on n'arrivait pas à gagner. Mais, il nous a manqué un attaquant. Montano, dont j'assume le choix, a une personnalité très attachante mais il n'a pas joué à son niveau. S'il avait eu le rendement qui était le sien avant son départ à Rennes, il nous aurait permis de gagner deux ou trois matches au lieu de faire des nuls et on ne discuterait pas de mon départ".
Aviez-vous encore espoir de renverser la situation après la défaite face à Lorient ?
JF: "En prenant un attaquant à la trêve, on pouvait retourner la situation. J'ai toujours vu le verre à moitié plein, je me suis toujours dit qu'il ne manquait pas grand-chose pour avoir des résultats, mais le président a vu le verre à moitié vide. Je ne peux pas lui en vouloir, car il a créé le club, il a mis ses tripes dans ce club, mais à un moment il a eu peur et a craqué. Je peux le comprendre".
Ne vous a t-il pas manqué un peu de temps?
JF: "Je me dis qu'il faut quand même du temps, car je ne suis pas un faiseur de miracles. Mais, une chose a joué contre moi. Pendant vingt-huit ans, j'ai eu une image extraordinaire, mais mon passage à Nancy m'a foutu en l'air. Et j'ai senti un lynchage médiatique au regard d'une statistique et de mon passage à Nancy. Cela a conditionné l'opinion. J'ai manqué un peu de crédibilité auprès des supporteurs, des dirigeants et même du président à cause de ça. Pourtant, en trente ans de carrière, partout, j'ai atteint mes objectifs. C'est incroyable que l'on ne puisse retenir que mon passage à Nancy. Si on avait gagné deux ou trois matches, j'aurais gagné un peu de crédit, et dans le temps j'aurai pu me faire une place. Je n'avais pas imaginé que l'après Girard, l'après Courbis puissent être aussi difficile. Dans l'esprit des gens, c'est un échec, alors que j'ai l'impression de ne pas avoir commencé. Certes, on me rappelle que je suis dix-septième et que j'ai gagné que deux matches".
Comment allez-vous pouvoir rebondir après vos expériences à Nancy et Montpellier?
JF: "Entraîner est ma passion et ma vocation. Sachant que je fais le plus beau métier du monde et que j'aime le milieu du foot, j'ai envie de continuer. Quand j'ai commencé ce métier, je l'ai fait pour le meilleur et pour le pire. Quand je fais le bilan, je me dis que j'ai eu beaucoup de chance. Depuis quelques temps, j'ai un peu moins de chance. Rebondir en Ligue 1, cela paraît compliqué au regard du lynchage médiatique. Dans ma carrière, j'ai vécu trois montées (Cannes, Sochaux et Metz), je me dis que peut-être un club de Ligue 2 ambitieux peut être intéressant. Après, l'autre solution c'est partir à l'étranger. Mais, je suis entraîneur, je reste entraîneur et je finirai entraîneur".
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