Incidents Reims/Bastia: report au 22 mars du procès de sept auteurs de violences présumés
Les sept supporters bastiais qui devaient être jugés lundi en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Reims, seront astreints jusqu'à leur procès à un contrôle judiciaire. Le procureur Fabrice Belargent a relevé qu'ils avaient "des casiers judiciaires vierges". Leurs avocats avaient souhaité disposer d'un délai pour préparer leur défense. Un huitième supporter, un jeune homme de 17 ans, a également été remis en liberté à l'issue de sa garde à vue et sera jugé "dans un mois" par une juridiction pour mineurs. Ils seront poursuivis pour "menaces, rébellion, outrage à personnes dépositaires d'une autorité publique".
Incidents à Corte
Alors que quelque 500 personnes s'étaient massées lundi dans la soirée devant la gendarmerie de Corte en soutien aux supporteurs bastiais, quelques dizaines de jeunes manifestants cagoulés ou portant des capuches ont lancé peu avant 20H00 divers projectiles -pierres, planches, gros pétards - en direction des gendarmes mobiles venus de Bastia, en tenue anti-émeute, massés derrières les grilles de la gendarmerie, a constaté un journaliste de l'AFP. Les forces de l'ordre ont riposté en lançant des grenades lacrymogènes, faisant reculer les manifestants. De petits groupes très mobiles ont continué à harceler les militaires et cassé les caméras de surveillance de la caserne de la brigade de recherches dans laquelle vivent une soixantaine de gendarmes et leur famille. Les gendarmes mobiles, sortis de l'enceinte pour disperser les manifestants, ont procédé à deux interpellations. Aucun blessé n'était à déplorer mais la gendarmerie a subi des dégâts matériels importants.
Une tension qui monte depuis samedi
L'histoire a débuté samedi à Reims avant le match de L1 Reims-SC Bastia. D'après le récit fait par le procureur, une vingtaine de supporters avaient alors lancé des engins incendiaires en ville. Puis, selon le parquet, "des insultes ont été proférées à l'encontre des forces de police pendant tout le match" par "un groupe très restreint", et également à l'encontre du préfet Erignac, assassiné à Ajaccio en 1998. "Le préfet, on l'a buté, on en aura d'autres. On va vous niquer, bâtards de Français ! Au Bataclan, les Kouachi vous ont niqués, gros enc...de flics", a notamment entendu le commandant des forces de police sur place, cité par le procureur Bélargent. Après la victoire de Bastia (1-0), les supporters sont remontés dans le bus, à l'exception d'une dizaine qui a commencé à lancer des fumigènes sur les forces de l'ordre. Celles-ci ont riposté, utilisant "à une seule reprise" un flash-ball en direction d'un manifestant, sans conséquence pour ce dernier qui était visé à l'abdomen, selon le procureur.
Les incidents se sont poursuivis au centre-ville, à plus d'un kilomètre du stade, au cours desquels un manifestant de 22 ans aurait perdu un oeil. D'après le procureur Belargent, une course-poursuite s'est engagée "entre un homme qui venait de dégrader un véhicule de police, et les policiers qui "sont parvenus à le rattraper, l'ont fait chuter pour le neutraliser". C'est en tombant la tête la première sur un poteau que l'homme se serait blessé", a affirmé le chef du parquet. Une information judiciaire a été ouverte pour établir les causes de sa grave blessure à l'oeil.
Les politiques s'en mêlent...
Sur la base de témoignages de Corses venus à Reims, le président nationaliste de l'exécutif régional corse, Gilles Simeoni, a affirmé sur Twitter que le supporter avait été blessé par un flash-ball. Avec le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, il a condamné "des comportements provocateurs et brutaux et des violences déterminées de la part des forces de l'ordre", ainsi que "des insultes racistes envers les jeunes corses". A Bastia, des échauffourées ont éclaté dimanche soir autour du commissariat de police, cible de jets de cocktails Molotov, lors d'un rassemblement de soutien au supporter de Bastia blessé. Un policier a été légèrement blessé. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a "condamné très fermement ces actes inadmissibles".
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