Hazard fait bien les choses
Les Dogues ne lâchent pas leur os. Malmenés par de vaillants Valenciennois pendant 90 minutes, les Lillois ont fait preuve d'un mental d'acier pour arracher la victoire dans les ultimes secondes. La marque d'un futur champion de France, assurément. Le Losc n'en est pas là, et il lui faudra se montrer certainement plus tranchant s'il veut mener cette quête à bien. Mais, pour l'heure, laissons les Nordistes fêter leur héros, Eden Hazard, encore magique ce soir au Stadium. Si le Belge, par ses dribbles et sa vision du jeu, a été un poison constant pour les Valenciennois, la dose mortelle a été administrée dans les arrêts de jeu quand, à la réception d'une passe laser de Mavuba, Hazard contrôlait la balle et l'orientait parfaitement avant d'enchaîner une frappe croisée surpuissante qui offrait trois points inespérés aux siens !
Avant cette délivrance, le Losc avait pourtant bien souffert face à une formation de VA parfaitement en place. C'est même un peu contre le cours du jeu que les hommes de Rudi Garcia ouvraient la marque, sur une frappe déviée de Sow qui en profitait pour inscrire son 18e but en championnat (1-0, 39e). Trop hésitants par la suite, les Lillois reculaient et finissaient par se faire punir par Pujol qui égalisait d'une magnifique frappe croisée (1-1, 59e). Brouillons en défense et peu inspirés devant, les leaders du championnat s'acheminaient inexorablement vers un décevant match nul. C'était avant le coup de théâtre final du jeune prodige belge. Tout sauf un Hazard...
Monaco s'accroche
L'équipe monégasque n'est plus relégable au soir de cette 27e journée. Elle le doit à sa victoire à Bordeaux après un match remarquable d'abnégation. Et aussi, il faut bien le dire, à la relative faiblesse des Bordelais qui n'auront pas su concrétiser une domination stérile. Les Girondins, que l'on pensait quelque peu tirés d'affaire après deux succès de rang, ont replongé dans leurs travers, offrant parfois une passivité inquiétante. Sans être géniaux, les Monégasques ont quant à eux réussi à préserver l'avantage acquis dès la 22e minute grâce à une tête d'Adriano, complètement oublié par la défense bordelaise (0-1, 22e). L'ASM est pourtant encore loin d'être sauvée (Monaco possède le même nombre de points qu'Auxerre, premier relégable) mais ce succès va faire du bien à l'équipe du Rocher.
Le PSG peut s'en vouloir
En ne parvenant pas à battre Montpellier, pourtant réduit à dix, les Parisiens ont peut-être dit adieu au titre. Les hommes de Kombouaré sont en effet pointés à sept longueurs du leader lillois après ce match et ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes. Après une première période parfaitement maîtrisée, qui les voit se détacher rapidement au score grâce à des buts de Hoarau (11e) et de Yanga-Mbiwa contre son camp (14e), les partenaires de Nenê perdent complètement le fil lors des 45 dernières minutes. Dès la reprise, un but de la tête de Giroud sème le doute dans la défense des locaux (2-1, 47e), qui continuent de s'étioler au fil des minutes, malgré leur supériorité numérique depuis l'exclusion de Jeunechamp une minute après la réduction du score du MHSC. Déjà éliminés par les Montpelliérains en Coupe de la Ligue, les Parisiens semblent souffrir d'un véritable complexe. Giroud en profite pour égaliser à la consternation générale d'une superbe frappe croisée du gauche (2-2, 58e). En dépit de nombreuses occasions de part et d'autres, le score ne bougera plus au grand dam du PSG qui laisse filer le peloton Lille-Rennes-Lyon-Marseille en tête du championnat. Il sera désormais difficile de la rattraper.
Déclarations :
Eden Hazard (attaquant de Lille, auteur du but victorieux): "C'est Rio (Mavuba) qui me fait la passe. Je me mets dans le sens du but, je regarde s'il y a quelqu'un et je frappe en force. C'est le contrôle qui change tout, je me la ramène bien avec le pied. Il va falloir marquer encore des buts et faire des passes si je veux passer un nouveau cap. J'ai marquer deux beaux buts (à Marseille et contre Valenciennes). Tant mieux pour moi et pour l'équipe, ce sont deux buts très importants. On va aller à Brest avec trois points d'avance. J'espère qu'on va garder ces trois points. On a eu des possibilités. Ca fait plaisir de marquer à la 50e comme à la 90e. C'est vrai qu'à la 50e, l'adversaire peut revenir. Si on peut gagner comme ça tous les matches, ça me va. On n'a pas montré grand chose mais l'important c'est d'avoir gagné."
Fahid Ben Khalfallah (milieu de terrain de Bordeaux): "Ce soir, je n'ai pas l'impression que le contenu n'est pas mauvais. Ce qui est rageant de perdre un match qu'on domine largement, Il nous a manqué du réalisme, on savait qu'ils allaient venir prendre un point. Quand on court au score face à une équipe bien en place, ce n'est pas évident. On a eu beaucoup d'occasions. En deuxième mi-temps, on aurait dû mettre plus de rythme. Ce qu'il faut c'est être plus tueur. Lorsqu'on mène on ne perd pas et inversement. Franchement, c'est la rage. On avait l'occasion de gratter la 6e place, qui peut être qualificative pour l'Europe. On a encore perdu un joker et on n'arrive pas à gagner trois matches de suite. Il y a encore 33 points à prendre, on fera le bilan à la fin".
René Girard (entraîneur de Montpellier): "Je suis fier depuis quelque temps de mon équipe, mais ce soir encore plus, parce que menés 0-2, on pouvait s'attendre au pire, et même à dix on a été très présents. C'est une réaction d'équipe, ce soir j'ai retrouvé véritablement mon équipe dans le collectif et dans l'envie, c'est peut-être un sentiment d'injustice qui les a fait se révolter. On s'est aperçu qu'en 2e mi-temps les Parisiens piochaient, ils ont beaucoup de matches, c'est un championnat éprouvant. On sort d'une série un peu compliquée, avec Lille, on perd contre Rennes contre le cours du jeu, on ramène un point de Paris... On est là. Même si ça en emmerde certains, on est là".
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