"Garder mon salaire aurait été égoïste" : ces clubs de foot où les joueurs ont accepté de baisser leur salaire
La crise sanitaire et le fiasco Médiapro a privé les clubs de recettes de billetterie, poussant ces derniers à proposer des baisses de salaire à leurs joueurs. Après deux mois de discussions, une douzaine de clubs, dont la plupart en Ligue 1, ont trouvé un accord salarial.
Neymar reste le joueur de football le mieux payé de France devant Kylian Mbappé, selon le classement annuel des salaires de Ligue 1 de L'Équipe publié vendredi 19 mars. Si ce classement varie peu par rapport à l'an dernier, il faut noter quelques modifications pour les autres clubs. La crise sanitaire du coronavirus Covid-19, qui prive les clubs de recettes billetterie, ajoutée au fiasco Médiapro, ont en effet poussé certains à proposer des baisses de salaire à leurs joueurs. Près de deux mois après les premières discussions, une douzaine de clubs professionnels, dont la plupart en Ligue 1, ont trouvé un accord salarial.
À Lens, tous les salariés, et donc les joueurs, ont participé. Parmi eux, le défenseur, Jonathan Gradit. "On est un peu en haut de la pyramide avec les très bons salaires, etc., indique le joueur. C'était inconcevable et complètement égoïste de garder mon salaire." Dans beaucoup de clubs, les négociations ont eu lieu au cas par cas avec les joueurs, voire le staff. À Reims, ou le salaire moyen est parmi les moins élevés de Ligue 1, environ 25 000 euros par mois, le capitaine Yunis Abdelhamid a accepté une baisse de 20% de son salaire jusqu’à la fin de la saison. Question de solidarité avec les autres salariés.
"On est attachés au club et aux personnes qui travaillent tous les jours autour de nous. Dans un club on est vraiment une famille et le but, c'est que tout le monde soit protégé."
Yunis Abdelhamidà franceinfo
Même solidarité à Montpellier et Strasbourg. Pour autant, ces efforts ne seront pas suffisants pour rééquilibrer les comptes. Strasbourg va enregistrer une perte de 30 millions d’euros cette saison à cause de la crise, précise le président Marc Keller. "Cela représente peut-être 10% de la perte qu'on subit, mais cela participe quand même de cette solidarité, souligne Marc Keller. On a fait un budget équilibré à la quinzième place, donc on n'a pas pris de risques inconsidérés non plus. Malheureusement, c'est le contexte conjoncturel qui a fait qu'on se retrouve en difficulté."
Si le président de Strasbourg peut compter sur des réserves, ceux de Montpellier et Metz ont dû mettre la main à la poche... Quant aux plus gros salaires de Ligue 1, Paris, Marseille, Monaco, c’est différent, explique Sylvain Kastendeuch, co-président de l’UNFP. Depuis le début des négociations, le syndicat des joueurs est à disposition des clubs pour aider aux discussions. "À l'invitation du président Aulas, j'ai été faire une première réunion avec les joueurs de l'Olympique lyonnais mais ces joueurs-là sont en position de force", note-t-il.
"Ces joueurs sont prêts pour certains à faire des efforts mais le rapport n'est pas tout à fait le même que dans un club avec des joueurs à statut moins fort."
Sylvain Kastendeuchà franceinfo
Lyon a trouvé un accord avec une partie de ses joueurs et joueuses en convertissant en actions une part de leur rémunération. Ailleurs, les discussions se poursuivent alors que la fin de saison sans public qui se profile va priver les clubs de recettes billetterie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.