Football : voyage et bricolage, stages de préparation en Espagne... Les acteurs de Ligue 1 racontent leur trêve pendant la Coupe du monde
Retour sur Terre imminent. Alors que la Coupe du monde 2022 a connu son épilogue avec la défaite de l'équipe de France en finale contre l'Argentine (3-3, 2-4 t.a.b), après plus d'un mois de compétition, la trêve va bientôt s'achever pour les clubs professionnels français. Avant la 16e journée de Ligue 1, les 28 et 29 décembre, plusieurs acteurs du championnat de France ont raconté à franceinfo: sport leur quotidien des dernières semaines, entre vacances, stages de préparation et matchs des Bleus à la télévision.
Habitués à couper deux semaines à Noël, les joueurs et membres de staff de Ligue 1 ont vu cette saison leurs congés avancés à la mi-novembre, juste après la 15e journée (11-13 novembre). Un chamboulement calendaire qui n'a pas dérangé le milieu offensif auxerrois Hamza Sakhi, qui se trouvait dans la pré-liste des Lions de l'Atlas pour le Mondial au Qatar. "J'ai profité de la trêve pour partir à La Mecque pour la première fois et me ressourcer un peu en famille, confie le Marocain. C'était un moment incroyable et ça restera gravé à vie dans ma tête."
Des vacances prématurées pas au goût de tous
Une destination prisée par d'autres joueurs de Ligue 1, à l'instar du Lyonnais Houssem Aouar ou du Rémois Yunis Abdelhamid, qui ont aussi profité du moindre monde et des températures plus douces qu'en été, pour effectuer un pèlerinage dans la ville sainte d'Arabie saoudite. Mais si Hamza Sakhi estime avoir vécu le "meilleur voyage de [sa] vie", tout le monde n'a pas autant apprécié ces vacances prématurées. "Pour le métier de footballeur ou d'entraîneur, on s'adapte aux circonstances. Pour l'aspect humain, on repassera", tranche Yvan Bourgis, préparateur physique du Stade brestois. "C'est frustrant de faire Noël et le jour de l'An à l'arrache, déjà qu'on ne passe pas beaucoup de temps avec nos familles."
Si celui qui entraîne le SB29, aux côtés de Julien Lachuer et Bruno Grougi, a pu se lancer dans des "à-côtés" qu'il n'a normalement pas le temps de faire, comme du bricolage, rien ne vaut les habituels congés d'hiver avec sa famille. "Mon épouse travaille et mes enfants vont à l'école, j'aurais aimé partager un peu plus ces quinze jours avec eux", ajoute le technicien de 43 ans. "C'est le cœur d'un père de famille qui parle. L'aspect familial est gage de sérénité et d'équilibre lorsqu'on fait un métier aussi contraignant et chronophage."
Des stages de préparation à l'accent espagnol
Malgré les vacances, pas question de perdre de vue la suite de cette saison marathon. "Sur les quinze jours, les joueurs ont eu une récupération complète la première semaine, puis un programme individuel à réaliser chez eux de leur côté", révèle Yvan Bourgis, dont les hommes ont quitté la zone rouge juste avant la trêve. "On a ensuite attaqué les séances collectives pendant deux semaines dans notre centre d'entraînement, avant un stage à Gérone en Espagne." Alors qu'Auxerre a aussi choisi la ville catalane pour son stage, l'Olympique de Marseille s'est établi plus au sud de la péninsule ibérique, à Marbella.
"L’objectif est de bien repréparer l’équipe pour la seconde partie du championnat, qui va être longue, remettre au niveau les joueurs en fonction de la première partie de saison effectuée, de leur temps de jeu, de leur participation ou non aux matchs internationaux et à la Coupe du Monde", explique Carlo Spignoli, le préparateur physique phocéen. L'Italien a notamment dû se passer de cinq mondialistes (les Français Jordan Veretout et Matteo Guendouzi, les Sénégalais Bamba Dieng et Pape Gueye et le Camerounais Simon Ngapandouetnbu).
Seulement privé du Marocain Achraf Dari, Yvan Bourgis a voulu profiter de ce temps d'arrêt plus court qu'une trêve estivale pour travailler au plus vite les principes de jeu du nouveau staff, nommé après le limogeage de Michel Der Zakarian, début octobre. "On avait envie d'aller plus profondément sur les contenus techniques, tactiques, physiques et mentaux qui sont supports à une essence globale pour la performance", précise-t-il. "Vu que les matchs vont s'enchaîner, on risque d'avoir beaucoup de blessés", craint de son côté Hamza Sakhi, conscient que l'actuelle 17e place de l'AJA est synonyme de relégation, dans cette saison à quatre descentes. "Mais on a beaucoup couru et travaillé physiquement afin d'être prêt pour la reprise du championnat contre Monaco [le 28 décembre]."
Durant les vacances et les stages de préparation, les joueurs et les staffs ont aussi pu suivre la Coupe du monde, le fil rouge de cette trêve. Si Hamza Sakhi a regardé tous les matchs du Maroc et de l'équipe de France, en famille ou avec ses coéquipiers, Yvan Bourgis a été moins assidu. "J'ai autre à chose à faire que de passer mes vacances à regarder des matchs de foot", ironise-t-il. "Autant pour certaines Coupes du monde, il y a un engouement profond, autant là, une compétition qui sort au milieu de nulle part, ça ne me fait pas triper", conclut le préparateur physique brestois, pour qui un nouveau championnat débutera avec la réception de l'Olympique lyonnais, mercredi prochain.
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