Foot : quelles sanctions pour Bastia après les échauffourées contre Lyon ?
La Ligue a promis des "sanctions exemplaires" après les incidents qui ont abouti à l'arrêt définitif de la rencontre Bastia-OL, dimanche.
"En matière de sécurité, c'est tolérance zéro." Homme fort de la Ligue de football professionnel (LFP), Didier Quillot a promis des "sanctions exemplaires" contre le club de Bastia, après les échauffourées survenus lors du match à domicile contre Lyon, dimanche 16 avril. La rencontre a été interrompue, après l'agression, à l'échauffement et à la mi-temps, de joueurs lyonnais par des supporters bastiais.
Après une saison émaillée d'incidents, le Sporting risque gros, tant sur le plan judiciaire que disciplinaire et sportif. Franceinfo fait le tour des possibles sanctions.
Sur le plan judiciaire
Une enquête en flagrance pour "violences" a été ouverte dès dimanche soir par le procureur de la République, Nicolas Bessone, arrivé sur place durant la rencontre. L'enquête a été confiée à la direction départementale de la sécurité publique (DDSP).
Lors d'une conférence de presse, lundi 17 avril, Nicolas Bessone a estimé que les violences étaient "d'une gravité certaine et importante". "Il y a un certain nombre de témoignages à recueillir et de vidéos à exploiter", a expliqué le procureur, indiquant qu'il souhaitait que l'enquête soit menée avec "célérité et détermination, mais pas de précipitation". Les peines encourues par les auteurs sont de trois à cinq ans de prison, a-t-il rappelé.
Tous les textes réglementaires et législatifs sont clairs : le club est responsable des désordres pouvant se dérouler pendant un match. Selon le parquet, il ne semble pas pour autant être à l'origine des incidents. "Il semble qu’il était plus catastrophé qu’autre chose à l’égard de ce qui s’est produit", a souligné Nicolas Besson.
Deux joueurs lyonnais agressés - Anthony Lopes et Mathieu Gorgelin - ont porté plainte contre X pour "violence en réunion" dans une enceinte sportive. Contrairement à ce qui était indiqué en début de journée, Jean-Philippe Mateta n'a pas déposé plainte. Jordan Ferri et le médecin de l'OL ont également été entendus, a indiqué le procureur, précisant que le milieu de terrain lyonnais "n'a pas souhaité porter plainte". Aucune interpellation n'a eu lieu pour l'instant.
Le Sporting Club de Bastia en a pris acte. La direction a annoncé vouloir "prendre les mesures fortes et adéquates" et a "condamné fermement" les incidents. Elle pourrait déposer plusieurs plaintes dans les jours à venir.
C'est une bataille judiciaire qui s'annonce : un des cadres du Sporting, le directeur de la sécurité, Anthony Agostini, a également été mis en cause par l'OL, pour une altercation avec le gardien de but, Anthony Lopes, à la mi-temps. Anthony Agostini a, de son côté, annoncé à l'AFP qu'il entendait porter plainte mardi matin pour "dénonciation calomnieuse" contre le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, qui l'accuse sur la radio RMC d'avoir frappé Lopes.
Sur le plan disciplinaire
Sur le plan de la justice sportive, le club devrait être visé dès jeudi par l'ouverture d'une procédure lors de la réunion hebdomadaire de la Commission de discipline de la LFP. Selon L'Equipe, l'instruction du dossier pourrait durer trois semaines. Mais des décisions pourraient également être communiquées rapidement.
Parmi les conséquences immédiates des violents incidents, un des stadiers mis en cause par l'Olympique lyonnais, images à l'appui, va être licencié par son employeur.
Autre sanction attendue : une nouvelle fermeture de la tribune est du stade Furiani, qui venait tout juste de rouvrir. Elle avait été fermée pour trois journées à la suite des cris racistes proférés contre Mario Balotelli lors de Bastia-Nice (1-1) en janvier. A cette occasion, la Commission de discipline avait aussi infligé au Sporting le retrait d'un point avec sursis. Ce sursis devrait tomber.
Une suspension du stade est aussi à prévoir. Il est probable qu'un huis clos total soit prononcé pour les deux dernières rencontres à domicile contre Rennes le 29 avril puis face à Lorient le 13 mai. Bastia pourrait aussi disputer ces deux matchs sur terrain neutre.
Sur le plan sportif
Ces échauffourées risquent de coûter très cher au SCB dans l'optique du maintien. Le club est dernier de la Ligue 1 avec trois points de retard sur Lorient (18e), qui occupe la place de barragiste.
Comme l'indique L'Equipe, on saura à la fin de l'instruction si le match sera à rejouer ou s'il sera donné perdu pour le Sporting. Selon le quotidien sportif, le scénario d'un match perdu sur tapis vert (défaite 3-0) est le plus probable. Le risque d'un retrait de points est également évoqué, ce qui rapprocherait encore le club de la Ligue 2.
L'image du club est, en tout cas, sérieusement détériorée. "Nous déplorons que le SC Bastia donne une image horrible de notre football, cela nuit à l’image du football professionnel, qui ne mérite pas cela", a déploré Nathalie Boy de la Tour, présidente de la LFP.
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