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Courants contaires pour l'OM et le PSG

La troisième journée de Ligue 1 a confirmé les performances entrevues lors des deux premières rencontres. Après deux étés diamétralement opposés, l'OM et le PSG continuent de naviguer en sens contraire. On attendait l'armada parisienne en tête de la Ligue 1, on a finalement une équipe olympienne en chantier mais pas pour autant déboussolée. Loin de là.
Article rédigé par Christophe Gaudot
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Le retour en grâce André-Pierre Gignac ? (PASCAL GUYOT / AFP)

La locomotive de la ligue 1 manque de charbon en cette fin du mois d'août. Surpris par Lorient (2-2), franchement médiocres face à Ajaccio (0-0) et inquiétants face à Bordeaux (0-0), les Parisiens mettent du temps à trouver la bonne formule. Le recrutement pharaonique ne paie pas. Pour l'instant. Car, il ne faut pas se leurrer, la mauvaise passe de l'équipe de la capitale ne devrait être qu'une passade. Pourtant, hier soir face à Bordeaux, on a déjà vu des signes, pas encore alarmants, mais assez significatifs pour être relevés. Brillant en première mi-temps par ses déviations et ses nombreux appels, Zlatan Ibrahimovic s'est beaucoup moins mis en lumière en seconde période. Déjà agacé le Suédois ?

Au milieu, les choix d'Ancelotti ont surpris. La titularisation de Thiago Motta arrive bien trop tôt, au regard de son niveau de performance. Sa blessure à l'Euro l'a fortement handicapé à l'heure de préparer la nouvelle saison. L'urgence de la situation aurait-elle poussé Ancelotti à titulariser son milieu italien pour se rassurer ? La présence du jeune Adrien Rabiot, bien que plutôt à l'aise hier soir, a de quoi étonner quand Marco Verrati reste cantonné au banc de touche alors que ses rares apparitions laissent à penser qu'il a du talent à revendre. Mais surtout, on se demande où le coach parisien veut aller avec son équipe. Après huit mois à la tête du PSG, l'ancien boss du Milan AC n'a toujours pas apposé son style à son équipe. Si Leonardo se cache derrière une équipe prétendument remaniée, il ne dupe personne. Hier il n'y avait qu'une seule recrue sur le terrain. Et elle s'appelait Zlatan Ibrahimovic. Il y a joueur plus difficile à intégrer. Face à Lille, le PSG n'a déjà plus le droit à l'erreur. Sans quoi, la crise de novembre pourrait arriver en avance cette année. A 800km de là, à Marseille on ne se pose pas ce genre de question.

Vent favorable pour l'OM

Pas flamboyants dans le jeu, les joueurs d’Élie Baup s'appliquent à être solidaires. La défense, bien qu'orpheline de l'Espagnol "Azpi" et de Diawara, convalescent, est une vraie satisfaction pour Baup. Nicolas Nkoulou confirme que son talent est immense et Steve Mandanda, le portier marseillais, colmate les rares brèches laissées par sa défense. Dans l'entre jeu, Mathieu Valbuena fait, une fois de plus, taire ses détracteurs. Remuant, inspiré, et déterminé, le lutin marseillais a fait tourner en bourrique la défense montpelliéraine. Si le retour en grâce de Gignac sur le front de l'attaque devait se confirmer, le Mistral pourrait porter les Phocéens vers une saison plus excitante que prévue. Attention toutefois à ne pas céder à l'angélisme primaire. Après trois matches, l'OM n'a affronté qu'un Montpellier qui n'est que l'ombre de l'équipe championne de France et deux équipes qui lutteront pour le maintien. Aucun cadors donc. Si tant est qu'il en existe à ce moment là de la saison. Toutefois, les résultats sont au rendez-vous en ce début de saison mais la situation à la Commanderie est loin d'être idyllique. Incapable (financièrement) de remplir sa case "arrivées", l'OM s'attache à dégraisser et donc à garnir celle des "départs". Diarra et Azpilicueta sont partis, Mbia devrait les imiter. Néanmoins, force est de constater que cet OM là s'appuie sur des valeurs retrouvées. Loin de l'agitation médiatique parisienne, l'OM et sa seule recrue (Raspentino) avance dans l'ombre. Un rôle qui semble convenir à ces Marseillais, moins strass et paillettes que leurs rivaux parisiens.

 La torpeur de Montpellier, le sursaut du Stade de Reims

Le chiffre du jour: 7. Ils sont sept à avoir fait leur début en Ligue 1 ce weekend: Oberhauser (AC Ajaccio), Koné (Evian TG), Sidibé (Lille), Yago (Toulouse), Charbonnier (Montpellier), Traoré (Brest), Rabiot (Paris-SG)

Bourreau des Champions de France en titre, l'OM pousse un peu plus Montpellier au bord du précipice. Après trois matches (un nul et deux défaites) René Girard et ses joueurs pointent à la 18e place, à égalité de points avec Evian TG et Troyes et avec seulement une longueur d'avance sur Sochaux, lanterne rouge qu'ils affronteront samedi prochain à Bonal. Un match de la peur. Déjà. Incapables de mettre la défense marseillaise en danger, malgré le retour de Belhanda, les Montpelliérains inquiètent. D'autant plus que la Ligue des Champions et la fatigue qui en découle n'est pas encore là. Il va falloir prendre des points très vite pour s'éviter une saison "galère". L'entame lilloise n'est guère plus rassurante. Après une victoire arrachée face à Saint-Étienne, les Nordistes ont concédé deux matches nuls face à Nancy et Nice qui chercheront simplement à éviter la relégation cette saison. Tout comme Brest qui a lourdement chuté (4-0) à Geoffroy Guichard face à des "Verts' qui ont mis le feu à un chaudron qui n'attendait que ça.

On retiendra aussi la première défaite de Bastia (3-2). Face à des Rennais qui auront attendu leur troisième rencontre pour marquer enfin, les Corses ont été crucifié par Mevlut Erding en toute fin de match. Ajaccio a souffert à Valenciennes (3-0). VA détonne en ce début de saison. Trois matches, sept points, quatre buts marqués et surtout 0 encaissé, qui permettent à Daniel Sanchez et ses hommes de pointer à la 2e place du classement avec le même nombre de points que Lyon, accroché par Evian (1-1) vendredi soir et Bordeaux qui, avec une équipe largement remaniée, a ramené un bon point du PSG. Les bons penseurs pourront toujours dire que les Girondins sont venus au Parc sans ambitions, il n'empêche qu'il faut féliciter Francis Gillot d'avoir privilégié le déplacement à Belgrade jeudi et donc l'Europe au détriment du championnat. C'est si rare dans l'Hexagone. Dernier clin d'œil du weekend, Reims a retrouvé le goût de la victoire en Ligue 1. Privat, le Sochalien, a offert à Reims sa première victoire dans l'élite depuis le 7 avril 1979. Trente trois d'attente, ça valait bien une petite coupe de champagne.

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