Coronavirus : la Ligue 1 face au vide juridique du règlement
Après la décision de la Ligue de football professionnel de suspendre les championnats de France de Ligue 1 et de Ligue 2, les clubs se retrouvent confrontés à un no-man's land juridique et, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'étaient pas prêts.
Comme souvent, Jean-Michel Aulas a dégainé le premier et a proposé une solution pour conclure la saison, suspendue pour une durée indéterminée en raison de la pandémie de coronavirus. Le président de l'Olympique Lyonnais propose tout simplement d'annuler la saison. Une proposition qui a fait bondir.
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Aulas attaque, le football riposte
Nathalie Boy de la Tour a réagi de manière plus explicative que Dimitri Payet. "Nous en sommes à quasiment 75% du championnat. Il doit y avoir d’autres solutions que celles de M. Aulas si on imaginait un scénario totalement catastrophique. Je rappelle que ce sont les autorités sanitaires qui auront le fin mot et on attend beaucoup de cette réunion de l’UEFA mardi qui peut ouvrir de nouvelles perspectives. On considère, à la Ligue, que le championnat ira jusqu’au bout”, annonce la présidente de la LFP.
La décision, on l'aura compris, est d'abord liée à l'évolution et à la maîtrise du virus. C'est uniquement sur ce critère que la Ligue tranchera. Mais comment faire si la propagation n'est pas endiguée dans les temps ? Le "problème" c'est qu'il n'existe aucun texte de loi qui n'indique la marche à suivre dans ce cas. Devrait-on figer le classement à la 29e journée ? Et si une extension du championnat devait être envisagée, quelle serait la date limite ? Cela dépendrait aussi de l'Euro, pour le moment toujours maintenu, mais aussi de la situation contractuelle de certains joueurs dont l'engagement avec leur club s'arrête au 30 juin...
Le flou demeure
Le seul point de règlement qui évoque la suspension du championnat pro se trouve dans l'article 528, lequel prévoit "qu'en règle générale la commission des compétitions fixera les matches retours remis ou à rejouer à la première date disponible et avant les deux dernières journées de championnat". Le flou est donc total quant à ce cas de figure extrême que représente la propagation d'une pandémie.
Didier Quillot, directeur de la LFP, énonce quelques pistes dans les colonnes du Parisien : "Ça n’est pas prévu dans le règlement de la Ligue. Si on se rend compte qu’on est dans l’impossibilité d’amener la compétition à son terme, on convoquera le conseil d’administration de la LFP et nous considérerons ensemble diverses pistes : décaler d’une semaine la fin du championnat ? Jouer plusieurs fois par semaine ? Arrêter le classement à une certaine date ? Donner match nul pour les matchs non-joués, comme lors de la dernière Coupe du monde de rugby ?" Avant d'envisager tous ces cas, Quillot précise toutefois qu'"il reste jusqu’au 23 mai, il y a une liaison avec l’UEFA et le risque sanitaire est susceptible de diminuer d’ici-là". Espérons-le en effet.
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