Au surlendemain de la finale, le PSG doit se projeter sur la nouvelle saison
Le calendrier du football européen post-covid ne laisse pas de place aux atermoiements. Alors qu’ils sortent à peine d’une finale historique en Ligue des champions, les joueurs du Paris Saint-Germain doivent se remobiliser pour entamer leur nouvelle saison. Plus globalement, cet exercice 2020/2021 s’annonce inédit pour eux. Il ne faudra plus conquérir un statut de géant européen, mais le confirmer.
Vite retrouver la routine de la Ligue 1
Trois mois. C’est le temps dont jouissent habituellement les grands vainqueurs et les finalistes de la Ligue des champions pour retrouver l’envie et la concentration d’une nouvelle saison de football. Après avoir obtenu le report de son match face au RC Lens (au 10 septembre), le PSG doit néanmoins vite se remettre dans le bain. En effet, après Lens, les hommes de Thomas Tuchel devront enchaîner trois jours plus tard avec le choc très attendu face à l'Olympique de Marseille. Le défi sera aussi bien physique que mental...
Pour Ander Herrera, ce Final 8 pourrait justement permettre aux Parisiens de repartir sur de bonnes bases sur le plan mental : "Ce soir, je n'ai pas de paroles, mais demain, on pensera à ce qu'on a fait, et au groupe qu'on a construit. Il ne faut pas tout mettre à la poubelle. On doit recommencer dès samedi pour la prochaine saison, le prochain rêve."
Mais le milieu de terrain espagnol a parlé dans le feu de l’après-match. Ses coéquipiers et lui-même auront-ils le même discours quand ils se retrouveront sur le terrain face aux promus du RC Lens ? Rien n’est moins sûr.
Si les premiers matchs risquent d’être piégeux, c’est l’ensemble de la saison qu’il faudra aborder d’une manière inédite pour le PSG. Depuis l’arrivée de QSI en 2011, le club de la capitale a pris l’habitude d’entamer ses saisons avec la frustration d’une élimination prématurée en Ligue des champions. Cette fois, les Parisiens seront attendus. En Europe, mais aussi en France : car que serait un géant d’Europe incapable de s’imposer chez lui ? Plus que jamais, la conquête de l'Europe devra passer par une consolidation de son empire en France (sept fois vainqueur sur les huit dernières saisons).
Des figures de l’effectif sur le départ
Cette saison marquera qui plus est le départ d’un certain nombre de cadres sur lesquels Paris s’est régulièrement appuyés ces dernières années. Le capitaine Thiago Silva, d’abord, devrait selon toute vraisemblance quitter le club. "C’était mon dernier match avec Paris" a-t-il affirmé dans la foulée de la finale. Le défenseur brésilien a été un taulier du PSG version QSI depuis ses tout débuts. Qui sera le leader qui prendra sa succession ? Marquinhos semble avoir les épaules et le caractère pour prendre la relève.
La page Silva n’est pas la seule à se tourner avec cettte finale. Edinson Cavani n’est plus Parisien depuis plusieurs semaines déjà. Thomas Meunier et les espoirs Tanguy Kouassi et Adil Aouchiche ne seront pas non plus de la partie. Enfin, Julian Draxler pourrait rejoindre un autre club, après avoir alterné le bon et le moyen dans son rôle de joker du milieu de terrain.
"On a perdu beaucoup de joueurs clés, à forte personnalité. Maintenant, on doit encore créer une grande équipe qui peut continuer ce parcours-là alors que ce n'est jamais facile. Ce sera le défi", a lancé Thomas Tuchel. L’essentiel de l’ossature parisienne devrait cependant rester la même. Neymar semble avoir tiré une croix sur un retour à Barcelone, Kylian Mbappé n’a toujours pas rempli la mission qu’il s’est lui-même confiée : gagner la Ligue des champions avec Paris.
Le titre en Ligue des champions, objectif plus réaliste ?
C’est à la fois sur ce sentiment d’inaccompli et de frustration d’avoir été si proche du but, que le PSG pourra se rebâtir une nouvelle motivation. Pour le président Nasser Al Khelaifi, les voyants sont au vert : "Il faut accepter, on va travailler la saison prochaine pour gagner la Ligue des champions. On est très proches et ce soir (dimanche) on y croit encore plus qu'avant. Les joueurs ont créé quelque chose ensemble" . Même avis pour l'entraîneur Thomas Tuchel: "On a créé une atmosphère spéciale en deux ans. Sans cette ambiance et ce respect entre les joueurs, et le staff chaque jour, il serait impossible de gagner quatre titres et de disputer une finale de Ligue des champions."
La solidarité du groupe, tant vantée sur les réseaux sociaux et dans les médias pendant ce Final 8 à Lisbonne, va-t-elle tenir la distance d’une nouvelle saison ? Les Parisiens pourront-ils garder cette faim qui leur a permis de surmonter l’obstacle de l’Atalanta dans les dernières minutes, puis de Leipzig en demi-finales ? Tout en se construisant une véritable identité de jeu, à la manière d’un Bayern Munich avec schémas de jeu rodés et discipline de groupe ? Quoi qu’il en soit, cette conquête démarrera le 10 septembre, face au RC Lens, trois jours avant un duel alléchant face au rival marseillais.
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