Amour et paix dans le foot français, Raymond Domenech rate sa cible
Du Raymond Domenech dans le texte. On sait que le Lyonnais est un homme de conviction et un homme de théâtre. Face à la nouvelle mascarade qui s'avançait lors de cette nouvelle élection du président de la LFP, Domenech est ressorti du bois avec éloquence et fracas. Pour l'amour du foot et pas pour "les chapelles" du foot pro ou les "arrangements de couloir" a-t-il assuré dans son billet publié sur huffingtonpost.fr. "Ceux qui me connaissent, ils sont plus nombreux que ceux qui parlent aujourd'hui, savent aussi que mon engagement est total, explique-t-il. Oui, n'en déplaise aux esprits chagrins j'ai une âme de syndicaliste. C'est bien ainsi qu'il faut comprendre mon engagement jusqu'au poste de Président de l'UNECATEF. Je ne suis pas là pour amuser les médias. Je ne suis pas là pour me trouver une occupation. Je ne suis pas là non plus pour faire durer une notoriété acquise il y a longtemps. Je m'en fous. Moi mon truc c'est le foot."
Domenech contre les "bourgeois"
Défenseur des éducateurs, des entraîneurs et des personnels des clubs pros, l'ancien sélectionneur des Bleus a décidé de mettre un coup de pied dans la fourmilière, quitte à se faire de nouveaux ennemis. "Quand je vois les grands et petits arrangements qui se préparaient pour l'élection d'un président à la tête du foot professionnel de la LFP. Moi et mes copains syndicalistes, on a décidé de ne pas se comporter (excusez l'image) tels les bourgeois de Calais, lâche-t-il dans son texte. Il n'était pas question de livrer ma clé de notre passion sur un coussin. Notre sport mérite mieux que ça. Et le foot professionnel aussi." Figure emblématique du football français avec une finale de Coupe du monde mais aussi le chaos de Knysna au Mondial 2010, Domenech est monté au front tout en sachant que sa candidature ne ferait pas l'unanimité.
Un rôle d'épouvantail avant l'arrivée de Seydoux
"J'ai une fois de plus joué le rôle de l'épouvantail", a reconnu Domenech qui avait prévu, en cas d'élection, de laisser la place à Michel Seydoux. "Car soyons sérieux, qui d'autre qu'un président de club est légitime à diriger la Ligue professionnelle, ajoute-t-il. Ma candidature était donc une candidature de circonstance et à durée déterminée. Le temps que Michel Seydoux puisse prendre la place." Président de Lille, Seydoux doit attendre la vente du Losc avant de prétendre obtenir la présidence de la LFP. En effet, les statuts de la ligue ne permettent pas à son président d'être en même temps à la tête d'un club. Cette tentative a irrité de nombreux présidents de clubs comme Bertrand Desplat (Guingamp) qui n'aurait jamais "pu voter pour Raymond Domenech. C'est quelqu'un qui ramène aux heures les plus sombres du foot français".
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Un coup d'épée dans l'eau ?
Du coup, c'est Nathalie Boy De La Tour qui a raflé la mise à la surprise générale. Et Domenech de conclure : "A vous messieurs les présidents (de clubs) de prendre vos responsabilités et bien gérer notre football avant qu'il ne soit trop à la remorque. Si ma candidature vous a convaincu qu'il fallait cesser vos rivalités de football et de travailler pour le bien commun du football. Alors j'aurais fait mon travail." Visiblement, ce n'est pas encore gagné puisque le président de Bordeaux Jean-Louis Triaud a d'ores et déjà qualifié cette élection de "mascarade". "Ce n'est pas sérieux. Entre les ambitieux qui ne veulent pas perdre leur place et ceux qui espèrent en avoir une, tout le monde a fini par tourner casaque", a indiqué M. Triaud qui a décidé d'arrêter les frais. Pari raté pour Domenech. La réconciliation des patrons du football professionnel n'est pas encore à l'ordre du jour.
VIDEO. Une femme présidente de la Ligue pro pour la 1re fois
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