Alonzo: "Le PSG gardera son titre"
Qu’attendez-vous de ce sommet entre le PSG et Monaco ?
Jérôme Alonzo: C’est l’affrontement entre deux équipes qui devraient se disputer le titre de champion de France. Ca va être intéressant parce que je ne voyais pas Monaco si bien si tôt. Ils se sont brillamment imposés à Marseille alors qu’on les voyait se faire étriller. Donc attention, je pense que le chemin qui mène Paris à un hypothétique titre sera loin d’être tranquille. Selon moi, la balance penche plutôt côté parisien mais le PSG ne gagnera pas 5-0. Ranieri est habitué aux grands rendez-vous et sait les gérer. Monaco peut d'ailleurs créer la surprise dimanche. Mais sur la saison je vois quand même Paris champion. Difficilement, mais je les vois conserver leur couronne. Pour cette année, en tout cas…
Quelles faiblesses voyez-vous aux deux équipes ?
J.A: Les éventuelles faiblesses sont relatives. Monaco est une équipe jeune et a peu de profondeur de banc. On se rend compte que pour l’instant, mais il y a eu très peu de matches joués, ça passe. Ensuite à Paris ça va être comme d’habitude, il faut gérer un vestiaire, gérer les égos. Est-ce que Laurent Blanc a les épaules pour le faire ? J’ai toujours pensé que oui. Maintenant, on verra ce que l’avenir nous dira. Le problème de Paris c’est que l’abondance de biens peut nuire à un moment donné. Par exemple, avec le retour de Ménez, il y aura embouteillage côté droit. Ceci dit, ce problème de gestion des égos, Paris l’a tous les ans depuis longtemps. Ensuite au niveau du jeu on se rend compte que Paris a peu de faiblesse. Peut-être parfois involontairement ou inconsciemment un léger excès de supériorité. Mais il y a les joueurs qu’il faut. Avec Ibrahimovic qui change de peau et se mue en animateur de jeu, le duo Cavani-Lavezzi qui nous rappelle le Napoli d’il y a deux ans qui gagnait quasiment tout et Sirigu, qui a énormément progressé.
Alonzo: "Ne pas s'enflammer avec Monaco"
La rapidité avec laquelle Ranieri a réussi à construire un effectif compétitif vous étonne-t-elle ?
J.A: Sur les six premières semaines de compétition Monaco m’étonne. Mais ma petite expérience de consultant m’apprend à ne pas m’enflammer. On a souvent crié au génie devant des équipes qui marchaient bien en août et en septembre. Mais est-ce que Falcao sera toujours aussi performant quand il y aura moins de monde au stade et que les affiches seront moins alléchantes ? Comment Monaco va gérer ses premières défaites alors qu’ils n’ont pas encore connu l’échec ? Emmanuel Rivière marche sur l’eau pour l’instant. Quand il marquera moins, qu’est-ce qu’il se passera ? Ce sont des questions que l’on peut se poser sur l’AS Monaco même si c’est un très bel effectif.
En tant qu’ancien gardien, comment considérez-vous le portier monégasque Subasic, point faible supposé de sa formation ?
J.A: J’ai eu quelques doutes par rapport à sa préparation comme tout le monde. Mais en match officiel, pour le moment, il montre des choses intéressantes. On a eu des doute sur Sirigu aussi quand il est arrivé en France et on voit qu’en trois ans il est devenu un top gardien européen. Ceci dit, Subasic me convainc moins que Sirigu techniquement mais je sais qu’il bosse beaucoup et que c’est un travailleur. C’est une « race de footballeurs » d’ex-Yougoslavie qui sont des compétiteurs très fiers et orgueilleux et qui ont un rapport à l’échec très impressionnant. Peut-être que le fait d’avoir quelqu’un dans les pattes va lui faire plus de bien. Pour moi, Subasic peut être le facteur X de Monaco.
Vidéo: Laurent Blanc parle de Monaco
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