Aliadière, la trentaine enfin glorieuse
Mardi, il a fait taire un Chaudron bouillonnant. Dans le temps additionnel, sa reprise a crucifié les Verts et laissé St-Etienne sur sa "fin" après une série de 17 matches sans défaites. Détonateur des Lorientais, Jérémie Aliadière prouve en France tout le bien qu'on pensait de lui à 16 ans quand tout jeune espoir il filait à l'anglaise chez les Gunners. En Bretagne, l'ancien attaquant d'Arsenal fait l'unanimité. Tout le monde loue son sens du collectif et sa capacité à faire jouer ses coéquipiers et à leur ouvrir des espaces par ses courses. Ce n'est pas un hasard si cette saison Aliadière affiche 7 passes décisives au compteur. Voir son nom en tête des buteurs français (14 buts, derrière Ibrahimovic et Aubameyang) est en revanche plus inattendu au regard de ses statistiques ces dernières années (0,5 but par match cette saison contre 0,1 l'an dernier et 0,14 à Middlesbrough de 2007 à 2010). "Il a toujours été un attaquant très adroit devant le but, qui sent le jeu, qui anticipe bien. Quand il se retrouve à 20 mètres des buts, on sait qu'il peut se passer quelque choses, ce n'est pas nouveau", nuance son entraîneur Christian Gourcuff. A Geoffroy-Guichard, son réalisme était saisissant face à une défense très passive.
Un rôle de buteur
Ce qui est nouveau, ce sont ces blessures qui ont épargné Aliadière, lui permettant de réaliser une préparation d'avant-saison complète pour la première fois depuis de longues années. " Cela se voyait (qu'il allait réaliser une telle saison) car il mettait tout (au fond lors de la préparation). Et avoir marqué tôt dans le Championnat l'a aussi mis en confiance (compteur ouvert lors de la 1re journée)", souligne son coéquipier Kévin Monnet-Paquet, qui lui a offert un but de renard des surfaces samedi contre Bastia (4-1). Aliadière est au bon endroit au bon moment pour finir les actions car il est affûté, mais aussi parce qu'il a été repositionné cette saison en pointe après l'arrivée de Benjamin Corgnet et Alain Traoré, des attaquants de soutien. "(L'instinct de buteur), je l'avais étant gamin avant de le perdre un peu car je jouais plus milieu offensif ou sur les côtés. En jouant plus haut, j'ai dû retrouver cet esprit de buteur et me mettre dans la tête que c'était mon rôle, maintenant, de marquer", affirme-t-il. Il s'est donc astreint à des séances quotidiennes devant le but, mais aussi à un travail psychologique.
Bon de sortie en 2013
"C'est dur, car ce n'est pas dans ma nature. J'ai toujours été un joueur qui aimait bien faire des une-deux, redonner le ballon, le toucher. J'ai dû devenir égoïste: à l'entrée de la surface, tu frappes", confie-t-il. Pour preuve de cette évolution mentale, son second but contre les Corses, inscrit à l'entrée de la surface à l'issue d'un raid solitaire. "L'année dernière, je n'y aurais pas été tout seul, j'aurais essayé de faire marquer. Maintenant, dans ma tête, j'essaie d'y aller dès qu'il y a le trou. J'ai pris un peu mes responsabilités et fait du travail mental", explique l'attaquant. Les Verts ont d'ailleurs pu juger au match aller (2-0 le 16 décembre, un but d'Aliadière ) que le garçon avait bien évolué. Il sera ensuite sans doute temps pour Aliadière , sous contrat jusqu'en juin 2014 mais qui dispose d'un bon de sortie cet été en cas d'offre satisfaisante pour Lorient, d'aller voir ailleurs. En football, l'égoïsme est une qualité convoitée.
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