Adrien Rabiot risque un licenciement
Le milieu de terrain de 23 ans n'a aujourd'hui pas le droit de se rendre dans les installations du club depuis le 14 mars. Il lui est reproché un comportement peu respectueux vis-à-vis de son employeur le soir même de l'humiliante élimination du PSG en huitième de finale de Ligue des champions par Manchester United le 6 mars. Ce soir-là, Adrien Rabiot avait en effet décidé de sortir en boîte de nuit, tout en ajoutant un "like" sur une vidéo de Patrice Evra, qui célébrait la qualification des Anglais.
"Une mise à pied conservatoire, c'est une mesure rendue indispensable parce que l'attitude du salarié est de nature à porter un préjudice à son entreprise", explique à l'AFP l'avocat spécialisé en droit social Sylvain Niel, directeur associé chez Fidal. Déjà mis à l'écart sur le plan sportif pour avoir refusé de prolonger son contrat puis de partir au mercato d'hiver, alors que son contrat arrive à terme en juin. Le club qui a formé le joueur, considérait que celui-ci pouvait lui permettre de récupérer de l'argent sur son transfert, au lieu de partir pour zéro euro... Une posture qui n'a visiblement pas été du goût du milieu de terrain et son proche entourage.
Convoqué ce mercredi par l'encadrement du club, Rabiot est clairement menacé d'un licenciement pour faute grave. Lors de cet entretien, les deux parties doivent expliquer leur position, et, le cas échéant, parvenir à un accord. Comme le veut la loi, toute décision sera officialisée dans un délai compris entre deux jours ouvrables et un mois. A trois mois du terme de son contrat, le joueur qui compte six sélections avec les Bleus peut également recevoir un simple blâme, ou une mise à pied avec retenue de salaire.
Un litige qui peut durer plusieurs mois
En cas de licenciement, le dossier serait loin d'être clos. Car Adrien Rabiot pourrait alors saisir la commission juridique de la Ligue ou le conseil des prud'hommes, ce qui prolongerait de plusieurs mois le litige. "C'est sûr que nous allons l'accompagner dans ses démarches. Mais c'est au joueur de décider", explique à l'AFP Philippe Piat, coprésident du syndicat des footballeurs professionnels (UNFP). "Dans 99% des cas, cela se règle devant la Ligue", continue-t-il, citant le contre-exemple de Hatem Ben Arfa, qui s'oppose au PSG devant les prud'hommes. Le débat se déplacera alors sur la justification du licenciement, cette "faute grave" à la nature si discutable.
"Le cas le plus classique (de faute grave), c'est le harcèlement, sexuel ou moral. C'est le vol au préjudice de l'entreprise. C'est l'établissement de fausses notes de frais. Ce sont des faits où il y a de la part du salarié une véritable intention de nuire à l'égard de l'entreprise", explique Me Niel. "Le simple fait d'aller en boîte pour sa vie privée, même si on est un footballeur connu, ne constitue pas pour moi une faute suffisamment grave. C'est abusif", poursuit-il. Le PSG peut aussi réintégrer Rabiot, et mettre en sourdine le dossier jusqu'à l'expiration du contrat fin juin... Mais à quel prix, en termes d'image pour les deux parties? "C'est une situation perdant-perdant", résume Bernard Caïazzo, président du syndicat Première Ligue regroupant les principaux clubs de Ligue 1.
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