Ligue 1 : le bilan de la saison
Après une dernière journée riche en suspens, on résume le championnat 2011-2012 en deux phrases pour chaque club.
1er et champion de France : Montpellier, 82 points Le club héraultais est le 19e club sacré champion. Le 13e budget a réalisé une saison extraordinaire, compte tenu de ses moyens. On espère pour le club de Louis Nicollin, qui doit se raser les cheveux et se faire une crête de couleur, que ce ne sera pas une saison sans lendemain.
2e PSG 79 Peut-on parler d'échec ? Certes, le PSG n'est pas champion, mais réalise le meilleur total d'un second en L1. C'est sur la manière que le PSG a le plus péché : rarement du grand spectacle, et une gestion des ressources humaines (éviction de Kombouaré, joueurs placardisés) discutable.
3- Lille 74 Les Lillois réussissent la saison de la confirmation. Ils ont tenu leur rang là où on les attendait, et peu d'équipes peuvent en dire autant. Reste à savoir s'ils vont digérer le départ d'Eden Hazard.
4- Lyon 64 Une saison très mitigée. Lyon voit sa série de présence d'affilée en Ligue des champions s'arrêter. Plus que les résultats, honorables pour une saison de transition, c'est l'impression brouillonne laissée par l'équipe de Rémi Garde (non-match en finale de la Coupe de la Ligue, élimination par Nicosie en Ligue des Champions, défaite lors du dernier match contre Nice 3-4) qui laisse un goût amer.
5- Bordeaux 61 INCROYABLE Bordeaux, c'est le Marc Raquil du foot, du nom de ce sprinteur français médaillé aux championnats du monde 2003 alors qu'il était lâché avant la dernière ligne droite. Relégables à la trève, encore distancés de 10 points pour la qualification en Ligue Europa il y a cinq journées, les hommes de Francis Gillot réussissent le finish de cette saison. Une équipe est née ? On leur souhaite.
6- Rennes 60 Rennes a gagné 5-0 contre un Dijon réduit à 8... pour rien. C'est un bon résumé de la saison des Bretons, qui ont le chic pour se réveiller trop tard et perdre des points bêtement.
7- Saint-Etienne 57 Une saison encourageante. Malgré un gros renouvellement de l'équipe, l'ASSE a toujours maintenu son rang dans le groupe de chasse. Hélas, un finish loupé (trois défaites et un nul pour conclure) et un mental friable (plusieurs grosses erreurs individuelles sur ces derniers matchs) privent le club de Coupe d'Europe.
8- Toulouse 56 Toulouse fait aussi bien que la saison dernière, mais doit à une fin de saison en eau de boudin de regarder la Coupe d'Europe à la télévision l'an prochain. "Nos deux derniers mois ne sont pas à la hauteur de notre première partie de saison" soupire Alain Casanova, l'entraîneur.
9- Evian 50 Chapeau bas au promu qui a su digérer la montée en L1, le bouleversement de l'effectif qui va avec, le changement d'entraîneur en milieu de saison alors que tout allait bien, et qui assure une place dans la première moitié du classement. Reste juste à améliorer le design des maillots pour l'an prochain !
10- Marseille 48 Une fin de saison anonyme. Le plus bas total de points du club depuis 2002. Une Coupe de la Ligue remportée, utile cache-sexe. Et énormément de points d'interrogation pour la saison prochaine...
11- Nancy 45 Un maintien tranquille, l'objectif réussi pour l'entraîneur Jean Fernandez... un entraîneur qui a cruellement manqué à son ancien club, Auxerre. L'équipe a d'abord joué pour engranger les points avant de se lâcher en fin de saison et dévoiler un joli potentiel. On attend de les revoir la saison prochaine.
12- Valenciennes 45 En six saisons de L1 depuis son retour dans l'élite, Valenciennes a fini trois fois 12e et jamais au-dessus de 10e. On dirait que c'est un plafond de verre que le club n'arrive pas à franchir.
13- Nice 42 Se maintenir en gagnant 4-3 à Lyon avec des buts plus magnifiques les uns que les autres (sauf l'erreur grossière du gardien lyonnais Lloris) conclut en trompe-l'œil une saison laborieuse où les occasions de s'enflammer auront été rares. Et avec un défenseur et un milieu de terrain comme meilleurs buteurs du club, on sent bien qu'offensivement, on ne s'est pas régalé au Stade du Ray. Il est temps que le club connaisse une impulsion nouvelle, pourquoi pas avec Claude Puel à sa tête, comme évoqué dans la presse avec insistance.
14- Sochaux 42 Sochaux évite le pire. Que le souvenir de l'équipe qui avait accroché l'Europe il y a un an est loin ! Pire, le club va perdre ses meilleurs joueurs : Richert, le gardien, raccroche, Martin, Maîga et Bouddebouz vont vers d'autres cieux. Les lendemains ne vont pas forcément chanter dans le Doubs.
15- Brest 41 Asperger le président de champagne dans les vestiaires après un maintien arraché difficilement, n'est-ce pas en faire trop? Le promu brestois, qui n'a pas brillé sur le front de l'attaque (31 buts marqués, pire total de L1) devra faire mieux la saison prochaine pour s'éviter des désillusions.
16- Ajaccio 41 Personne ne misait un kopeck sur le maintien des Corses à la mi-saison. Largués, parfois ridicules, les joueurs de l'ACA ont réussi une formidable deuxième partie de saison pour se maintenir grâce à une victoire à l'extérieur sur le terrain de Toulouse, un candidat à l'Europe. La bonne nouvelle, c'est qu'il y aura un derby corse la saison prochaine.
17- Lorient 39 Que le maintien aura été laborieux ! Lorient, qui a connu une hécatombe dans ses rangs tout au long de la saison, aura tremblé jusqu'au bout. Yann Jouffre tire le bilan le plus honnête de la saison des Merlus, dans L'Equipe : "au complet, on n'aurait jamais pu jouer l'Europe, mais on serait sauvés depuis un moment."
18- Caen 38 5e relégation de Caen en 20 ans, record de France (depuis que Metz est descendu en National). "On la sentait venir" reconnaît l'âme du club, le milieu Nicolas Seube, sur Canal +.
19- Dijon 36 Patrice Carteron, l'entraîneur dijonais, parle de joueurs "au bout du rouleau". Il n'y a pas que les joueurs. La détérioration des relations entre l'entraîneur et le président, les guéguerres intestines dans les vestiaires ont eu raison d'un club qui pensait avoir fait le plus dur à la 30e journée. Une fin de saison calamiteuse (3 nuls et 6 défaites sur les 9 derniers matchs) a eu raison du promu. Avec Auxerre qui descend, c'est vraiment une sale année pour la Bourgogne.
20- Auxerre 34 Que dire de la saison des Bourguignons? Qu'elle se termine dans les lancers de fumigènes et de balles de tennis, cris de détresse d'un public très sage trahi par ses dirigeants. On aurait préféré épitaphe plus joyeuse, mais cette révolte constitue le signe qu'Auxerre n'est pas mort.
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