Varane, des Clasicos qui mènent aux Bleus
Raphaël Varane plus fort que Zinédine Zidane. En deux saisons au Real Madrid, le jeune défenseur a déjà fait mieux que l'ancien meneur de jeu des Merengue en inscrivant deux buts contre le FC Barcelone. Zidane lui n'en a inscrit qu'un seul face aux Catalans, un soir de demi-finale de la Ligue des Champions (2002). Mardi, c'était aussi une demi-finale, mais de Coupe du Roi. Déjà à l'aller, il avait brillé. Annihilant les tentatives de Barcelone à l'image de son tacle sur Fabregas au cœur de la seconde mi-temps et arrachant l'égalisation en fin de match sur corner. C'était il y a trois semaines. Depuis mardi soir, on sait deux choses : qu'il aime décidément beaucoup les Clasicos et les corners.
Devant les caméras du monde entier et 90000 spectateurs, il a encore impressionné lors de la victoire 3-1 lors du match retour. Sa prestation, pleine d'autorité, d'assurance et de maîtrise technique, a été couronnée d'un but, le troisième. Celui de la correction. Jamais mis en difficulté, propre dans la relance, il a été un roc sur lequel sont venues se fracasser les vagues barcelonaises avant d'écraser leurs derniers espoirs. Sa détente sur son but n'a rien à envier à celle de son partenaire Cristiano Ronaldo, l'autre héros de la soirée, auteur d'un doublé. Pour le célébrer, il s'est rué dans les bras de son entraîneur José Mourinho, son entraîneur qui lui a fait confiance. Ce mercredi matin encore (elle l'avait encensé après le match aller) la presse espagnole a été dithyrambique, le site internet de AS, un des quotidiens sportifs de Madrid, le qualifiant de "central top".
L'appel du pied aux Bleus
Avec ses deux prestations majuscules dans le plus grand duel du monde, Raphaël Varane a crevé l'écran et prouvé qu'il était insensible à la pression. Malgré son jeune âge (19 ans), il s'impose doucement mais sûrement au sein d'un des effectifs les plus concurrentiels. De quoi postuler en équipe de France. Les regards se tournent désormais vers Didier Deschamps. Le sélectionneur avait devancé les questions il y a un mois en l'appelant pour le match amical contre l'Allemagne. Une blessure l'avait contraint à renoncer à une première apparition sous le maillot tricolore qui lui tendait les bras. A quelques semaines des deux matches capitaux pour l'équipe de France en vue de la qualification au Mondial, il a envoyé un message fort au sélectionneur.
Son absence au Stade de France début février a contrecarré les plans de Deschamps qui avait peut-être prévu de le faire rentrer, à défaut de le faire débuter. Mais depuis mercredi, on peut légitimement s'interroger sur la pertinence de sa titularisation. Une éventualité qui avait germé au lendemain de son match aller à Bernabeu mais qui a pris encore plus de poids après sa prestation au Camp Nou. La déroute des Espoirs contre la Norvège (5-3, après une victoire 1-0 à l'aller) lors des barrages pour l'Euro et l'élimination qui en a découlé sont oubliées. Ce soir-là, il avait sombré comme toute son équipe. A l'époque, on parlait alors de son temps de jeu famélique à Madrid et revenaient à ses oreilles les mots de ceux qui l'avaient mis en garde contre un départ précoce. Il a répondu.
Le bon moment?
Sauf blessure, sa place parmi les 23 Bleus retenus pour les rendez-vous contre la Géorgie (22 mars) et l'Espagne (26 mars) est assurée. Reste à savoir si Deschamps choisira de l'aligner d'entrée. Le calendrier peut jouer en faveur de l'ancien Lensois. La réception de la Géorgie au Stade de France pourrait être un bon test – même si c'est une rencontre comptant pour les éliminatoires – avant le choc qui décidera du sort de l'équipe de France (première ou deuxième de son groupe) face à l'Espagne. Des Espagnols qu'il croise à l'entraînement à Madrid ou qu'il domine et ne craint pas à Barcelone. Cela dépendra aussi des formes de ses concurrents.
Mamadou Sakho a toujours été aligné par Deschamps, mais revient de blessure, Mapou Yanga-Mbiwa connait une intégration difficile à Newcastle, Rami est blessé à Valence, Méxès, malgré son bon match contre Barcelone (lui aussi) en Ligue des Champions, n'entre pas dans les plans du sélectionneur et Laurent Koscielny alterne le bon et le moins bon à Arsenal. Les voyants sont au vert et symbole de sa (très) bonne période, sa valeur sur le marché des transferts est passée de 10 à 15 millions d'euros selon le site transfertmarkt. Zinédine Zidane peut se féliciter. C'est lui qui était à l'origine de sa venue à Madrid.
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