Real Madrid-FC Barcelone, duel de coupes
Dans le football, tout va très vite. Le poncif est connu et éculé. Pourtant, cette vérité immuable trouve encore confirmation dans les courbes du Real Madrid et du FC Barcelone. Le 23 mars dernier, lors du Clasico à Santiago Bernabeu, les Catalans avaient dominé les Merengue alors en tête de la Liga. Une victoire 4-3 grâce à un triplé de Leo Messi. Dans la foulée, les hommes de Tata Martino enchaînaient par une victoire dans le derby de Catalogne, tandis que ceux de Carlo Ancelotti sombraient une deuxième fois face au FC Séville. Deux semaines après, les trajectoires se sont totalement inversées. Le Barca est retombé à la troisième place du classement suite à son revers à Grenade ce week-end. Surtout, il n’a plus son destin en main s’il veut être champion et il s’est fait éliminé en quarts de finale de Ligue des Champions par l’Atletico. Cet "échec", selon Tata Martino, le Real l’a évité de peu à Dortmund (3-0 à l’aller, 0-2 au retour). Mais Madrid est passé et le club de la capitale espagnole reste sur trois victoires de rang en Liga (13 buts marqués, 0 encaissé). A l’heure de se défier sur terrain neutre, sur la pelouse de Mestalla à Valence, la confiance a changé de camp.
Le Barca a tout à perdre
A Valence, le Barca va devoir vaincre le souvenir de 2011 quand le Real de Mourinho l’avait privé d’un nouveau triplé en remportant, à Valence déjà, la Coupe du Roi (1-0 but de Ronaldo). Mais pas seulement. Il va surtout devoir s’offrir une bonne bouffée d’air dans une des saisons les plus compliquées de son histoire au niveau institutionnel. Les scandales liés aux déclarations d’impôts de Messi, au transfert de Neymar – qui a causé la démission du président Sandro Rosell – ont affaibli l’institution Barca. Et cette chute trouve un écho désormais sur le terrain, où les cadres, Messi et Iniesta en tête, n’ont pas assuré leur statut, notamment au Vicente Calderon face à l’Atletico en quarts de finale retour de C1. Cette faillite des cadres (et celle d’un système ?) est arrivée au plus mauvais moment de la saison, là où tout se joue. "Le vestiaire sent bien que quelque chose d'important lui a échappé. Mais le match de mercredi ne dépend ni de la Ligue des champions ni du championnat. C'est une finale et nous devons la gagner, comme il se doit", a déclaré Tata Martino. L’entraîneur, dont on ne sait pas encore le sort en fin de saison, joue lui aussi très gros. Une victoire relancerait la machine et prouverait qu’il a encore la main sur un vestiaire qu’on dit réticent à ses consignes. Une défaite en revanche plomberait un peu plus le bilan de l’Argentin à la tête des Blaugrana.
Madrid, la cerise avant le gâteau ?
Du côté de Madrid, la Coupe du Roi va véritablement lancer la fin de saison où le club a encore tout a gagné. Qualifié en demi-finale de C1, deuxième du championnat à trois points de l’Atletico, les hommes de Carlo Ancelotti rêvent tout haut de la "Decima", cette 10e Ligue des Champions. Le Coupe du Roi apparaît donc comme une belle répétition. Et l’absence de Cristiano Ronaldo ne semble pas être un obstacle pour les Merengue. Blessé à la cuisse gauche, Ancelotti devra se passer une troisième fois d’affilée de sa star, à une semaine d’une demi-finale aller de Ligue des Champions. De plus, avec le trio Bale, Benzema, Isco convaincant ce week-end contre Almeria et un Di Maria étincelant depuis quelques semaines "Carleto" a des armes pour déranger une arrière-garde catalane, qui sera elle aussi, amputée de ses cadres (Puyol, Pique et Bartra blessés sont incertains). Seul bémol, Carlo Ancelotti va devoir trouver la recette pour dominer son signe indien. Depuis 2004 et une victoire avec le Milan AC, il n’a jamais battu le FC Barcelone. Les séries sont faîtes pour s’arrêter. Un autre poncif…
Vidéo : les joueurs du Barca à l'entraînement
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