Pour sa première en tant qu'entraîneur du Real, Zidane retrouve La Corogne
Samedi soir au moment de rentrer sur la pelouse du Santiago Bernabeu, Zinédine Zidane sera sûrement parcouru par un torrent d'émotions. Une première sur le banc du "plus grand club du monde", ça ne s'oublie pas. Des frissons pourraient le parcourir. Pas les mêmes que ceux de l'ancien joueur qu'il a été, mais pas loin. "Pour moi c'est un événement, parce que lundi matin j'étais en train de préparer un match contre Ebro (avec la réserve du club, NDLR). Vous passez dans une autre dimension. (...) Tout va très vite. Lundi j'étais en train de préparer mon match contre Ebro en Segunda B (3e division) et dans l'après-midi tout a changé, basculé. C'est ça qui est incroyable mais maintenant je suis prêt, bien préparé. J'espère que demain (samedi), il y aura le résultat qui suivra, mais je n'en doute pas. Je suis très, très, très heureux", a-t-il déclaré en conférence de presse. Les souvenirs aussi remonteront à la surface. Car La Corogne, pour Zidane, c'est les montagnes russes. Un (très) haut et un (désagréable) bas. Nous sommes le 5 janvier 2002, le Real vient de rentrer dans l'année de son centenaire. Florentino Pérez, qui a fait signer le Français l'été précédent, veut une année triomphale : un triplé Liga-Ligue des champions- Coupe d'Espagne. Cette année 2002 débute par la réception de La Corogne qui est, à l'époque, l'un des outsiders coriaces de la Liga.
"Je n'oublierai jamais ce match"
On joue depuis 8 minutes et le Real mène déjà 1-0 sur un but de Fernando Morientes. Luis Figo arrive à l'abord de la surface, il sert Zinédine Zidane qui se met sur son pied gauche. La suite a fait le tour du monde et a fait dire à Magic Johnson, spectateur de ce match, ce superbe compliment : "Zidane, c'est moi et Michael Jordan réunis". Le ballon dans les pieds, Zidane se décale sur son pied gauche. Après une feinte de frappe, qui couche son vis-à-vis, du pied droit il caresse la balle comme un amoureux le ferait de sa belle et la ramène sur son pied gauche. Les trois défenseurs face à lui sont scotchés. Prostrés. Roberto Carlos, aux premières loges, attend la balle. Il ne la verra jamais. Zidane l'a confisquée. Il en a fait sa chose. Après son rateau, il est à nouveau sur son pied gauche, celui par lequel il commençait toujours et celui avec lequel il a réussit ses plus beaux chefs-d'oeuvre. D'une frappe sèche, il double la mise. Le stade explose.
Vidéo : le but génial de Zinédine Zidane contre La Corogne
Plus tard, dans un documentaire pour Canal +, Zidane se remémorera ce moment spécial. "Ce n’est pas un but ordinaire, estimait-il dans le même documentaire de Canal. Je suis pratiquement aux 18 mètres. Il y a beaucoup de défenseurs devant. Le geste difficile à faire en course, c’est de ramener le ballon avec la semelle. C’est un terrain glissant, on joue avec des crampons vissés et ramener un ballon comme ça dans ces conditions, on ne le fait pas tous les jours. En général, quand tu joues avec la semelle, c’est pour chambrer (sourire). Mais je n’ai pas fait ça pour ça. Je l’ai vraiment fait naturellement, comme ça me venait. Juste après, Roberto Carlos, qui en a pourtant vu en tant que Brésilien, m’a dit : 'Mais comment t’as fait pour faire ça ? Et pourquoi tu as fait ça ?' Je ne l’ai jamais refait du coup (rires.)". Ce but est tellement rentré dans l'histoire que celui du break inscrit par Raul, pourtant pas mal non plus, est tombé aux oubliettes.
Vidéo : le résumé du match Real Madrid-La Corogne
La défaite cruelle
Après ce sommet, le Real Madrid retrouve La Corogne le 6 mars 2002, le jour anniversaire de son centenaire pour la finale de la Coupe du Roi. C'est la première étape du triplé rêvé par Florentino Pérez. L'homme a tellement vu les choses en grand qu'il a déplacé la date de la finale le jour de l'anniversaire et que son stade accueille la rencontre. Son Real ne peut pas perdre, tout Madrid attend un premier titre. Zidane, qui n'a jamais gagné une coupe nationale en France ou en Italie, est surmotivé. Pourtant La Corogne va jouer un bien mauvais tour aux Madrilènes. Emmenés par leur trio Sergio-Valeron-Tristan, les Galiciens vont faire une première période de rêve.
Sergio ouvre le score avant que l'attaquant de la Roja ne double la mise. Durant cette rencontre, les Merengue ne manqueront pas de cartouches : "ZZ" va toucher la barre, Raul buter sur Molina. Raul réduira le score mais ses coéquipiers ne pourront pas égaliser. Le Real ne remportera pas non plus la Liga - il finira 3e derrière Valence et La Corogne - mais heureusement sauvera sa saison en remportant la neuvième Ligue des champions du club contre le Bayer Leverkusen. Un autre immense souvenir pour Zizou. Il espère sûrement que sa première sur le banc en soit un bon.
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