Messi vaut deux fois plus que Ronaldo
Cristiano Ronaldo a coûté 93 millions d'euros. On parle d'une somme de 100 millions pour un éventuel transfert de Gareth Bale cet été. Des sommes mirobolantes mais bien loin de ce que pourrait coûter Lionel Messi, si le Barca voulait s'en séparer et si celui-ci voulait partir. C'est le résultat d'une étude menée par des chercheurs de l'Observatoire du football de Neuchâtel (Suisse) qui a été publiée ce jeudi. Depuis 8 ans, ils dissèquent le ballon rond, ses statistiques grâce auxquelles ils ont calculé la valeur économique de tous les acteurs des cinq grands championnats européens. Les critères pris en compte? L'âge du joueur, la trajectoire de carrière, la durée restante de son contrat, ses performances sur le terrain, le niveau du club où il évolue ainsi que le nombre de sélections en équipe nationale. "Nous disposons d'un modèle statistique qui nous permet de dire depuis 2008 que tel joueur présentant telles caractéristiques a été transféré pour tel prix. A partir de cela, nous l'avons appliqué aux joueurs actuels", explique Raffaele Poli, co-auteur de cette étude, dans un entretien à l'AFP.
Messi, premier en tout
Numéro 1 sur le terrain, Lionel Messi est l'inévitable numéro 1 de cette étude. Le Barcelonais devance son dauphin dans la hiérarchie mondiale, Cristiano Ronaldo. Le Portugais est évalué entre 102 et 118 millions d'euros. En cas de transfert cet été, il battrait pratiquement à coups sûrs son record établi en 2009 lors de son départ de Manchester United pour la capitale espagnole. Mais cette somme est loin de celle que pourrait atteindre un éventuel transfert de Lionel Messi qui est évalué entre 217 et 252 millions d'euros. "Il y a plus de chance que Ronaldo quitte le Real que Messi parte de Barcelone tellement il est cher. Cela le met hors de portée, sauf peut-être pour quelques mécènes fous", souligne Raffaele Poli. Selon lui, un tel fossé entre les deux stars n'est pas si étonnant.
Car plus que leurs performances sur le terrain, leur âge et la durée de contrat qu'il leur reste avec leurs clubs expliquent surtout cette différence: Ronaldo a déjà 28 ans, limite à partir de laquelle les montants commencent à diminuer, et un contrat qui expire en 2015, tandis que Messi, 26 ans, vient de renouveler le sien jusqu'en 2018. Ce résultat n'est pas une surprise puisque selon cette étude le Catalan est premier en tout. Dans la catégorie des joueurs les plus décisifs, il devance le Français Franck Ribéry et Cristiano Ronaldo. "Il est même le joueur qui a le plus d'impact sur le jeu. Souvent, les grands joueurs évoluent dans les grands clubs et donc sont favorisés par la force des coéquipiers. Certes le fait qu'il soit à Barcelone l'aide, mais c'est lui qui se distingue le plus, pointe le chercheur, alors que Ronaldo est très bon 'en valeur absolue', mais ne sort pas autant du lot par rapport à ses coéquipiers".
Le Barca vaut 658 millions
Messi numéro 1 des joueurs et le FC Barcelone, numéro 1 des clubs. Avec l'Argentin dans ses rangs, le FC Barcelone occupe logiquement la première place par équipes avec une valeur estimée à 658 millions d'euros. Soit le triple de la somme dépensée par le club catalan pour acquérir ces mêmes joueurs. En comparaison, le Real Madrid, qui vaut 500 millions d'euros, présente un solde déficitaire de 7 millions d'euros. "Barcelone a su allier la formation locale de joueurs avec la performance à l'échelle espagnole et européenne", explique Raffaele Poli, pointant que Messi, Xavi, Iniesta et Valdes n'avaient rien coûté en indemnités de transfert.
"L'autre club un peu dans cette configuration est le Bayern, qui a recruté des joueurs comme Ribéry, mais en compte plusieurs sortis de sa section juniors comme Thomas Müller, Philipp Lahm et Bastian Schweinsteiger. Contrairement à Manchester City et Chelsea où ce type de joueurs n'existe pratiquement pas et au Paris Saint-Germain, où il n'y en a presque plus depuis l'arrivée des Qataris", précise le chercheur. Ces derniers clubs ont ainsi dépensé entre 30 - pour Chelsea - et 50 millions - pour les deux autres - de plus que la valeur estimée de leur effectif, ce que le chercheur met en corrélation avec leur tendance à surpayer: "Ils sont prêts à casser les prix pour devancer la concurrence et accéder au rang de grands clubs plus vite".
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