Le Tour rend hommage aux soldats de la Grande Guerre
Ypres, ville martyre qui accueille le départ de la 5e étape. François Hollande qui fait étape au Chemin des Dames, les coureurs qui passent devant la tranchée des baïonnettes puis devant l'ossuaire de Douaumont. Lors de sa traversée de la France du Nord vers l'Est, les organisateurs ont tenu à faire participer le Tour aux commémorations du centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale.
Un hommage important et qui n'a rien d'artificiel car il existe un lien fort entre le Tour de France et la Première Guerre mondiale. "Le 28 juin 1914, quelques heures avant l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand à Sarajevo, prémices de la Première Guerre mondiale, la douzième édition du Tour s'élance" , explique Christian Prudhomme, le directeur de l'épreuve.
Et dans ce peloton du Tour 1914, quinze coureurs (10 % des participants) ne survivront pas à la guerre et trois anciens vainqueurs trouveront la mort. Il s'agit de François Faber, Octave Lapize et Lucien Petit-Breton, qui, visionnaire, s'interrogeait neuf mois avant sa mort en 1917 :
"À la reprise des vélodromes, combien d’entre nous auront disparu qui étaient la gloire de notre sport ? "
"Et des Tours disputés entre 1903 et 1914, cinquante coureurs du Tour de France sont morts pendant le premier conflit mondial. Il y a un vrai devoir de mémoire aussi du Tour de France ", précise Christian Prudhomme.
"Si le Tour peut se dérouler, c'est qu'il y a eu ces moments-là " (Voeckler)
Ce lien entre le vélo et l'histoire, Marc Madiot, le directeur sportif de la Fdj.fr, le revendique : "L’histoire de France et du vélo sont intimement liées. C’est un sport gratuit, du peuple, il y a donc un lien indéfectible entre les deux. " Et son équipe a un rapport particulier avec cette histoire. La fdj.fr est en-effet l'héritière de la Loterie nationale, créée pour les invalides de guerre dont les "gueules cassées". "On est les lointains descendants de ces gens-là qui ont souffert en 1914-1918 ", estime Marc Madiot.
Thomas Voeckler a été ému en passant devant les croix blanches de l'ossuraire de Douaumont :
"Ça fait quelque chose. Nous on ne fait que du sport et c'est pour ca qu'on relativise. Si le Tour de France peut se dérouler aussi, c'est parce qu'il y a eu ces moments-là. Ça fait partie de l'histoire de France comme le Tour de France fait partie du patrimoine français. "
"Ce tracé du Tour de France rend hommage aux hommes, aux cyclistes mais aussi aux territoires qui ont souffert des combats de la Grande Guerre ", explique de son côté Joseph Zimet, le directeur général de la mission Centenaire.
Dans les prochaines étapes, le Tour continuera de traverser des lieux chargés de mémoire en parcourant la Lorraine et l'Alsace, théâtre d'intenses combats.
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