Le RC Strasbourg vendu à un inconnu pour un euro symbolique
"Le football professionnel strasbourgeois, vieux de 78 ans, est mort", écrit sans détour L'Alsace. Pour le quotidien, la vente du club pour un euro symbolique "ressemble à une ultime provocation" de la part de "l'impayable Jafar Hilali", ce financier établi à Londres qui se surnomme lui-même "Mozart de la finance" et semble jouer aux apprentis comptables avec le club alsacien.
Mais qui est ce Thomas Fritz, présenté comme le nouveau proprio d'un Strasbourg en pleine déconfiture sportive et financière ? Un simple supporteur, qui s'inspirerait du modèle espagnol des "socios", coopérative d'intérêt collectif avec objectif non lucratif.
_ Utopie dans le monde du football ? Jafar Hilali ne fait pas non plus dans le sauvetage humanitaire. Il a expliqué à l'AFP avoir négocié deux bonus de 1,5 millions d'euros si le club remonte en Ligue 2 puis Ligue 1. Et un chèque de 10 millions, en cas de qualification en Ligue des champions, avec doublement de la mise en cas de victoire. De quoi assurer ses arrières... s'il n'est pas trop tard.
Le RCS a été rétrogradé en CFA vendredi dernier, à cause de son abyssal déficit de quatre millions d'euros. Sébastien Graeff, prêt à reprendre le club, a finalement jeté l'éponge, convaincu de l'impossibilité de le "redémarrer dans des conditions saines et pacifiées".
Le verdict viendra lundi prochain du tribunal de commerce. Le club pourrait être placé en liquidation judiciaire. Dans ce cas, les joueurs seraient libérés de leurs engagements. Ce matin, un huissier devrait venir constater que les conditions d’entraînement ne sont plus assurées à la Meinau. Procédure pour "couvrir" les joueurs, surtout ceux qui voudraient sortir de ce bourbier et aller signer ailleurs.
Une réunion du directoire du club est prévue aussi demain, pour décider d'un possible recours, après la décision de rétrogradation.
Cécile Quéguiner, avec agences
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