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Le nouveau patron du foot italien, amateur de blagues racistes

Son anecdote raciste sur un joueur fictif "arrivé en Italie en mangeant des bananes" a été interprétée par beaucoup comme une référence à Paul Pogba, le  joueur français de la Juventus Turin.

Article rédigé par franceinfo
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Carlo Tavecchio, le 11 août, après son élection à la tête de la Fédération italienne de football. (ALESSANDRO BIANCHI / REUTERS)

Malgré la polémique suscitée par ses propos racistes dans un discours de campagne, interprétés comme une référence au français Paul Pogba, Carlo Tavecchio a été largement élu à la présidence de la Fédération italienne de football (FIGC), lundi 11 août.

Expliquant être "mal à l'aise avec les mots", l'ancien vice-président de la FIGC a promis qu'il s'efforcerait améliorer "sa façon d'être un peu rugueuse et peu glamour". Drôle d'euphémisme pour désigner des propos racistes qui ont ému toute l'Italie. Le 25 juillet, dans une réunion publique organisée pour sa candidature, Carlo Tavecchio, 71 ans, se sent obligé d'y aller de son anecdote pour illustrer ses propos sur l'arrivée de plus en plus de joueurs noirs ou d'origine africaine dans le foot italien : "Opti Poba est arrivé ici et avant il mangeait des bananes, aujourd'hui il joue titulaire à la Lazio de Rome."

Pogba victime d'une injure raciste lors d'un match en 2013

Si Tavecchio assure que ses propos "ne visaient personne", difficile de ne pas faire le lien entre "Opti Poba" et Paul Pogba. Le jeune milieu de terrain de l'équipe de France est aujourd'hui une star du championnat italien, double champion avec la Juventus Turin, et n'a pas été épargné par les agressions racistes pendant son séjour en Italie. En 2013, dans un entretien au journal italien la Gazzetta dello Sport, il affirmait avoir été traité de "sale Noir" par un joueur du Torino. Plusieurs joueurs noirs, dont la star de l'équipe d'Italie Mario Balotelli, né de parents ghanéens, ont été victimes ces dernières années de jets de bananes ou de cris de singes dans des stades italiens.

Après ses déclarations, la classe politique italienne a multiplié les messages de désapprobation – le président du Conseil Matteo Renzi parlant d'un "inqualifiable but contre son camp" – et un pétition intitulée "Tavecchio ne peut représenter le football italien" a recueilli plus de 26 000 signatures avant d'être envoyée à l'UEFA et à la Fifa qui avait annoncé l'ouverture d'une enquête. La moitié des clubs de Série A, la première division italienne, ont dans la foulée retiré leur soutien à Tavecchio. Et faute d'un rival convaincant, ce dernier a recueilli, lundi, 63,63% des suffrages.

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