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Le foot pro plus homophobe que la moyenne du monde sportif

Selon une étude, commandée par l'association Paris foot gay, 41% des joueurs professionnels "ont déclaré des pensées hostiles envers les homosexuels".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
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Lors d'un match de football entre Sedan et Monaco, le 29 avril 2013, à Sedan (Ardennes). (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Le foot pro est-il homophobe ? Plus que la moyenne du monde sportif, à lire une étude commandée par l'association Paris foot gay (PFG) et rendue publique mardi 30 avril. Selon cette enquête, 41% des joueurs de football professionnel et 50% de ceux évoluant en centre de formation "ont déclaré des pensées hostiles envers les homosexuels".

Chez les amateurs, pratiquant différents sports, ce chiffre est de 8%. Le conseiller en psychologie du sport Anthony Mette, qui a coordonné cette étude, avance un élément d'explication : "Dans le football en particulier, les jeunes joueurs sont très tôt enfermés en centres de formation, dans un contexte très difficile de compétition et d'agressivité, sans interaction avec l'extérieur."

Améliorer la formation des entraîneurs

L'étude pointe une différenciation entre les opinions envers l'homosexualité en général et les opinions concernant un coéquipier homosexuel. "Une majorité de joueurs serait ainsi ouverte à l'idée de jouer avec un partenaire gay, dans la mesure où celui-ci est avant tout perçu comme un joueur professionnel, un membre de l'équipe, avant d'être un homosexuel." Le manque d'interaction encouragerait les pensées intolérantes, explique le psychologue, qui préconise de mieux former les entraîneurs à ces problématiques. "Aujourd'hui, ce n'est jamais le cas", déplore-t-il.

Mais cette option ne semble pas évidente. "Cela n'est jamais dit avec méchanceté", assure Pierre Repellini, vice-président délégué de l'Union nationale des entraîneurs et cadres techniques du football français, à propos d'éventuelles brimades. "Ce sont des mots qui sont employés comme provocation dans les cours de récréation, les 't'es pas un homme' ou autres", estime-t-il, confiant avoir du mal à imaginer quelle forme pourrait prendre la formation des entraîneurs à cette problématique.

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