Le Brésil entre amour-propre et résignation avant sa "petite finale"
La Seleçao n'accrochera pas une sixième étoile sur son maillot. Après avoir été éliminé mardi et corrigé par l'Allemagne (7-1) en demi-finale, le Brésil veut faire du match contre les Pays-Bas pour la troisième place samedi "sa" finale.
Une question d'honneur
Cette petite finale, les joueurs auriverde en ont fait une question d'honneur. Preuve en est : la venue de la star Neymar, blessée, au centre d'entraînement à 48 heures de la rencontre pour demander à ses coéquipiers d'"honorer le maillot" . Le sélectionneur Luiz Felipe Scolari, qui reconnaît sa responsabilité dans cet échec, n'a de cesse de le répéter : "On devra batailler pour la troisième place et on espère qu’on aura le soutien des supporters" .
La presse brésilienne - incendiaire au lendemain de la gifle reçue en parlant de "honte", "d'humiliation" et même de "massacre" - somme les joueurs d'avoir "de la fierté" pour cette dernière rencontre avant de quitter le Mondial.
Car c'est bien d'abord pour les 200 millions de fans du "pays du futebol" - dévastés alors que l'enjeu sportif de ce Mondial leur faisait oublier leur quotidien souvent compliqué - que le Brésil doit estomper ce goût amer.
Je ne regarderai pas le match "
Un supporter brésilien
Et la tâche s'annonce compliquée même si tous les joueurs promettent de donner leur maximum. Difficile de se mettre dans la peau d'un supporter auriverde en cette fin de Mondial. "Une chose est sûre, je ne regarderai pas la petite finale ", lance Eder. "Pour moi, c'était la finale ou rien" , poursuit-il.
Sans une telle déroute, de nombreux supporters auraient été à fond derrière leur équipe. "Comment voulez-vous la soutenir après cette humiliation" , constate avec amertume Felipe. "Mon grand-père a connu le drame national du "Maracanazo", moi cette humiliation" , souffle-t-il en référence à la défaite de la Seleçao en 1950 au Maracanã face à l'Uruguay, synonyme de perte d'un premier titre mondial promis "à la maison".
Les Brésiliens derrière l'Argentine ?
Avec la qualification de l'Argentine en finale pour affronter l'Allemagne dimanche, les supporters brésiliens sont scindés en deux camps : les pro et les anti Albiceleste. Eduardo fait partie de ceux qui y voient "le voisin rival" . Et d'ajouter froidement : "ce serait la double peine de voir l'Argentine soulever la Coupe du Monde dans notre pays" .
D'autres, au contraire, soutiendront la sélection emmenée par Messi. "Ça reste le continent sud-américain, il faut que le trophée quitte l'Europe et revienne sur nos terres" , rêve Tairan. Surtout si le Brésil a lavé l'affront la veille, un sacre argentin pourrait avoir des allures de lot de consolation à ses yeux.
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