Ils étaient confiants les 10.000 supporters installés sur les tables en bois d’Hirschgarten, la plus grosse taverne en plein air de la ville de Munich. Dès la treizième minute but de Hummels. La foule exulte et chacun remplit ses "mass", comprenez ses pintes d’un litre de bière. Il ne restait plus qu’à tenir. Et la Mannschaft a tenu, encouragée plutôt sagement par ses supporters qui ne montent vraiment le ton que lors des trois dernières minutes. Thomas porte en cape un drapeau noir jaune et rouge. Il se dit fier et rassuré par les joueurs allemands : "On a vite pris l’ascendant psychologique sur les Bleus. Avec ce coup de pied arrêté dès le début, c’était sûr ! Nous les Allemands, on travaille sérieusement les coups francs à l’entraînement. On ne pouvait que le réussir. Après, on a juste eu à compter sur notre gardien Manuel Neuer qui est le plus fort. On a une énorme confiance en lui ", assure-t-il."On s'attendait à cette victoire" La joie dans Munich ? Oui. Quelques cris, quelques chants mais pas de liesse en ville. C’est à cela peut-être que l’on reconnaît les vrais compétiteurs. Adrian, 29 ans, porte sur les épaules le maillot blanc aux trois étoiles : "Oui, c’est un peu la fête mais pas le délire non plus. D’ailleurs je rentre chez moi maintenant. Pour être honnête, on s’attendait à cette victoire, on n’est pas surpris d’aller en demi-finale. Ce n’est qu’une étape dans notre parcours. On sait qu’on peut aller jusqu’au bout maintenant. On est tout à fait capables de battre le Brésil même au Brésil ", assure-t-il. "Rendez-vous dans deux ans" Adieux Frankreich, adieu les Bleus, chantent ces bavarois aux yeux rougis par la bière. Les quelques touristes ou expatriés français présents ici se font gentiment charrier, dans une ambiance bon enfant. "Franchement, les Français n’ont pas démérité. Ils ont bien joué. Ils ont été offensifs. Je vous dis félicitations ! Bravo et on se retrouve en 2016 pour l’Euro chez vous à Paris. Allez, rendez-vous au stade de France dans deux ans ", lance Jonas, 18 ans. Les plus jeunes partent fêter la victoire au snack, puis en boite de nuit, mais pas de concerts de klaxon dans le centre-ville, la loi locale l’interdit. Peut-être y aura-t-il une dérogation, mais seulement le 13 juillet en cas de victoire finale, l’affiche sulfureuse que tout le monde espère ici… contre les cousins hollandais. REPORTAGE | La victoire de l'Allemagne face à la France en quart de finale du Mondial, vécue de Munich avec notre envoyée spéciale Mathilde Lemaire écouter