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Homophobie dans le foot : "Dans ce milieu, un homosexuel peut encore perdre sa carrière"

Vikash Dhorasoo, ancien international et parrain du Paris Foot Gay, ne s'étonne pas que 41% des footballeurs professionnels soient "hostiles" à l'homosexualité.

Article rédigé par Pierre Godon - Propos recueillis par
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le footballeur Vikash Dhorasoo le 9 juin 2006 lors de la Coupe du monde, à Hamelin (Allemagne). (PASCAL PAVANI / AFP)

D'après une étude publiée par 20 Minutes lundi 29 avril, 41% des footballeurs professionnels interrogés sont "hostiles" à l'homosexualité. Faut-il alors s'étonner qu'il n'y ait qu'un seul joueur ouvertement homosexuel en Europe, le Suédois Anton Hysén ? Eléments de réponse avec Vikash Dhorasoo, ancien international et parrain du Paris Foot Gay. 

Pourquoi y a-t-il aussi peu de joueurs homosexuels dans le sport ?

A chaque fois qu'un footballeur a dévoilé son homosexualité, ça s'est mal fini. C'est pour ça que les joueurs attendent la fin de leur carrière pour le faire, s'ils le font. Je pense que c'est lié au regard des autres dans le vestiaire. Jouer avec un footballeur gay sur le terrain, pas de problème. Mais dans le vestiaire, être dans les douches avec quelqu'un qui pourrait être attiré par vous, ça peut être mal vécu. 

Le chiffre de 41% de footballeurs "hostiles" à l'homosexualité vous surprend-il ?

C'est un milieu un peu arriéré, le foot. Etre un homo dans le milieu de l'art ou du cinéma, c'est commun. Mais des milieux plus ouvriers, banlieusards, c'est plus compliqué. Le foot en fait partie. Après, le débat sur le mariage pour tous peut avoir des conséquences sur le foot. La loi est passée, des joueurs pourront se dire que l'homosexualité n'est pas un problème. Le risque, c'est que ça décomplexe aussi la parole homophobe, que les gens se permettent plus de choses.

Comment réagissez-vous au coming-out du joueur de NBA Jason Collins, qui a fait l'évènement hier aux Etats-Unis ? 

L'orientation sexuelle des joueurs, moi, je m'en moque. Mais c'est une bonne chose que des joueurs montrent la voie, pour que d'autres puissent se sentir libérés. Et c'est bien que ses équipiers se disent que ça s'est super bien passé avec lui.

C'est pour cela que vous êtes devenu parrain du Paris Foot Gay ?

Quand je suis devenu parrain du Paris Foot Gay, je jouais encore au PSG. Et personne dans les vestiaires ne m'a regardé de travers. Au contraire, tout le monde m'a encouragé. Après, si j'avais été homo, je ne suis pas sûr que j'aurais soutenu aussi ouvertement le Paris Foot Gay, je ne sais pas ce que j'aurais fait. Dans ce milieu, tu peux encore perdre ta carrière pour ça.

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