Football : Trélissac en quête d'un exploit en Coupe de France
Après avoir éliminé Clermont-Ferrand et Lille, les amateurs de Trélissac s'attaquent ce jeudi soir à l'OM, en 8e de finale de la Coupe de France de football. Le match est délocalisé à Bordeaux, au stade Chaban-Delmas. Trélissac, club de la banlieue de Périgueux, évolue en 4e division, la CFA, et espère bien s'offrir un exploit.
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Trélissac est historiquement le club de foot de l'agglomération de Périgueux. Mais pour se développer et attirer des partenaires, ce n'est pas simple : le club est un peu coincé entre le rugby à Brive, et les Girondins de Bordeaux. De plus, il n'y a pas forcément de grands groupes industriels dans le secteur.
Il y a dix ans, la désillusion
Trélissac a littéralement explosé il y a une dizaine d'année : l'équipe 1 évoluait en National, la 3e division. Un soi-disant bienfaiteur a promis d'investir énormément d'argent, l'équivalent de 800.000 euros par saison, sachant qu'aujourd'hui le budget global de Trélissac est d'1,2 millions d'euros. Malheureusement, c'était un imposteur, il n'y a pas eu le moindre euro.
Paul Mazot, directeur du service des sports de la ville, était l'entraîneur de l'équipe 1 à l'époque. Il s'en souvient très bien : "Il disait que sur notre commune, à Trelissac, on allait construire un club professionnel. Que le rêve était possible, et que lui, grâce à l'argent, il allait pouvoir rendre ce rêve possible. Tout le monde a cru à ce rêve-là. Il a fallu un trimestre pour ouvrir les yeux. Et là, le généreux donateur avait disparu...et ensuite on a été relégué, liquidé et on a même dû changer de nom ! "
Le club est reparti en division d'honneur, pas tout en bas, mais au niveau régional. Heureusement, un chef d'entreprise local, l'actuel président du club Fabrice Faure, qui a réussi dans la grande distribution, a pris les commandes du club. Son implication saute aux yeux : les locaux administratifs de Trélissac sont même physiquement situés dans les hypermarchés qu'il dirige.
Cinq à sept séances d'entraînement par semaine
Petit à petit, Trélissac est remonté, pour déjà jouer un match de Coupe de France contre l'OM il y a six ans, des 32e de finale, qui s'étaient soldé par une défaite. Ce jeudi soir, les footballeurs de Trélissac espèrent faire mieux. Ils s'entrainent quasiment comme des pros : entre cinq et sept fois par semaine ! Certains sont même payés uniquement pour jouer au foot. Ils n'ont pas le statut de professionnels, mais il existe les contrats fédéraux. Ce n'est pas uniquement le cas à Trélissac. Le salaire minimum, d'après les statuts, est de 1674 euros brut par mois, cela peut-être plus.
La règle un tiers / un tiers / un tiers
A Trélissac, la règle c'est un tiers, un tiers, un tiers: un tiers des joueurs payés juste joueur de foot, un tiers de joueur de foot et également en formation d'éducateurs, et un tiers qui travaillent comme monsieur tout le monde. C'est le cas de Jordan Chevallier, défenseur central mais aussi salarié de l'organisme chargé du traitement des déchets en Dordogne : "Je fais mes 35 heures par semaine et je viens m'entrainer pratiquement tous les soirs. Je pose des RTT pour partir en déplacement la veille. Si j'ai besoin d'une heure ou deux, je peux débaucher un peu plus tôt, et je rattrape le boulot après. J'ai cette chance-là, j'aime cette vie me permettant d'allier le foot et le boulot. "
Il le dit lui-même : c'est plus pour une question d'équilibre qu'il souhaite travailler, pour ne pas être que dans le monde du football. Mais ce jeudi soir, comme tous ses coéquipiers, il voudra montrer que le professionnalisme, c'est avant tout un état d'esprit, en tentant de faire tomber un troisième club professionnel.
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