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Football : petit guide à l'usage des clubs en crise

Si Paris dépense sans compter sur le marché des transferts, ce n'est pas le cas des autres clubs de L1, qui doivent composer avec la crise pour construire leurs effectifs.

Article rédigé par Pierrick de Morel
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Le président de l'Olympique lyonnais Jean-Michel Aulas (à droite) et le conseiller spécial Bernard Lacombe lors d'une conférence de presse au stade Gerland (Lyon), le 15 mai 2012. (PHILIPPE MERLE / AFP)

FOOT - Tout le monde n'a pas les moyens du PSG. En L1, derrière les folies des Qataris, l'heure est à la rigueur. Tour d'horizon des différentes manières pour les clubs français de se construire un effectif tout en surmontant la crise qui touche le football professionnel.

Vendre, vendre, vendre

Avant de penser à acheter de nouveaux joueurs, les clubs français tentent d'alléger leur masse salariale en se séparant de certains éléments. Quitte à laisser partir des joueurs cadres. A ce petit jeu-là, l'Olympique lyonnais mène la danse.

N'ayant jamais caché les difficultés financières de son club, le président de l'OL, Jean-Michel Aulas, fait savoir à qui veut l'entendre que la majorité de ses joueurs sont transférables. Källström (Spartak Moscou) et Belfodil (Parme) ont déjà quitté le Rhône-Alpes, rapportant à eux deux 6,5 millions d'euros à Lyon. Lloris, Gomis et Bastos pourraient les suivre.

Sochaux aussi s'est résolu à se séparer de certains de ses joueurs, et pas des moindres, puisque l'international français Marvin Martin a quitté le club pour Lille, en même temps que Maïga, cédé à West Ham. Cette double opération a rapporté 16 millions d'euros au club doubiste, qui en a dépensé 2,8 pour faire venir deux nouvelles recrues, preuve que l'heure est aux économies.

West Ham est également la destination choisie par Alou Diarra, l'ancien milieu de terrain de l'Olympique de Marseille. Si le joueur sortait d'une saison décevante, il avait réalisé un bon Euro avec les Bleus et avait sa place dans le onze de départ de l'OM. Mais son salaire (300 000 euros par mois) était trop important pour un club qui doit renflouer ses caisses.

Ne pas prolonger les contrats

L'une des autres tendances du marché pour faire des économies consiste à ne pas resigner des joueurs dont le bail arrive à expiration.

A Lyon, huit joueurs n'ont pas vu leur contrat prolongé. Saint-Étienne a laissé partir sept de ses professionnels, Nancy six et Marseille quatre. Le record de contrats non renouvelés revient au promu rémois, qui n'a pas prolongé onze joueurs, soit une équipe entière.

Faire venir des joueurs libres

Conséquence du point précédent : de nombreux joueurs se retrouvent sur le marché libres, c'est-à-dire que leur transfert ne coûte rien au club intéressé. Et on peut faire de bonnes affaires ! Saint-Étienne a ainsi recruté gratis l'ancien Marseillais Brandão et l'ex-défenseur niçois François Clerc, deux joueurs qui connaissent bien la L1.

Brest a convaincu quatre joueurs libres de rejoindre ses rangs, parmi lesquels les expérimentés Chafni (Auxerre) et Dernis (Montpellier), mais également l'ancien Parisien Bernard Mendy, de retour en L1 après s'être égaré dans le championnat danois. Ces joueurs peuvent prétendre à une place de titulaire dans le onze brestois.

Quant à Toulouse, il n'a fait venir que des joueurs libres, avec l'ex-Troyen Olivier Blondel et l'ancien international français Jonathan Zebina, qui n'a pas vu son contrat renouvelé à Brest.

L'Ivoirien Salomon Kalou pose avec le maillot de Lille, son nouveau club, à Saint-Jean-de-Luz, le 11 juin 2012. (GAIZKA IROZ / AFP)

La plus belle opération de l'été revient à Lille, qui a recruté l'ancien milieu de terrain de Chelsea Salomon Kalou. Jeune (27 ans) et très expérimenté (il vient de remporter la Ligue des Champions), Kalou a été convaincu par le projet du Losc, qu'il rejoint sans que cela coûte un centime à son nouveau club.

Relancer les joueurs sur la sellette

Quand un club n'a pas les moyens d'acheter de nouveaux joueurs, il cherche parfois une solution en interne. Quelques joueurs en difficulté la saison dernière pourraient profiter de la crise pour se voir offrir une seconde chance.

C'est le cas de l'attaquant marseillais André-Pierre Gignac : auteur d'une saison désastreuse l'année dernière (il n'avait inscrit que deux buts), il a joué tout les matchs de préparation de son club. Gignac a même marqué deux fois lors des éliminatoires de la Ligue Europa. Marseille n'a pas les moyens de s'offrir un nouvel homme fort en attaque, et a décidé de redonner sa chance à Gignac. A lui d'en profiter pour redevenir indispensable à son club.

Autre joueur en difficulté la saison dernière, le Lyonnais Yoann Gourcuff a longtemps été annoncé sur le départ. Mais lui aussi a enchaîné les bons matchs de préparation, offrant même la victoire à son club contre Rennes (1-0) lors de la première journée de L1, le 11 août. Les finances lyonnaises ne permettant pas au club de s'acheter un milieu de terrain, il devrait faire confiance à l'ancien Bordelais.

Yoann Gourcuff (4e en partant de la gauche) félicité par ses coéquipiers après son but contre Rennes en 1e journée de L1, au stade de la Route de Lorient, le 11 août 2012. (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Donner leur chance aux jeunes

La crise qui touche le football professionnel pourrait également profiter aux jeunes. Cet été, de nombreux clubs ont fait signer leur premier contrat à des joueurs issus de leur centre de formation. Avantages : pas de frais de transferts et des salaires inférieurs à ceux que l'on aurait dû verser à un joueur acheté chez un concurrent direct ou à l'étranger.

A Marseille, Ammari et Gadi (prêté à Boulogne depuis) sont ainsi devenus professionnels. Blanc (Lyon), Poundje, Sacko (Bordeaux), Dabo, Valette et Sylla (Montpellier) ont également intégré l'effectif professionnel de leurs clubs respectifs, renforçant des équipes qui ne peuvent se permettre de s'acheter de nouveaux joueurs.

Enfin, on peut avoir de quoi s'offrir les meilleurs joueurs de la planète et vouloir faire confiance à ses jeunes : le PSG a fait signer cet été son premier contrat pro à Adrien Rabiot, issu du centre de formation du club de la capitale. Une décision qui semble toutefois plus symbolique que sportive, tant on voit mal comment le joueur pourrait devenir titulaire au sein de l'effectif de stars du club parisien.

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