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Football : l'entraîneur de l'US Orléans Bernard Casoni accusé d'avoir tenu des propos racistes

D'après France Bleu Orléans, l'entraîneur arrivé à Orléans en juin 2023, fait référence à ses expériences dans des équipes du Maghreb, et utilise très souvent la phrase : "Vous n'êtes pas plus cons que des Maghrébins".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'entraîneur Bernard Casoni lors d'un match entre Troyes et Lorient, le 25 mai 2017 au stade de l'Aube à Troyes. Photo d'illustration. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Cinq joueurs du club de football de l'US Orléans (Loiret), des titulaires et des remplaçants, rapportent des propos à caractère raciste prononcés par leur entraîneur Bernard Casoni, au sein du club. Selon les informations de France Bleu Orléans, plusieurs membres de l'organigramme de l'USO confirment ces propos. Arpès ces révélation de France Bleu Orléans, le club a annoncé dans un communiqué qu'une enquête interne avait été ouverte.

Des paroles à caractère raciste ont par exemple été proférées par le technicien du club lors d'une conférence de presse à laquelle France Bleu Orléans était présente, le 21 septembre, à la veille d'un match entre l'US Orléans et Châteauroux. Bernard Casoni est alors interrogé sur les difficultés rencontrées pour faire adhérer les joueurs à ses principes. France Bleu rapporte la réponse de l'entraîneur, qui sait que le micro de la radio est allumé : "Ils [les joueurs] ont des trucs où ils excellent. Mais il y a des choses où ce n’est pas suffisant. C’est là où tu dois être plus performant, où tu dois gommer ça. Mon rôle, c’est de leur dire, de leur montrer et de les aider à résoudre les problèmes. Voilà, c’est tout. Je l’ai fait dans tous les clubs où je suis passé, je l’ai fait avec des Maghrébins ! Ils ne sont pas plus cons que des Maghrébins hein… Je veux dire, voilà, c’est le rôle d’un entraîneur !"

D'autres propos ont également choqué plusieurs joueurs

D'après France Bleu Orléans, l'entraîneur de l'USO, arrivé à Orléans en juin 2023, fait référence à ses expériences dans des équipes algériennes, marocaines et tunisiennes, et utilise très souvent la phrase : "Vous n'êtes pas plus cons que des Maghrébins". Plusieurs joueurs de l'US Orléans disent avoir "souvent" entendu cette phrase dans la bouche de Bernard Casoni, "toutes les deux semaines à l'entraînement".

D'autres propos de Bernard Casoni ont également choqué plusieurs joueurs. Un membre de l'équipe raconte cette scène qui se déroule lors d'un entraînement au mois d'août : les joueurs effectuent alors un exercice où deux équipes de cinq s'affrontent, et "mon équipe était composée uniquement de joueurs de couleur", rapporte ce joueur. "Là, le coach dit : 'Pas besoin de chasubles pour eux, ils sont déjà noirs', soi-disant sur le ton de l’humour. Moi, ça m’a choqué." Des propos confirmés par un autre joueur de l'USO.

La brutalité, en général, et les méthodes de gestion de l'effectif de Bernard Casoni dérangent au sein de l'US Orléans. L'entraîneur est connu pour ses réflexions blessantes régulières, jusqu'aux injures, rapporte France Bleu. "L’entraîneur m’a violemment insulté, devant témoins, sur ma condition physique, pas assez bonne selon lui", raconte l'un des joueurs. Une attitude agressive que constatent aussi des proches du club de Valenciennes, où l'entraîneur a officié de juillet 2014 à février 2015.

"Aujourd'hui, on ne peut plus rien dire"

Selon un ancien cadre de l'USO, Bernard Casoni aurait demandé auprès du responsable du recrutement du club à ce que l'effectif orléanais "soit blanchi". Ce responsable ne confirme ni ne contredit ces propos. L'entraîneur affirme à France Bleu ne pas avoir employé cette expression, et ajoute vouloir "simplement qu'il y ait un équilibre dans l'équipe". Contacté par France Bleu, il réfute également toute accusation de racisme : "Ma phrase sur les Maghrébins en conférence de presse, c’est pour dire à mes joueurs qu’ils sont aussi intelligents que des Maghrébins ! J’ai bossé six ans là-bas et vous pensez que je suis raciste ? [...] Aujourd'hui, on ne peut plus rien dire."

De son côté, le président de l'USO Philippe Boutron affirme ne jamais avoir entendu parler d'une volonté de son entraîneur de "blanchir l'effectif". Il ajoute : "Votre objectif, c’est de tuer le club [...] Bernard Casoni a certainement eu des maladresses de langage mais il est tout sauf raciste. Il n’y a pas de racisme dans le football."  

Quelques heures après les révélations de France Bleu Orléans, le club a annoncé dans un communiqué qu'une enquête interne avait été ouverte. "L'US Orléans a pris connaissance des accusations rapportées par France Bleu à l'égard de Bernard Casoni. Au regard de la gravité des faits invoqués, le club a décidé de diligenter, sans délai, une enquête interne. Le club ne fera aucun commentaire sur cette situation avant le résultat de cette enquête", détaille le club dans un communiqué publié lundi soir sur son site internet et partagé sur le réseau social X (ex-Twitter).

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