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Fête du PSG : les autorités ont-elles sous-estimé les risques?

Ce devait être le sacre populaire du club parisien tout nouveau champion de France de football. Mais les débordements de supporters ont gâché la fête. Bilan : une trentaine de blessé, des interpellations, des voitures et des vitrines vandalisées. L'opposition accuse le ministre de l'Intérieur d'avoir sous-estimé l''évènement. Et le président de l'UMP demande la démission du préfet de police de Paris.
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

A l'origine de ces
violences, des anciens fans du PSG interdits de tribune au Parc des
Princes qui ont affiché leurs couleurs, une banderole "Liberté pour les
ultras
". Avec eux des casseurs. Les forces de l'ordre n'ont réussi à
contenir ni les uns ni les autres et la fête a tourné à
l'émeute.

Les autorités ont-elles sous-estimé les risques ? L'UMP dénonce notamment
"l'inertie indamissible de Manuel Valls " par la voix de Geoffroy
Didier, secrétaire-général adjoint de l'UMP.

Plus mesuré François Fillon. L'ancien Premier ministre demande des sanctions mais contre les casseurs.

Si François Fillon demande des sanctions contre les "responsables du  fiasco " sans citer de nom, Jean-François Copé demande lui la tête du préfet de police de Paris, Bernard Boucault. Le président de l'UMP parle "d'amateurisme ", de "faillite dans l'aptitude au commandement " et affirme qu'il ne voit "pas comment le préfet de police peut être maintenu dans ses fonctions".

Les députés UMP annoncent qu'ils vont demander la création d'une commission d'enquête non pas directement sur les violences de la nuit dernière mais de façon plus large, sur la sécurité des grands événements et manifestations à Paris.

"La responsabilité du Ministre
de l'intérieur est totale" (Goasguen)

Claude Goasguen, le député-maire du XVIe arrondissement sur son blog accuse lui aussi le ministre de l'Intérieur. Il assure qu'il "n 'était pas compliqué de prévoir dans
l'après-midi que des bandes venaient pour casser
". Et lui aussi accuse le ministre de l'Intérieur : "La responsabilité du Ministre
de l'intérieur est totale et doit être assumée. 
Il devra en répondre devant les parisiens et devant
ceux qui ont été victimes de son incapacité."

Marine Le Pen va plus loin encore en dénonçant "des déferlements de
racailles (qui) ont saccagé le coeur de Paris
" et en affirmant que
"des barbares (...) ont fait d'innombrables victimes". Dans son communiqué, la présidente du Front national qui parle d'une "razzia commise en toute impunité", "prévisible" stigmatise "l'indigence du ministre de l'intérieur, Manuel
Valls, qui aurait dû interdire ce rassemblement" et son "laxisme d'Etat".

Le préfet de police de
Paris, Bernard Boucault, "assume ses responsabilités" . "Nous
avons fait notre devoir"
dit-il et il parle de 800 policiers mobilisés. En fait pour la préfet de police, la question "qui peut se poser c'est est-ce que cette fête pouvait avoir lieu sur la voie publique?"

Bertrand Delanoë, le maire de Paris, n'est pas loin d'être du même avis.

Le syndicat Alliance, le second syndicat des gardiens de la paix estime lui que l'évènement a bien été sous-estimé. Son secrétaire national, Fabien Vanhemeryck :

"On a peut-être été débordé, il y a peut-être pas eu assez d'effectifs de police..." (syndicat Alliance)

De son côté le PSG a dénoncé "quelques centaines
de casseurs qui n'ont rien à voir avec le football"
et s'est
dit "plus que jamais déterminé" à poursuivre son projet de grand club
européen "loin des agissements de ceux qui veulent détruire son
rêve".
Loin de Paris?

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