Zidane, Henry, Deschamps, Desailly, Vieira, Thuram, leurs plus beaux moments en Bleu
Lilian Thuram, 142 sélections, 2 buts
Son chef d’œuvre : France-Croatie 2-1 (8 juillet 1998)
S’il ne fallait retenir qu’une image de Lilian Thuram sous le maillot bleu, ce serait celle-ci. Lui à genou sur la pelouse du Stade de France, incrédule, le doigt sur le visage, bientôt enseveli par ses coéquipiers. D’une improbable frappe enroulée du gauche à l’entrée de la surface, il vient de mettre la France en tête au tableau d’affichage (2-1) contre la Croatie en demi-finale de la Coupe du monde. Quelques minutes avant, il avait égalisé du pied droit sur un service de Youri Djorkaeff. Un doublé pour faire oublier son erreur : c’est lui qui couvre Davor Suker sur l’ouverture du score croate. Deux buts, ses seuls en Bleu, qui l’ont fait entrer immédiatement dans le cœur des Français.
Thierry Henry, 123 sélections, 51 buts
Son chef d’œuvre : République d’Irlande-France 0-1 (7 septembre 2005)
Quatre ans avant l’épisode de la main, Thierry Henry et la République d’Irlande avaient déjà un (beau) souvenir en commun. Pour la France surtout. Nous sommes en septembre 2005 et les deux équipes sont au coude-à-coude dans la phase éliminatoire du Mondial 2006 avant cette 8e journée. Dans l’ambiance surchauffée de Lansdowne Road, les Français et les Irlandais se neutralisent avant un éclair de génie de Thierry Henry. Associé à Sylvain Wiltord en attaque, le Gunner récupère un ballon aux 20 mètres, se met sur son pied droit et enroule son ballon. Sa fameuse "spéciale" qui trouve la lucarne de Shay Given. Le 30e de ses 51 buts en équipe de France, peut-être son plus important avec l’équipe de France.
Marcel Desailly, 116 sélections, 3 buts
Son chef d’œuvre : France-Italie 0-0 (3 juillet 1998)
Aimé Jacquet avait bien insisté lors de la causerie de préparation de ce quart de finale de la Coupe du monde 1998 France-Italie, le danger numéro 1 s’appelle Christian Vieri. "Vous me le fixez bien (…) jamais laisser ce garçon dans l’intervalle" avait prévenu Jacquet. Marcel Desailly a bien retenu les consignes. Le défenseur français s’est occupé de l’attaquant italien, ce dernier n’aura presque pas eu d’occasions durant 120 minutes. Il a toutefois inscrit son penalty lors de la séance fatale à la Squadra. Entre ces deux monstres, le duel a forcément été physique. C’est le joueur du Milan AC qui en est sorti vainqueur. Comment il pouvait en être autrement ? En 28 rencontres où la défense Thuram-Blanc-Desailly-Lizarazu avait été alignée, les Bleus n’ont jamais perdu.
Patrick Vieira, 107 sélections, 6 buts
Son chef d’œuvre : Espagne-France 1-3 (27 juin 2006)
Déjà décisif contre le Togo où il avait ouvert le score lors de la victoire (2-0) de la qualification pour les 8e de finale du Mondial 2006, Patrick Vieira va faire encore mieux face aux Espagnols. Le milieu de terrain d’Arsenal va d’abord lancer Franck Ribéry pour l’égalisation (1-1) avant d’inscrire le but du 2-1 sur coup-franc. C’est lui qui est à la réception au 2e poteau du coup-franc de Zidane. Malmené par une équipe espagnole qui n’est pas encore celle qui s’installera au sommet de la hiérarchie mondiale, les Bleus, plus qu’à Zidane, auteur du 3e but, peuvent dire merci à Vieira. Ce jour-là, le grand Pat aura colmaté les brèches tout en se portant aux avant-postes dès qu’il le pouvait.
Zinédine Zidane, 108 sélections, 31 buts
Son chef d’œuvre : Brésil-France 0-1 (1 juillet 2006)
Zidane et le Brésil c’est une longue histoire. Il y évidemment les deux buts en finale de Coupe du monde 1998. Mais dans l’imaginaire collectif, le match qui restera, est ce quart de finale en 2006. Contre le grand Brésil de Ronaldinho, Ronaldo, Kaka, "ZZ" va livrer sa plus belle prestation personnelle. Un récital d’une heure et demi qui débute par un enchaînement rateau-passement de jambe entre Zé Roberto, Juninho et Gilberto Silva. Sur son premier ballon, le ton est donné. Ce qui suivra n’est pas mal non plus. Roulette, contrôle de velours, conduite de balle de danseur étoile et puis cette fameuse passe décisive pour Thierry, la seule en équipe de France. Ce coup-franc déposé sur le pied droit de l’attaquant français permettra aux Bleus de se hisser en demi-finale du Mondial.
Didier Deschamps, 103 sélections, 4 buts
Son chef d'oeuvre : France-Brésil 3-0 (12 juillet 1998)
Avant d’être le patron des Bleus, Didier Deschamps aura été le premier joueur français à soulever la Coupe du monde. La primeur du capitaine qu’il était, lors de l’épopée magique de 1998. Si sa prestation individuelle n’est pas restée dans les annales – il est engagé sur aucun des trois buts –, c’est l’impression collective laissée, celle d’une domination totale qui reste de cette finale historique. C’est la consécration du leader d’équipe, du chef de bande qui est célébrée ici. Dans le vestiaire, il était toujours celui qui prenait la parole. Sur le terrain, il replaçait, haranguait. Le recordman de capitanat en équipe de France (52 fois) était le relais naturel d’Aimé Jacquet. Celui qui avait trois poumons et un ordinateur aura été l’architecte, l'instigateur de la plus belle période du football français.
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