Valbuena, Deschamps, l'équipe de France, Karim Benzema règle ses comptes
Le Real Madrid
En club, Karim Benzema est au top. "Sportivement, je suis quasiment au maximum", assure-t-il dans l'interview. Il s'apprête à disputer sa troisième finale de Ligue des Champions le 3 juin prochain contre la Juventus Turin. Il est aussi en course pour remporter un deuxième championnat après celui de 2012. Pièce maîtresse de l'effectif de Zinédine Zidane dont il a la totale confiance, Benzema vit une période faste. "C'est exceptionnel", estime-t-il en parlant de leur parcours en C1.
Voir sur Twitter
Son jeu
Moins buteur que son compère de l'attaque du Real, Cristiano Ronaldo, Karim Benzema n'en reste pas moins un joueur majeur capable de tour de magie comme celui réalisé contre l'Atletico Madrid en demi-finale retour. Le Français défend son jeu et son bilan et veut mettre en avant la notion collective d'un sport qui tend vers la NBA, selon lui, le modèle américain où les statistiques comptent plus que tout.
"Toutes ces statistiques sont valorisantes. À vingt-neuf ans, je suis fier d'avoir déjà réussi tout ça. Ces chiffres sont importants, mais ce n'est pas que ça, le foot. On ramène trop le foot d'aujourd'hui à des statistiques, des ratios... Mais, le foot, ce n'est pas la NBA ! Le foot, c'est le jeu, le collectif. Sans les autres, tu as beau être le meilleur, tu n'es rien ! Il ne faut jamais l'oublier. J'ai l'impression qu'on regarde trop les chiffres, le nombre de buts pour situer et valoriser un joueur. Bien sûr qu'il faut être décisif, surtout quand tu es attaquant, mais il ne faut pas tout résumer à cela", explique-t-il.
L'Equipe de France
C'est évidemment LE gros morceau de l'interview. Ecarté de l'Euro 2016 en raison de situation judiciaire, Karim Benzema n'a plus joué avec les Bleus depuis le 8 octobre 2015 et un succès 4-0 contre l'Arménie. Là encore, le Français défend son bilan. On lui a reproché son manque d'efficacité avec les Bleus (27 buts en 81 matches), mais il reste l'attaquant en activité le plus décisif des Bleus : "jusqu'à présent, malgré plus d'un an et demi d'absence, je reste le meilleur buteur et le meilleur passeur en activité des Bleus. Et si on additionne mes buts (27) et mes passes décisives (17), j'étais décisif plus d'un match sur deux ! Si on prend encore mon dernier match, j'en mets deux, plus une passe décisive (à Antoine Griezmann, ndlr). Il y avait quelque chose qui était en train de prendre, même depuis la Coupe du monde, surtout avec Antoine. On était plus portés vers l'avant, avec beaucoup de joueurs qui jouent au ballon, dans le même registre que moi".
Ecarté, il refuse pourtant de faire une croix sur les Bleus. Contrairement à Samir Nasri ou Franck Ribéry, Benzema ne veut pas dire stop. "Mais c'est vrai que ce serait plus facile aujourd'hui de dire : j'arrête. De dire ça parce que j'en ai assez vu et entendu ! Ça arrangerait aussi beaucoup de monde que je prenne cette décision... Mais je reste à la disposition de l'équipe de France. Le sélectionneur le sait. Ça me ferait vraiment plaisir de revenir en bleu. J'irai toujours en équipe de France avec la même motivation", assure-t-il. Malgré les listes où il n'apparaît pas, malgré les pré-convocations non reçues, il y croit encore.
Didier Deschamps
Sans le nommer, Karim Benzema attend un signe de Didier Deschamps. Une convocation, ou des explications. "Ça peut durer deux minutes, une explication. Ce n'est pas compliqué, une explication", estime-t-il. Parce que selon lui, celle-ci n'est pas sportive. "Si c'était vraiment un choix sportif, je serais au moins dans la présélection. Et on m'éliminerait au dernier moment parce que je n'ai pas le niveau...".
"Il connaît le foot. Je ne le comprends pas, s'interroge le Madrilène. Ça ne tient pas debout. C'est pour ça que je ne veux d'explications de personne, de personne, de personne d'autre à part le sélectionneur. Les autres disent que je suis sélectionnable, sauf lui. Si le sélectionneur me dit droit dans les yeux que ce n'est qu'à cause du foot, eh bien, je continuerai à travailler... Si c'est pour autre chose, qu'il me le dise en face, et c'est fini avec lui". Il émet la possibilité que sa non-sélection à l'Euro soit venue "d'en haut" : "C'est possible... Quand ton nom est cité par le Premier ministre (Manuel Valls), puis par le président de la République (François Hollande), ça devient compliqué (...) quand on veut t'abattre...", lâche-t-il sybillin.
Mathieu Valbuena
Le point de départ de toute cette histoire est évidemment l'affaire de la sextape. On en vient donc au cas Mathieu Valbuena. Karim Benzema n'est pas prêt d'oublier et de pardonner au joueur lyonnais. "Tout est parti de son histoire", s'est emporté Benzema, "à l'entendre au départ, je suis une racaille, je l'ai menacé, je lui ai fait peur, tout ce que tu peux inventer". "Et, là, il veut rejouer avec moi ! (...) Mais il se fout de la gueule du monde ! Il a pété les plombs ou quoi !", a ajouté l'attaquant privé d'équipe de France depuis octobre 2015 et sa mise en examen pour le scandale de la sextape.
"Moi, ça fait plus d'un an et demi que je suis son pire ennemi, un mauvais exemple, un voyou, que je dois me faire sanctionner, qu'on me traîne dans la boue, qu'on salit mon nom et ma famille (...). Il (Valbuena) la ramène, dit qu'on peut rejouer ensemble... Mais il faut qu'il arrête ses conneries !", s'énerve l'attaquant de 29 ans. Benzema semble ensuite accuser Valbuena d'avoir inventé toute l'histoire: "Il faut vraiment qu'il arrête d'inventer. Il me rend fou à continuer de mentir ! Tout ça vient de lui, cette affaire de sextape. Il avait juste à dire la vérité sur ce qui s'est vraiment passé." "Il continue à jouer sur plusieurs tableaux", déplore le joueur du Real.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.