Une première à blanc
Ce mercredi, à l'Ullevaal Stadium en Norvège, l'équipe de France renaîtra de ses cendres. Et, s'il est impossible d'oublier les événements cauchemardesques du séjour sud-africain, les hommes de Laurent Blanc tenteront de refermer une bonne fois pour toute le livre relatant la déconvenue de leurs aînés mondialistes, reléguant l'ouvrage au fond de l'étagère du football français.
Des places à prix d'or
Mis au pied du mur par la FFF, les grévistes du Mondial ont été interdit de séjour en équipe de France le temps d'une rencontre. Et Laurent Blanc, a dû composer une sélection inédite, qui risque de le rester. Les Bleus qui fouleront la pelouse norvégienne devront donc saisir leur chance. Cela vaut surtout pour Philippe Mexès, tricardé sous l'ère Domenech et qui pourrait s'imposer comme le nouveau patron de la défense tricolore. Car, après ce match contre la Norvège, la majorité des titulaires mondialistes devraient pointer de nouveau le bout de leur nez, à l'exception d'Evra, Gallas, Abidal et Govou. Reste que cette rencontre, faussement amicale au regard des performances attendues que devront livrer les Français, annonce un défi physique. Elle risque d'être le théâtre de rudes duels. Car, à l'heure où la plupart des convoqués sont en pleine préparation ou viennent juste de reprendre la compétition, les Norvégiens évoluant au pays jouissent d'une condition physique optimale, le championnat ayant repris du service depuis quelques mois déjà. Les coéquipiers de Karim Benzema devront alors contourner l'obstacle athlétique par une intelligence tactique et une maîtrise technique. Et Blanc ne s'en cache pas: "On va être vraiment soumis à rude épreuve. Les Norvégiens basent pratiquement tout leur jeu sur le physique. Donc il va falloir quand même répondre sur ce domaine-là et j'espère être meilleur dans un autre domaine", a-t-il expliqué.
Les Nordiques aborderont cette rencontre comme un ultime test avant d'entamer les éliminatoires de l'Euro. "On veut faire une bonne prestation et, de préférence, décrocher un bon résultat afin de doper notre confiance avant de rencontrer l'Islande et le Portugal (les deux prochains adversaires de la Norvège lors des éliminatoires)", a précisé Brede Hangeland, le joueur de Fulham. Le sélectionneur norvégien Egil Olsen devra néanmoins se passer de l'ancien Lyonnais John Carew, souffrant des genoux. C'est Daniel Braaten, un autre pensionnaire de la Ligue 1, qui pourrait le remplacer.
Soucieux d'éviter un risque de blessure pour des joueurs qui n'ont pas débuté la compétition, le "Président" devrait aligner d'entrée de jeu une majorité de joueurs évoluant en Ligue 1. Si Guillaume Hoarau, Benoît Trémoulinas ou encore Yohan Cabaye vont sûrement débloquer leur compteur sélection en Norvège, d'autres joueurs évoluant à l'étranger, à l'image de Samir Nasri, seront eux aussi probablement titulaires. Le Madrilène Lassana Diarra, qui a failli participer au fiasco du Mondial si une maladie intestinale ne l'avait pas amoindri, pourrait même porter le brassard. "Il faut avoir envie d'être ensemble, apporter du plaisir au public français", préconise le milieu de terrain.
A Oslo, l'équipe de France écrira une nouvelle histoire. Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Pointant à la 21e place au classement Fifa, à une longueur de la Norvège (22e), cette formation tricolore, en pleine reconstruction, ne vendra pas du rêve, et risque même de jouer parfois à contresens. Logique, dirons-nous, au vu d'une situation dictée par des impératifs extra-sportifs et la courte durée du stage de préparation à Clairefontaine. Mais tout de même, les Bleus auront l'objectif de gagner. Une victoire qui prendrait des allures de symbole. Et rien d'autre. Car après les quatre-vingt dix minutes en Norvège, Blanc pourra façonner son équipe de France, celle qui devra se qualifier pour le prochain Euro.
Par Rayan Ouamara
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