Une défaite des Bleus salutaire
Il ne faut pas nier qu'une victoire ou même un nul auraient été mieux accueillis par le public, qui a le droit d'être exigeant après toutes les péripéties de leur équipe nationale. S'il est vrai que la dernière défaite des Bleus face à l'Allemagne remontait au 12 août 1987 (1-2, à Berlin), il ne faut pas oublier que ce groupe est encore en construction, avec un effectif presque entièrement renouvelé en quatre ans. "Tout n'est pas à jeter", déclarait Didier Deschamps après le match qui rappelait notamment le manque d'expérience de son groupe, avec une majorité de joueurs sous les 20 caps. Une telle défaite doit justement permettre à cette équipe de gagner en maturité.
Une remise en question nécessaire
Se remettre en question avant de retrouver l'Espagne en mars prochain est plutôt positif, et c'est sur ce point que va sans doute s'appuyer Deschamps, un compétiteur dans l'âme. "Il n'y a pas de conséquence car il n'y avait pas de point en jeu mais ça ne me fait jamais plaisir de ne pas gagner", résumait-il mercredi.
Après le nul face à l'Espagne à Madrid (1-1) et la victoire à Parme contre l'Italie (2-1), les Tricolores ne sont pas tombés contre n'importe qui. Même si le classement Fifa reste perfectible, il n'en demeure pas moins que la Mannschaft se classe en deuxième position, derrière l'Espagne, alors que la France ne pointe encore qu'en 17e position (juste devant le Brésil). Pour Joachim Löw, "la France est redevenue une grande nation et elle est sur le bon chemin", ce qui était certes de bon ton à l'heure du cinquantenaire de la réconciliation franco-allemande, mais il y a une part de vrai.
Des points positifs
Sur les points positifs, on peut noter en premier lieu la nouvelle performance du gardien. Lloris a une fois encore démontré sa grande classe, et chaque entraîneur sait combien il est important de pouvoir compter sur un gardien, tant ses performances rejaillissent sur le collectif. la bonne entente entre de Ribéry et Valbuena, des joueurs qui se trouvaient naturellement. Si Benzema n'est pas en réussite depuis quelques mois, il reste un attaquant de classe mondiale, et peut à tout moment renverser une situation, comme l'atteste son coup franc tiré sur la barre et qui a amené le but de Valbuena. Hormis ce trio très remuant, la valeur des latéraux est indéniable. Evra n'a pas eu le même rendement que Sagna, mais le joueur de Manchester United avec son rôle très offensif, perturbé la défense adverse.
C'est plus au milieu de terrain que les enseignements doivent être tirés. Özil et Khedira ont clairement dominé les débats, alors que les Français ont souffert à la fois dans la récupération et la relance. Les milieux ont manqué de patience et d'assurance dans la conservation du ballon, des qualités qui se gagnent là encore avec l'expérience. "Il y a encore quelque chose qui nous manque", disait Valbuena. C'est sans doute ce petit plus qui fait la différence lors d'un tel match. La fraîcheur et le pied gauche d'un Romain Alessandrini pourrait y contribuer. "On n'est pas très loin mais il faut continuer à travailler", précisait aussi Yohan Cabaye.
Ne pas oublier la Géorgie
Il reste un mois et demi avant les échéances du mois de mars, ce qui laisse au sélectionneur le temps de réfléchir à son système. Son 4-2-3-1 n'a pas eu la réussite escomptée, mais à chaque adversaire, sa solution. Avant l'Espagne, il ne faudra d'ailleurs pas oublier de prendre trois points à la Géorgie (le 22 mars). Car si elle est souvent capable d'exploit, la France a aussi souvent tendance à se faire surprendre par des adversaires à sa portée.
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