Schneiderlin "libéré" par la Coupe du monde
- Votre départ avorté à l'intersaison de Southampton vous a-t-il poussé à en faire plus et est-ce l'une des raisons de votre bon début de saison?
Morgan Schneiderlin: "Peut-être. Après j'avais toujours envie de faire une grosse saison, surtout après ma convocation pour la Coupe du monde. Je savais qu'il y aurait beaucoup plus d'attentes à mon sujet, que les regards seraient tournés vers moi. Ce petit feuilleton m'a encouragé à travailler plus et à devenir meilleur. Je suis chanceux aussi d'être dans une équipe qui tourne bien."
- Comment expliquer que Southampton soit 2e de Premier League et avez-vous l'impression d'avoir progressé malgré votre départ avorté?
"Si on m'avait dit à la fin du mercato que Southampton serait 2e, je n'y aurai pas cru et j'imagine donc que pour vous à l'extérieur c'est encore plus surprenant. Même si on a perdu beaucoup de monde, le club a très bien recruté. Un nouveau coach est venu avec une nouvelle philosophie. On a toujours cette volonté de jouer au ballon, on a une équipe solide qui encaisse peu de buts et joue bien au ballon. Personnellement, ça m'a permis de travailler encore plus, de devenir encore meilleur."
- Est-il vrai que vous avez été courtisé par la Fédération anglaise à une époque?
"J'ai fait toutes les sélections de jeunes en France, mais je n'ai jamais eu de contacts avec la Fédération anglaise. C'est la presse qui en a parlé en Angleterre mais dans ma tête, je n'ai jamais eu envie de changer de nationalité. Mon objectif a toujours été de porter le maillot bleu et de jouer en équipe de France."
- Vous sentez-vous désormais comme un habitué de l'équipe de France?
"Je ne peux pas me considérer comme un habitué, ça ne fait que 3-4 mois. Cela change par rapport à ma première sélection, mon attitude change. Je connais les personnes, je suis plus à l'aise. Mais je dois prouver à chaque sélection et chaque week-end en club que je mérite d'être en équipe de France. On m'a mis à l'aise dès le début, il y a plus de confiance, je connais mieux les joueurs. Jouer avec eux, connaître leurs automatismes, ça m'aide à être plus performant sur le terrain."
- N'avez-vous pas envie de vous lâcher plus en bleu?
"Je peux faire plus mais il ne faut pas non plus que j'oublie mon style de jeu. Je ne suis pas un joueur qui va dribbler 3-4 joueurs, faire 5-6 roulettes et des passements de jambes. Je suis un joueur sobre, j'aime bien tout ce qui est passes, mouvements. Je peux aller plus dans la surface mais c'est le match et les occasions qui vont m'amener à faire cela. Je vais essayer de me libérer un peu plus lors du prochain match. Je sais que mes performances sont correctes mais je suis capable de faire mieux."
- Craignez-vous, pour votre avenir en sélection, cette longue période qui vous sépare de l'Euro?
"Ce n'est pas une crainte mais une envie à chaque week-end, chaque match, chaque entraînement, de donner le meilleur de moi-même et de montrer cela au sélectionneur. Le coach va faire des changements de systèmes, va faire venir de nouveaux joueurs et c'est tout à fait normal et légitime mais je ne me mets pas de pression supplémentaire."
- L'équipe de France vous a-t-elle aidé à progresser?
"J'ai l'impression d'avoir progressé, je le sens tous les jours. Je suis quelqu'un de travailleur donc je travaille beaucoup à l'entraînement mais le fait d'avoir joué la Coupe du monde m'a psychologiquement libéré et m'a donné confiance en moi et je le sens en club."
- Pensez-vous que votre progression passera par un départ vers un grand club?
"Je viens d'avoir 25 ans, j'ai franchi un cap. Une carrière passe vite et j'ai envie de jouer dans un grand club. Aujourd'hui je suis à Southampton, on est 2e de Premier League, ça se passe bien. On verra bien à la fin de la saison ce qui va se passer, si on est toujours dans la zone de La Ligue des champions, et je ferai des choix, je verrai avec mon club."
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