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Saha-Gameiro ou l'histoire du revenant et du bizut

A l'annonce, ce jeudi, des sélectionnés pour les rencontres s'inscrivant dans le cadre des éliminatoires de l'Euro (contre la Biélorussie et la Serbie), les surprises concoctées par Laurent Blanc étaient à chercher du côté de l'attaque. Elles se cachent en la personne de Louis Saha et Kevin Gameiro, deux avants-centres qui aiment faire parler la poudre. Retour sur ces joueurs au profil similaire mais au parcours distinct.
Article rédigé par franceinfo
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Lundi prochain, à l'heure où les joueurs de l'équipe de France se rassembleront à Clairefontaine, pour entamer une première semaine de travail qui se conclura par la rencontre face à la Biélorussie (3 septembre) au stade de France, Louis Saha et Kevin Gameiro franchiront la porte du château avec, probablement, une certaine appréhension. Celle du retour d'un ancien pour l'un. Celle d'un nouveau venu pour l'autre.

On ne sait pas si "petit Louis" a bien grandi. Mais une chose est sûre, le joueur a pris de la bouteille. A 32 ans, Saha signe son grand retour en équipe de France, quatre ans après l'avoir quittée, sur une victoire contre la Grèce (1-0). C'était en novembre 2006, et l'avant-centre évoluait alors à Manchester United. Depuis, l'international tricolore a soigné ses blessures à répétitions qui lui ont pourries ses saisons chez les Red Devils, engrangé de l'expérience sur les pelouses anglaises et fait ses valises en direction d'Everton. Auteur d'une saison probante l'an passé avec l'autre club phare de Liverpool (13 buts), Saha aurait pu à nouveau goûter l'an passé à la saveur d'un match international si sa cuisse gauche ne l'avait pas fait souffrir. Domenech l'avait alors sélectionné pour la rencontre amicale contre l'Espagne en mars dernier (défaite 2-0). Mais l'ancien attaquant de Fulham est seulement passé à Clairefontaine, en coup de vent, venir faire constater sa blessure aux médecins tricolores. Un rendez-vous manqué, dit-on.

Une chance à saisir avec Blanc

Laurent Blanc lui a accordé une nouvelle occasion de se montrer. Louis Saha a donc indéniablement une carte à jouer, car le sélectionneur ne l'a pas appelé, à la différence de certains joueurs en vue du match contre la Norvège, à combler l'absence forcée des mondialistes. Non, aux yeux de Blanc, qui se dit "à la recherche de cadres", Saha représente un choix d'expérience. L'appelé de dernière minute pour le Mondial 2006 a été préféré à de jeunes joueurs prometteurs, à l'instar de Jimmy Briand ou d'André-Pierre Gignac. Face à la Biélorussie et la Bosnie, l'attaquant aux 18 apparitions sous le maillot bleu aura peut-être l'occasion d'étoffer son nombre de sélections. Et de siéger à bord du vaisseau tricolore. Même à 32 ans…

Gameiro, une histoire de temps

Pour Kevin Gameiro, sa romance avec l'équipe de France n'était qu'une histoire de temps. D'ailleurs, le Lorientais aurait sûrement étrenné la tunique tricolore face à la Norvège si une entorse à la cheville ne l'en avait pas empêché. Friand des espaces et adroit devant le but, le buteur breton aime prendre la profondeur et se montrer altruiste avec ses partenaires En somme, Gameiro a un profil similaire à Saha, ce dernier étant, peut-être, plus enclin à jouer dans un rôle de pivot. Plus adroit de la tête, aussi. Mais à 23 ans, l'ancien Strasbourgeois représente l'avenir, au même titre que Guillaume Hoarau. Si sa présence en équipe de France a pu susciter quelques étonnements, Gameiro n'a pas "volé" cette sélection au regard des performances qu'il livre depuis deux saisons. L'an passé, le jeune joueur avait trouvé à 17 reprises le chemin des filets. Apportant à ses éventuels détracteurs une preuve de son potentiel. Interrogé sur sa présence en équipe de France, Gameiro s'est montré enthousiaste, mais conscient de sa marge de progression. "C'est une grande fierté. Tout footballeur rêve de porter ce maillot, c'est donc un grand pas de fait mais il faudra prouver que j'ai le niveau." Gameiro et Saha auraient pu ne jamais jouer ensemble, mais leur destin se sont croisés. Et, même si quatorze ans les séparent, les deux attaquants semblent sur la même longueur d'onde. Prouver qu'ils ont leur place dans cette nouvelle équipe de France.

Par Rayan Ouamara

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