Qualifications Mondial 2022 : pourquoi l'équipe de France doit se méfier du déplacement au Kazakhstan
• Parce que ce déplacement lointain est assorti d'une récupération difficile
Seulement deux jours après un résultat indigne de son statut (1-1) et le lot de frustration qui l'accompagne, l’équipe de France a pris l’avion vendredi pour un voyage de plus de 6 heures en direction du Kazakhstan. Et c’est deux jours après avoir posé le pied à Noursoultan (le nouveau nom d’Astana) et s’être à peine accommodé à un décalage horaire de 5 heures que les Bleus vont fouler la pelouse synthétique de l’Astana Arena (15h heure française).
"Je n'avais pas besoin du match de ce soir pour savoir qu'on n'était pas au top de la fraîcheur. Tous les joueurs sont très sollicités. Ce ne sont pas des excuses, mais la préparation est très courte, le temps de récupération aussi. Et maintenant, on va avoir un déplacement [total] de 11 heures vendredi pour aller au Kazakhstan, c'est comme ça. Je ne veux pas me plaindre, c'est pour tout le monde pareil", avait d'ailleurs déjà tenu à signaler Didier Deschamps dans la foulée du nul contre l'Ukraine.
Ses joueurs auraient sans doute espéré meilleur contexte pour affronter un adversaire qui les a regardés buter sur les Ukrainiens au Stade de France depuis leur canapé, avant de les attendre bien sagement à domicile. Si les Kazakhs sont, de loin, les moins bien placés au classement Fifa dans le groupe des Bleus (122e), ils n'ont encore rien dévoilé de leurs armes, n'ayant jamais affronté l'équipe de France et surtout évoluant la plupart du temps dans l'anonymat du plus haut niveau international.
• Parce que les lacunes affichées contre l'Ukraine peuvent donner des idées
L'équipe de France a beau être championne du monde et posséder l'un des réservoirs les plus enviés, elle n'en est pas moins une équipe imparfaite. Et contre l'Ukraine mercredi dernier, certaines sont remontées à la surface. Face à un adversaire compact et regroupé en bloc bas, les hommes de Didier Deschamps n'ont pas su trouver la faille pour assumer leur statut de favori contre un adversaire qu'ils avaient pourtant battu 7-1 en octobre.
Face au Kazakhstan, ils devraient retrouver une équipe décidée à éviter la défaite, une équipe également organisée en bloc bas avec une défense centrale à trois. S'il peut paraître incongru d'imaginer un nouveau faux pas des Bleus, leur défaite contre la Finlande en novembre dernier (0-2) a prouvé que rien n'était écrit d'avance, même face à un adversaire contre lequel ils n'avaient connu que la victoire jusque-là.
Face à des Kazakhs en progrès depuis quelques saisons, notamment grâce à l'intégration de certains joueurs au championnat russe, dont la pépite du CSKA Moscou Baktiyar Zaynutdinov (buteur contre Rennes avec Astana en Ligue Europa il y a deux ans), ils devront se méfier. Ces derniers ont battu la Lituanie (2-0) et tenu en échec le Monténégro (0-0) ainsi que l'Albanie (0-0) en 2020.
• Parce que la France se méfie des rotations
"Evidemment, il y aura une rotation sur ces 3 matches. Ils seront tous ou dans leur grande majorité concernés par les 3 matches que nous jouerons en 7 jours", prévenait Didier Deschamps avant même le nul contre l'Ukraine. Conservateur dans ses choix et ses idées, le sélectionneur des Bleus va être contraint de bousculer ses habitudes, quitte à sortir de sa zone de confort.
N'Golo Kanté est de toute façon déjà forfait face au Kazakhstan, blessé. Paul Pogba devrait retrouver un statut de titulaire. D'après les informations de L'Equipe seuls trois titulaires du dernier match le resteraient ce dimanche, en l'occurrence Raphaël Varane, Hugo Lloris et Antoine Griezmann. Les lignes devraient bouger.
La dernière fois que l'équipe de France a aligné une équipe vraiment remaniée, elle s'est inclinée contre la Finlande. Seuls Pogba et Giroud pouvaient être considérés comme des titulaires habituels dans cette défaite (0-2). "Ce sera un match type Coupe de France. Tout le monde a connu ça un jour", notait Guy Stéphan, l'adjoint de Deschamps, dans les colonnes de L'Equipe. Ce qui ressemblait à une victoire quasi-donnée sur le papier a finalement des airs de piège.
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