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Ligue des nations : "Vous êtes notre grand voisin qu’on a envie de battre", entre la France et la Belgique, une rivalité bon enfant

Les Bleus affrontent la Belgique jeudi soir (20h45) pour une place en finale de la Ligue des nations.

Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
Des supporters belges et français s'étaient rassemblés pour regarder la demi-finale de la Coupe du monde 2018. (SEBASTIEN JARRY / MAXPPP)

Français et Belges se retrouvent, jeudi 7 octobre (20h45), pour la première fois sur le terrain depuis la demi-finale remportée par les Bleus (1-0) lors de la Coupe du monde en 2018. En demi-finales de la Ligue des nations cette fois, les Diables Rouges auront à cœur de prendre leur revanche, alors qu’ils avaient mis du temps à accepter leur défaite en Russie. Côté belge, le fait de rencontrer les voisins et rivaux français donne plus de saveur à une compétition qui ne procure pas un enthousiasme débordant. 

C’est l’histoire d’une génération dorée, peut-être la meilleure de l’histoire de la sélection belge, qui a vu son rêve de trophée s’envoler le 10 juillet 2018. En demi-finale du Mondial à Saint-Pétersbourg, Samuel Umtiti est venu mettre fin au beau parcours des Diables Rouges dans la compétition, alors qu’ils n’avaient jamais semblé autant en mesure de pouvoir l’emporter.

L'équipe de France s'apprête à affronter la Belgique, trois ans après la victoire des Bleus en demi-finale du mondial 2018. Une rivalité qui s'illustre par une expression devenue culte : avoir le seum.
Les Belges ont-ils toujours le seum ? L'équipe de France s'apprête à affronter la Belgique, trois ans après la victoire des Bleus en demi-finale du mondial 2018. Une rivalité qui s'illustre par une expression devenue culte : avoir le seum.

À l’issue du match, la défaite avait été mal digérée, notamment par Thibaut Courtois : "C'est dommage pour le foot que la Belgique n'ait pas gagné. On perd contre une équipe qui n'est pas meilleure que nous. On a perdu contre une équipe qui joue à rien, qui défend". Une déclaration longtemps moquée par les supporters français, pointant le "seum", du gardien belge et ravivant une certaine rivalité entre les deux pays.

Un classique des matchs internationaux 

"Cette rivalité est plus ancienne et n’est pas née en 2018. Vous êtes notre grand voisin, qu’on regarde souvent et qu’on a envie de battre. Beaucoup de gens, dont Thibaut Courtois, ont finalement compris que la France n’avait pas volé sa victoire à la Coupe du monde et que les Belges avaient gagné de la même façon en quarts de finale. Depuis 2018, c’est surtout une rivalité sur les réseaux sociaux, mais pour le reste, les joueurs se connaissent et sont amis", atténue Christophe Franken, le chef de la rubrique foot du quotidien belge La Dernière Heure.

Il est vrai que Belges et Français s’affrontent depuis bien longtemps en football. Les deux sélections nationales ont même joué leur premier match international l’une contre l’autre, le 1er mai 1904, et s’étaient séparées sur un match nul (3-3). Depuis, les Bleus et les Diables Rouges ont été opposés à 74 reprises, pour 30 victoires belges, 19 matchs nuls et 25 succès français. 

Depuis 2018, Belges et Français aiment toujours se friter autour du football. Les deux nations se sont, pendant quelques temps, disputées la première place du classement Fifa, avant que les Belges ne s’y installent durablement, grâce à leurs nombreuses victoires en matchs amicaux.

Un classement dont ils aiment se vanter : "C’est la seule réponse qu’on peut apporter face au fait que vous soyez les champions du monde en titre", s’amuse Christophe Franken. L’été dernier, l’élimination des Bleus à l’Euro a aussi été fêtée dans le plat pays : "On aime se chambrer. La France était le grand favori, avec une attaque qui devait battre tout le monde. Et finalement, elle tombe contre la Suisse, qui est un pays assez similaire au nôtre", ajoute le journaliste.

"Le fait de tomber contre la France, ça donne plus de saveur"

Plus de trois ans après, les Belges ont l’occasion de croiser le fer à nouveau avec les Français. "Je sens que le sentiment de revanche est fort ici", a déclaré l’arrière-droit des Diables Rouges, Thomas Foket, qui n’avait pas disputé la Coupe du monde. En conférence de presse, Didier Deschamps a tenu à calmer le jeu : "Il y a toujours eu une rivalité parce que c’est frontalier, la même qu’on peut avoir avec l’Italie ou l’Espagne. Mais ce n’est pas le match de jeudi qui va changer quoi que ce soit à ce qu’il s’est passé (en 2018). La rivalité, elle a toujours été là, c’est une rivalité saine et sportive". 

Une rivalité saine, certes, entre deux voisins qui aiment se moquer l’un de l’autre, mais les Belges seront nombreux devant leur téléviseur pour regarder la rencontre, en espérant battre la France : "Si on avait joué contre l’Allemagne ou le Danemark, on aurait encore moins d’intérêt pour la Ligue des nations. Là, le seul intérêt, c’est le fait de tomber contre la France, ça donne plus de saveur, c’est comme un derby", explique Christophe Franken.

Beaucoup de Belges vont regarder le match sur les chaînes de télévision françaises, pour savoir ce que les Français disent de nous. Mais si les Bleus prennent l’avantage, ils repasseront sur les chaînes belges.

Christophe Franken

à franceinfo

Faudrait-il y voir un complexe d’infériorité ? Quoi qu’il en soit, les supporters des Diables Rouges placent beaucoup d’attentes en leur trio d’attaque, formé par Romelu Lukaku, Kevin De Bruyne et Eden Hazard, pour faire tomber les Bleus. "Lukaku est très en forme, De Bruyne revient bien et Hazard est toujours meilleur en sélection qu’en club. Sur le papier, on n’a pas grand-chose à envier à Benzema, Griezmann et Mbappé, mais par contre, face à notre défense vieillissante, ça peut faire peur", note le journaliste.

Le coup d’envoi de la 75e rencontre entre la Belgique et la France sera donné à 20h45 et les Belges comptent bien garder leur avance au nombre de victoires face aux Bleus.

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