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Ligue des nations : l'équipe de France, championne de la réaction

Une nouvelle fois menée au score ce dimanche face à l’Espagne (2-1), comme lors de sept de ses huit derniers matchs, l'équipe de France a une encore prouvé sa capacité à réagir pour renverser la situation.

Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Milan
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La joie des joueurs de l'équipe de France lors de la finale de la Ligue des nations, dimanche 10 octobre 2021. (FRANCK FIFE / AFP)

Sur la tribune installée au centre de la pelouse de San Siro, les Bleus exultent, sous les paillettes. Avant d'aller le faire sous les hourras des 4 000 supporters français présents à Milan. Ce dimanche 10 octobre, ils ont ajouté leurs noms au palmarès de la Ligue des nations, cette jeune compétition, au terme d'une finale renversante face à l'Espagne (2-1). Renversant, c'est le mot qui colle à la peau des joueurs de l'équipe de France depuis juin. Car à la 66e minute de cette finale, encore peu de gens auraient affirmé que la France s'imposerait à l'issue de la rencontre.

Mais ces Bleus ont pris l'habitude de réagir. Sur leurs huit derniers matchs, ils ont donc concédé l'ouverture du score sept fois, sans perdre une seule rencontre. La spécialité française en cette année 2021, c'est la capacité à revenir au score et s'imposer dans la foulée. Face à la Suisse, le 28 juin dernier, à l'Euro, cela avait échoué car les Bleus avaient finalement été pris à leur propre jeu en toute fin de match (3-3, 4-5 aux t.a.b).

Baladés en première période

Dimanche soir, face aux Espagnols, la recette a fonctionné. Et comme en demi-finale contre la Belgique (3-2), c'est en deuxième mi-temps que le sursaut d'orgueil a eu lieu. Jusque-là, les Bleus avaient été baladés par les Espagnols en première période et ne semblaient pas en mesure d'inquiéter réellement la défense de la Roja. Il a fallu un coup de gueule monstrueux de Paul Pogba, au cœur de la défense française au tout début de la seconde période, pour faire réagir les onze Bleus.

Paul Pogba a haussé le ton pour relancer ses partenaires en finale de la Ligue des nations contre l'Espagne, le 10 octobre 2021 à San Siro (Milan). (FRANCK FIFE / AFP)

À l'issue de la rencontre, le milieu de terrain français, leader de cette équipe quand Hugo Lloris ne peut pas passer ses consignes depuis ses buts, a confirmé la tendance actuelle de l'équipe de France : "C'est vrai qu'on a mal commencé par une première mi-temps où on s'est fait dominer. On est sur une réaction, on doit faire mieux. Mais le résultat, c'est la victoire à la fin. Si c'est comme ça qu'on doit gagner, on va continuer, pourquoi pas ?", a constaté le milieu mancunien au micro de M6.

Retrouver cette capacité à frapper les premiers

Malgré les dires de Pogba, ce modèle ne semble pas forcément le plus efficace. Car si le côté tragi-comique de cette mauvaise habitude permet ce dimanche soir à l'équipe de France de remporter un nouveau trophée dans l'un des plus beaux stades du monde, elle devra forcément se montrer capable d'inscrire le premier but dans une rencontre si elle souhaite gagner d'autres titres, à commencer par la Coupe du monde 2022.

Et sans que cela ne paraisse antinomique, les Bleus devront savoir conserver cette flamme intérieure, cette force qui leur permet de renverser des montagnes quand tout semble perdu et qu'ils flirtent avec le vide. Un orgueil souligné par Karim Benzema, auteur de l'égalisation sur un but splendide, au micro de M6 après le match : "C'était un match très difficile contre une très bonne équipe, mais on a montré une force de caractère. Cette équipe est très, très forte et ne lâche jamais rien, et aujourd'hui, on l'a encore prouvé." Interrogé sur la force de réaction des Bleus, "KB9" y voit même "le signe des grandes équipes".

Face aux Belges et à l'Espagne, la France s'en est donc sortie avec brio, toujours en deuxième période, encore grâce à Benzema et Kylian Mbappé. Alors qu'ils ne sont plus qu'à une victoire de valider leur ticket pour la Coupe du monde 2022, les Bleus devront éviter de se faire à nouveau peur contre le Kazakhstan et la Finlande en novembre lors des derniers matchs de qualification pour le Mondial.

Mais pour le moment, et à quelques heures de rejoindre leurs clubs respectifs, les joueurs de l'équipe de France ont sûrement d'autres considérations en tête. Comme leur joie sur la pelouse de San Siro a pu en témoigner.

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