Lacazette-Giroud-Payet, une autre façon d'attaquer
"On a eu du mal à enchaîner en première période, dans la construction du jeu, dans le jeu vers l'avant." En l'absence de Paul Pogba et Yohan Cabaye, Didier Decshamps n’a pu que constater les soucis de l’équipe de France dans le jeu de transition, dans la construction offensive. L’opposition du Brésil, redevenu une armada offensive (trois buts contre la France et 17 depuis la Coupe du monde) et solide défensivement (seulement 2 encaissés en 7 matches), a montré les limites de ce collectif. Avec le trio Valbuena-Benzema-Griezmann, le sélectionneur avait placé le jeu en mode rapide, avec option dédoublements et une-deux. Cela n’a pas fonctionné à merveille. L’attaquant de l’Atlético, malgré son aisance technique, a eu du mal, comme contre l’Espagne, à se montrer dangereux.
Pour affronter le Danemark dimanche, Didier Deschamps pourrait tout changer. Il avait annoncé en début de semaine qu’il comptait aligner la meilleure équipe face aux Sud-Américains, avant d’effectuer une large redistribution face aux Danois. Cela tombe bien, le profil d’Olivier Giroud, associé à Alexandre Lacazette et Dimitri Payet, est plus approprié face aux Européens du Nord. Moins de vivacité, mais plus de poids et toujours de la vitesse. Le Gunner, avec son mètre quatre-vingt-douze, sa puissance physique, et ses 16 buts inscrits en 24 matches avec Arsenal (dont 4 sur les 3 derniers matches et 9 sur les 9 derniers matches), font de lui un argument de poids. Face aux grands gabarits danois incarnés dans l’axe par le Lilois Kjaer et le joueur d’Evian Wass, il peut servir de point de fixation, de remiseur, tout en ayant la capacité de conclure les actions, et d’apporter son jeu de tête performant dans la surface de réparation adverse.
Lacazette, c'est 23 buts en 26 matches avec Lyon
Et pour tourner autour de lui, Alexandre Lacazette, meilleur buteur de la L1 avec 23 réalisations en 26 matches, est une vraie perle. Rapide, technique, il peut s’exiler sur le côté droit ou sur le côté gauche pour prendre les espaces et dynamiter une arrière-garde pas toujours des plus rapides. En quête de son premier but sous le maillot bleu alors qu'il compte 5 sélections, il aimerait vivre sa deuxième titularisation sous l'ère Didier Deschamps. Dans un registre proche de celui de Karim Benzema, le Lyonnais n’a qu’un défaut pour ce match à St-Etienne : évoluer à l’OL. C’est pour cette raison que Nabil Fekir, qui a déjà essuyé quelques sifflets au Stade de France, devrait encore débuter sur le banc.
Pour alimenter le duo, la poste menant à Dimitri Payet. En grande forme avec l’OM, le milieu de terrain pourrait tenir un rôle dans un couloir comme en soutien des deux attaquants, en situation de 10. Les trois hommes sont complémentaires, interchangeables en fonction de l’action, et travailleurs en phases défensives. Ce trio avait déjà animé l'attaque tricolore, durant les vingt dernières minutes du match contre le Brésil à Porto Alegre en 2013 (défaite 3-0). A un peu plus d'un an de l'Euro-2016 en France, ils peuvent marquer de gros points aux yeux du sélectionneur face à une formation qui vient de battre les Etats-Unis cette semaine, avec un triplé de Nicklas Bendtner.
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