Hugo Lloris, pas gêné par la concurrence
Pour Hugo Lloris, 32 ans, les années passent mais une certitude demeure : il n'y a pas un seul Français qui soit capable de faire vaciller sa suprématie en sélection, où il a accumulé 112 capes depuis la première fin 2008. "C'est le capitaine de l'équipe de France, c'est un cadre avec une grande expérience, il enchaîne les saisons avec le même professionnalisme et la même exigence", apprécie son sélectionneur, prenant soin de vanter "cette envie, cette fraîcheur" sans cesse affichée par le Niçois d'origine, occasionnellement critiqué pour les "boulettes" dont il se rend parfois coupable. Conciliant avec Lloris, quand le joueur de Tottenham est arrêté pour conduite en état d'ivresse au sortir d'un Mondial-2018 étincelant, Didier Deschamps ne tarit jamais d'éloges envers un gardien qui "en qualité pure, intrinsèque (...) fait partie des tous meilleurs au niveau mondial".
"Une valeur sûre"
En début de semaine, le technicien basque l'a une nouvelle fois mis sur un piédestal, rappelant qu'il était le seul tricolore à avoir assumé son rôle lors du naufrage de juin en Turquie (défaite 2-0) lors des qualifications pour l'Euro-2020. "C'est une valeur sûre avec énormément d'expérience, il est amené à faire des erreurs comme d'autres mais quand on fait le bilan des points qu'il peut rapporter et de son niveau de performance...", a résumé Deschamps.
En équipe de France, s'il y a concurrence parmi les gardiens, elle ne concerne que les remplaçants. Car Lloris est hors-concours. La menace qu'a pu longtemps représenter Steve Mandanda n'existe plus. A 34 ans, après une saison décevante marquée par des critiques sur son jeu et son poids, le Marseillais n'est plus convoqué en sélection. "Je suis content et heureux pour lui de le revoir à un bon niveau, avec un physique de sportif de haut niveau aussi, même si ça ne va peut-être pas trop lui plaire", a lancé jeudi Deschamps au moment d'annoncer sa liste pour les matches de septembre, la seconde où il n'apparaissait pas.
Areola au Real, "problématique"?
Ces derniers mois, la montée en puissance d'Alphonse Areola aurait pu faire douter Lloris. Mais le gardien du Paris SG, après avoir glané trois sélections en l'absence du titulaire habituel, peine à s'imposer en club. Faute d'avoir convaincu les dirigeants de la capitale, le portier de 26 ans est parti rejoindre le prestigieux Real Madrid sur le gong, au dernier jour du marché des transferts, pour un prêt d'une saison. Problème : le "titi" parisien arrive en Espagne dans le rôle de doublure derrière l'international belge Thibaut Courtois, une trentaine de matches de Ligue des champions et 74 sélections avec les Diables rouges au compteur.
Forcément, ce choix de carrière a fait tiquer Deschamps, qui l'a commenté lundi alors que l'annonce n'avait pas encore été officialisée par les deux clubs. "Tous, que ce soit gardien ou joueur de champ, c'est mieux qu'ils aient du temps de jeu" pour leur avenir en sélection, a-t-il d'abord rappelé, avant de nuancer: "Certes, il va être N.2 là-bas mais on ne sait pas ce qu'il va se passer".
Reste que sa situation "peut devenir problématique", surtout "s'il ne joue pas du tout". "Mais on verra d'ici le prochain rassemblement au mois d'octobre ce qu'il aura fait, ou pas fait, et je prendrai une décision", a conclu le patron des champions du monde. Chez les Bleus, une régression d'Areola en club pourrait en revanche faire les affaires de Mike Maignan. Mais celui-ci part en revanche de trop loin pour faire de l'ombre à Lloris. Le gardien de Lille n'a pas encore la moindre expérience en Ligue des champions, une compétition qu'il s'apprête à découvrir avec Lille. Hasard de l'histoire, Maignan a fait ses premiers pas en sélection début juin, au moment même où Lloris disputait la finale de la prestigieuse C1. Entre eux, c'est certain, il y a encore deux mondes d'écart.
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