Equipe de France : Mbappé capitaine, Maignan déjà installé, des doutes à droite... Trois enseignements après les Pays-Bas et l'Irlande
Pour ses deux premiers matchs des éliminatoires pour l'Euro 2024, l'équipe de France a réussi un sans-faute, avec deux victoires et aucun but encaissé : 4-0 face aux Pays-Bas vendredi, 1-0 en Irlande lundi. Dans ce qui ressemble à un nouveau cycle, trois mois après la finale de Coupe du monde perdue, Didier Deschamps a trouvé des réponses à certaines questions. Les successeurs des retraités (Benzema, Lloris, Varane) qu'il a identifiés ont marqué des points, mais il reste une zone d'ombre à éclaircir.
Passage de témoin réussi pour Mike Maignan
180 minutes, aucun but encaissé. On aurait pu se dire que récupérer la place de Hugo Lloris, tout frais recordman de sélections en équipe de France, pouvait donner le vertige, mais Mike Maignan a excellé dans ses deux premières sorties en tant que gardien numéro un officiel. En l'espace de trois jours, il a fait preuve d'une concentration exceptionnelle, sortant le grand jeu en fin de match alors qu'il aurait pu s'endormir face au manque d'adversité proposé pendant près de 80 minutes.
Face aux Pays-Bas, la prestation collective parfaite des Bleus s'est conclue sur le penalty de Memphis Depay qu'il a arrêté. En Irlande, il a accompli l'exploit d'éclipser le but pourtant bluffant de Benjamin Pavard grâce à son plongeon sur la tête puissante de Nathan Collins. Une œuvre d'art qui vaut deux points. Au coup de sifflet final, tous ses coéquipiers se sont jetés sur le portier de l'AC Milan, qui n'arrivait pas à contenir son très large sourire.
"Est-ce que j'ai été surpris par cet arrêt ? Non. Je sais ce qu’il est capable de faire. Mike a toutes les qualités, l’envergure et en plus le mental parce que c’est un leader. Je n’avais pas de doute, ni d’incertitude par rapport à Mike. À partir du moment où il est en pleine possession de ses moyens, c’est du très haut niveau", s'est réjoui Didier Deschamps en conférence de presse après la victoire à Dublin, lundi.
Début de mandat idéal pour capitaine Mbappé
C'était la grande question du début du rassemblement. Après un léger temps de latence, Didier Deschamps a intronisé Kylian Mbappé comme nouveau capitaine de l'équipe de France, après onze années de leadership confié à Hugo Lloris. Malgré ses 24 ans et la déception d'Antoine Griezmann de ne pas être l'heureux élu, l'attaquant du Paris Saint-Germain n'a pas mis longtemps à être convaincant dans son nouveau rôle.
"Un bon capitaine, c’est quelqu’un qui est avant tout tourné vers l’équipe, capable d’être rassembleur, fédérateur, d’emmener les autres dans son sillage. Je n’ai pas envie de décider, d’imposer. Je veux ouvrir la possibilité aux autres de s’exprimer. Quand on est tous ensemble, on peut faire de grandes choses. Ça serait une erreur de bouleverser tout ça", a prévenu l'intéressé lors de sa première conférence de presse, gérée avec une grande aisance.
Le lendemain, il n'a mis qu'une minute et 55 secondes pour être décisif avec le brassard, offrant l'ouverture du score face aux Pays-Bas à... Antoine Griezmann. Après cette entame parfaite, tant sur le plan sportif que sur le plan diplomatique, Mbappé s'est offert un joli doublé, bonifiant d'abord la feinte de corps subtile de Randal Kolo Muani, avant de tout faire tout seul en fin de match pour sceller le 4-0. Un début de règne parfait, que même sa prestation discrète en Irlande ne saurait gâcher.
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À droite, le débat persiste
Durant ce rassemblement, l'équipe de France a réussi la transition après les retraites internationales de ses cadres qu'étaient Raphaël Varane et Hugo Lloris. Le milieu Tchouameni-Rabiot-Griezmann, la charnière Upamecano-Konaté, le système à quatre défenseurs... Toutes les solutions trouvées lors du Mondial ont été confortées. En revanche, une grande question est restée sans réponse et elle concerne l'identité des deux joueurs du côté droit.
Derrière, Jules Koundé avait pris le dessus au Qatar après la tombée en disgrâce de Benjamin Pavard à la suite du match contre l'Australie. Mais, après être resté sur le banc contre les Pays-Bas, Pavard a donné la victoire aux Bleus en Irlande en marquant le seul but de la rencontre. Un but qu'il est allé chercher tout seul, grattant le ballon avant de le catapulter dans la cage avec l'aide de la barre transversale. Le latéral bavarois est bien revenu dans la course dans un secteur très ouvert, où son principal concurrent, Koundé, n'a pas encore fait l'unanimité.
Devant, Ousmane Dembélé était absent car blessé. Titulaire à droite au Mondial, ce dernier restait sur une finale complètement manquée. Kingsley Coman avait l'occasion de marquer des points, mais a plutôt déçu contre les Pays-Bas avant de rester sur le banc au deuxième match, touché physiquement. Randal Kolo Muani a évolué à ce poste en Irlande et sa prestation a plutôt plu à Didier Deschamps : "Même si c’est avant tout un attaquant axial, ça ne le gêne pas de jouer sur un côté. Donc il prend de la place forcément, avec ce qu’il a réalisé sur ces deux matchs". L'attaquant de Francfort semble désormais être le choix numéro 2 en attaque derrière Kylian Mbappé, mais rien ne dit qu'il se fixera à droite.
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