Des "excuses" et pas de sanction
Blanc et Belkacemi épargnés
"Le Conseil fédéral a renouvelé toute sa confiance à Laurent Blanc", a déclaré le président de la FFF, Fernand Duchaussoy, à l'issue d'une réunion extraordinaire de cette instance.
Il a ajouté qu'une procédure disciplinaire serait engagée"dans le strict cadre du code du travail" concernant les différents acteurs de cette affaire.Il a refusé de donner les noms de ces personnes "afin de préserver le droit des salariés" de la FFF. Sans préciser pour autant s'il y aura vraiment des sanctions.
Mardi, les deux commissions chargées d'enquêter sur l'affaire qui secoue le football français avaient disculpé Laurent Blanc, tout en dénonçant les dysfonctionnements de la Fédération. La ministre des Sports, Chantal Jouanno, a exclu des poursuites judiciaires contre certains participants à une réunion, le 8 novembre, de la direction technique nationale au cours de laquelle l'idée de quotas de sélection pour les binationaux a été évoquée.
Le Conseil fédéral a en outre précisé qu'il n'y aurait "pas de sanction contre Mohammed Belkacemi", qui avait enregistré la fameuse réunion du 8 novembre 2010 à l'origine de l'affaire des quotas, en raison de son statut de cadre d'Etat. Le sélectionneur des Espoirs Erick Mombaerts a lui aussi été épargné en dépit de son rôle actif dans la conversation rapportée par Mediapart. Mais les deux commissions d'enquête n'avaient déjà pas chargé le technicien.
Blaquart et Prévosto sanctionnés ?
Dans cette volonté de laver son linge sale en famille et de ne pas éclabousser outre mesure l'autorité fédérale, Fernand Duchaussoy a précisé que "le conseil fédéral a mis à l'étude
l'engagement de procédures disciplinaires dans le respect du droit du travail" mais s'était refusé à divulguer les noms des personnes visées. Qui peut donc être concerné par ces éventuelles procédures disciplinaires ? Selon certaines sources concordantes, en premier lieu ce serait le directeur technique national François Blaquart, suspendu à titre conservatoire dès le début des enquêtes, et dont les paroles lors de la fameuse réunion du 8 novembre ont été jugées "regrettables" par Mme Jouanno. "On peut baliser, en non-dit, sur une espèce de quota", avait-il ainsi déclaré selon le verbatim du site Mediapart. Mais, fort du soutien d'une grande majorité du football français, Blaquart pourrait s'en sortir avec un simple rappel à l'ordre ou à la prudence, d'autant que sa suspension avait été très mal vécue en interne, beaucoup au sein de la FFF jugeant que le président Fernand Duchaussoy avait cédé trop vite aux demandes de la ministre.
Dans une tribune parue jeudi dans "Le Monde", le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) compte porter plainte dans l'affaire des quotas dans le football français, son porte-parole jugeant, son porte-parole estimant que la ministre des Sports entend "enterrer l'affaire".
L'autre cas de procédure concernait André Prévosto, directeur général adjoint et homme de confiance de Fernand Duchaussoy, qui avait reçu l'enregistrement de la réunion des mains de M. Belkacemi, sans rien en faire. En novembre dernier, il avait déjà été accusé d'orchestrer des manoeuvres à l'encontre de l'ancien directeur général de la FFF, Jacques Lambert, qui avait démissionné le 26 novembre.
Effet collatéral de cette affaire, qui va mettre la Fédération sous la pression du ministère, Chantal Jouanno, ministre des Sports, a demandé à Fernand Duchaussoy de "mettre en place un observatoire indépendant sur les questions de discriminations, de racisme et de communautarisme". Cet observatoire aura pour champ de compétence "les clubs de la FFF, mais aussi dans les structures fédérales, sections sportives élites, pôles et équipe de France notamment".Cet observatoire aura aussi "pour objectif de mener des enquêtes, études et analyses concernant toutes les formes de discriminations dans le football français" et rendra "un rapport annuel qui sera public".
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