Dénouement attendu dans l'affaire des quotas
Blanc sauvé, Blaquart sanctionné?
Chantal Jouanno, ministre des sports, devrait dévoiler ensuite lundi les conclusions du volet ministériel. L'enquête interne de la FFF sera réservée au conseil fédéral extraordinaire de jeudi. Historie de mettre à une histoire sans fond. De source proche du dossier interrogée par l'AFP, l'enquête interne de la FFF ne discerne pas de politique d'instauration de quotas mais plutôt une discussion qui a dérapé. En gros, les mots utilisés ont été plus que maladroits. D'ailleurs, M. Blaquart a reconnu vendredi sur RTL une "erreur" en utilisant "de manière extrêmement maladroite" le mot quota lors de la fameuse réunion du 8 novembre.
Le soldat Laurent Blanc sera-t-il sauvé? Devant le déferlement de critiques, notamment d'ancien coéquipiers Lilian Thuram, la situation de Laurent Blanc est fragilisée. Du coup, les soutiens et témoignages de moralité, dont ceux de Zinédine Zidane, Bixente Lizarazu, Fabien Barthez ou encore la ministre des sports Chantal Jouanno, se multiplient autour de Laurent Blanc, qui semble devoir être épargné dans l'affaire des quotas. La ministre des sports, qui martèle qu'elle ne veut pas la tête de Blanc, l'a encore dédouané ce dimanche sur Radio J: "Laurent Blanc est venu à cette réunion (du 8 novembre 2010), entre guillemets, par hasard: ce n'est pas lui qui pilotait cette réflexion. Il a d'ailleurs dit « moi si j'ai une équipe de Blacks ça ne me dérange pas »". En revanche, la situation de M. Blaquart, suspendu à titre provisoire le temps des enquêtes, est inconfortable.
Blanc auditionné lundi
"La dernière réunion à laquelle j'ai assisté, on parlait de ça déjà,des binationaux et tout, et il y en a un qui a lâché "particularitéethnique"... ça m'a fait drôle quand même, j'ai réagi (...) ça venaitdans les discussions qu'on avait à la DTN", a déclaré M. Mérelle.
Rentré à Bordeaux samedi de retour de sa cure en Italie, ce dernier doit encore être entendu, sans doute lundi à Paris, par la commission d'enquête interne de la FFF et la mission d'inspection du ministère de la jeunesse et des sports qui en dira plus sur cette question épineuse des quotas. En effet, André Mérelle, ex-directeur de l'INF Clairefontaine, licencié et en litiges avec la FFF, a indiqué dimanche sur TF1 qu'il avait entendu l'expression "particularité ethnique" prononcée dans une discussion "qu'on avait avec la Direction technique nationale". Les inspecteurs du ministère des sports sont-ils concernés par cette polémique ? "La dernière réunion à laquelle j'ai assisté, on parlait de ça déjà, des binationaux et tout, et il y en a un qui a lâché "particularité ethnique"... ça m'a fait drôle quand même, j'ai réagi (...) ça venait dans les discussions qu'on avait à la DTN", a déclaré M. Mérelle.
Le 2 mai, Mme Jouanno avait expliqué à l'AFP avoir "lancé cette mission d'inspection pour pouvoir éventuellement transmettre à la justice: Le procureur verra, lui, si cela constitue une infraction". "Le DTN, il est sous contrat de travail de la FFF mais sa mission lui est confiée par le ministère. En revanche il y avait d'autres cadres d'Etat à cette réunion, a-t-elle expliqué sur Radio J. Ce qui est regrettable, c'est que s'ils avaient eu des doutes, au lieu de remettre les enregistrements à la presse, ils auraient dû saisir la ministre des sports. On peut pas s'empêcher de penser qu'il y a une sorte de manipulation". A suivre...
"Un faux problème", selon Arsène Wenger
L'entraîneur d'Arsenal Arsène Wenger a estimé que la polémique sur les quotas de binationaux dans le football est un "faux problème" car "la France n'est pas du tout un pays raciste". Pour Wenger, la polémique est née d'"un débat technique qui a mal tourné". "J'ai été surpris par ses propos, mais je connais bien Laurent Blanc. Au départ, c'est un débat technique qui a mal tourné et qu'ils auraient dû évacuer immédiatement", a-t-il dit. "Le moins qu'on puisse dire est que la discussion à la FFF était maladroite et qu'elle n'aurait jamais dû exister", a-t-il ajouté. Wenger s'est dit opposé à toute politique de quotas. "Les quotas sont la porte ouverte à la médiocrité car ils ne récompensent pas la qualité. Nous avons un avantage dans le sport, c'est qu'il n'y a que la qualité qui compte."
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