De Bastia aux Bleus en passant par Newcastle, Florian Thauvin a déjà eu plusieurs vies
L’éclosion à Bastia
Formé à Grenoble, Florian Thauvin rejoint Bastia lors de la saison 2011. En Ligue 2, il joue ses premiers matches avec les professionnels sous les ordres de Frédéric Hantz et se révèle la saison suivante en Ligue 1. Avec les Corses, il inscrit 10 buts pour sa première saison dans l’élite. Au mercato d’hiver, il signe avec le Losc avant de finir la saison sur l’île de Beauté et de remporter le trophée UNFP du meilleur espoir de Ligue 1. Cet été-là, avant de rejoindre le Losc, il remporte le Mondail des moins de 20 ans avec la génération dorée des Pogba, Umtiti, Zouma, Digne, Aréola et Kondogbia. De tous ses joueurs, il était le seul à ne pas avoir encore été appelé chez les Bleus.
Le coup de sang dans le Nord
Florian Thauvin s’est engagé au cœur de l’hiver 2013 avec Lille. Mais six mois plus tard, la situation est bien différente. Rudi Garcia est parti et certains cadres aussi. Le joueur se sent floué et ne veut plus jouer pour le Losc. Il veut rejoindre l’OM. Le club phocéen, qualifié pour la Ligue des champions, est plus attrayant. Sportivement et financièrement. Durant le Mondial, Lucas Digne et Yaya Sanogo, fraîchement transféré à Arsenal, se moquaient du salaire de "seulement" 45000 euros mensuels que toucherait Thauvin dans le Nord. "Il était la cible des moqueries de ses copains en équipe de France, à propos de son salaire lillois", reconnaissait à l’époque son conseiller Adil Amazzough. Vexé, Thauvin veut quitter Lille et obtient son transfert à l’OM dans les dernières heures du mercato estival 2013. Quand dans son interview dans L’Equipe publiée lundi, il assure qu’il "aurai(t) préféré éviter certaines erreurs", sous-entendu de comportement, on est en droit de penser qu’il fait référence à cet épisode.
Le chien-fou de l’OM
A son arrivée sur la Canebière, Thauvin a les crocs et veut bouffer tout et tout le monde. "Plus jeune, à Marseille, j’ai eu des soucis car j’avais un caractère mal placé", admet-il. A l’époque, les cadres de l’OM sont Steve Mandanda, Souleymane Diawara, André-Pierre Gignac, Benoît Cheyrou et Dimitri Payet. Avec le Réunionnais, les relations ne seront pas idylliques. Les deux hommes ont eu des accrochages, pas sur le fond, mais "des engueulades". "On a crevé l'abcès. C'est un grand joueur, j'ai à apprendre de lui. Il m'aide à m'intégrer en équipe de France", dit-il désormais du Réunionnais. "Je suis heureux de le découvrir un peu plus", insiste-t-il sur RMC.
A Marseille, il confirme avec 8 buts et 4 passes décisives pour sa première saison. La deuxième saison est un peu moins bonne (5 buts, 7 passes) mais il est une des figures du projet Dortmund, mis en place par Vincent Labrune. Le départ fracassant de Marcelo Bielsa après la première journée de la saison 2015-2016, fait couler le projet et Thauvin est transféré à Newcastle pour 17 millions d’euros. "Le problème, ce fut le départ de Marcelo Bielsa (…) Tout le projet a été remis en cause, mon avenir à l’OM aussi. J’ai pris la décision de partir, cela s’est fait très rapidement".
Le flop de Newcastle
En Angleterre, Florian Thauvin va déchanter. Pourtant, il débarque dans un club qui aime les Français. Ses débuts en tant que titulaire sont spectaculaires : un but et trois passes décisives lors de la victoire 4-1 contre Northampton en Coupe de la Ligue. Ce sera son seul coup d’éclat. Il perd peu à peu la confiance de son entraîneur et prend régulièrement place sur le banc. Il revient à l’OM par la petite porte au bout de six mois. "Je ne pense pas que signer à Newcastle ait été un mauvais choix, a-t-il expliqué sur les ondes de RMC, parce je suis revenu plus fort mentalement. Le fait de se retrouver seul avec sa copine là-bas, de découvrir un nouveau pays, une nouvelle langue, l’alimentation qui change… Cela m’a fait grandir. Je me suis rendu compte aussi de la chance que j’avais d’être à l’OM. J’ai franchi un cap psychologiquement".
Un OM neuf
De retour à l’OM, Thauvin revit. Programmé pour être l’emblème du projet Dortmund, il est désormais membre de l’OM Champions Project de Frank McCourt et Rudi Garcia. Couvé par Franck Passi pendant six mois, il a accueilli avec bonheur la signature de Garcia, un entraîneur qui "(le) voulait avant de partir à la Roma". Aujourd’hui, il est un des hommes en forme de l’OM avec 10 buts et 6 passes décisives et un tout autre joueur. "Je joue plus simple", a-t-il analysé sur RMC et "lâche beaucoup plus rapidement le ballon" (L’Equipe). Même le sanguin qu’il était s’est assagi. "Aujourd’hui, j’ai appris à gérer mes émotions", a confessé le gaucher.
L’équipe de France
Au vu de ses statistiques et de ses performances, sa première convocation chez les Bleus n’est pas usurpée. Tout heureux de se retrouver là, il était même le premier à arriver à Clairefontaine. En arrivant au Château, "on pense au chemin parcouru, aux difficultés rencontrées. Vous êtes heureux, il n'y a rien de plus beau que représenter son pays, vous vous dites aussi que le plus dur commence", a-t-il expliqué devant la presse mardi. A lui de jouer pour ne plus disparaître des radars…
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