Blanc, à laube de la reconstruction
Raymond Domenech parti, Laurent Blanc a récupéré les rênesdune équipe de France en perdition, tombée plus bas que sous terre lors duchaos quelle a vécu en Afrique du Sud. De retour de leurs périples, les Bleusont joué de leur habituel mutisme et de leur langue de bois, prenant commemodèle un certain Domenech. Entre déshonneur, honte, colère et incompréhension connaîtra-t-on un jour les véritables raisons du drame qui sest joué lors duMondial ?- la Francedu football a voulu sonner lheure du renouveau avec Laurent Blanc, aujourdhuiseule lueur despoir dune France encore affaiblie par le fiasco des Bleus.Cest dans cette drôle dambiance que lancien entraîneur des Girondins deBordeaux a décidé de relever un pari risqué : celui de reconstruire uneéquipe de France compétitive, elle qui est tombée à la 21 ème place auclassement Fifa. Et la nouvelle marche des Bleus prendra effet dans moins dunmois. Le 11 août prochain, ils affronteront à Oslo la Norvège en match amical,avant dentamer les éliminatoires pour lEuro 2012.
Quelles solutions pour Blanc ?
A lheure actuelle, lincertitude règne quant aux éventuelssélectionnés. Pour quelle solution optera Laurant Blanc ? Quels seront seschoix ? Trois cas sont à envisager.
Première possibilités : léviction des 23
Alors quune commission denquête sur la grève des joueurs aété créée par la Fédération,Blanc pourrait avoir lidée de nappeler aucun des vingt-trois joueurs présentslors du Mondial. Cest lidée qua soumis le magazine France Football dans saparution daujourdhui. Le « Président » utiliserait alors son droitde dissolution, histoire dasseoir son autorité sur léquipe de France. Mais onle voit mal mettre aux oubliettes des joueurs qui ont davantage subi queprovoqué la rébellion (Gourcuff, Valbuena Lloris ). Surtout que Blanc, sestdit ne pas « vouloir être le père fouettard » de cette équipe de France.Un autre fait vient aussi mettre à mal cette hypothèse. Le 23 juillet setiendra un conseil fédéral afin de revenir sur le désastre du Mondial. Ilsemble toutefois peu probable que des sanctions soient prises, étant donné quela comission denquête mené par la F.F.F. rendra ses conclusions dans la deuxième quinzaine daoût.Après la rencontre contre la Norvège
Deuxième possibilité : la mise à lécart des fauteursde troubles
A un degré moins extrême et toujours dans lidée dassainirle climat en sélection, lex- Bordelais pourrait se passer des services des « cadres »de léquipe de France. On dit deux quils sont à la source de la révolte. Quisont-ils ? Evra, Ribéry, Abidal, Henry, Gallas. Ces joueurs seraient à loriginede la mutinerie. Ils avaient, entre autres, décidé de faire grève en signe deprotestation face à lexclusion du groupe de Nicolas Anelka, auteur de proposinjurieux envers Domenech. Jérémy Toulalan, le milieu de terrain lyonnais, auraiteu également dans le collimateur son désormais ex-sélectionneur. Son conseilleraurait rédigé le communiqué lu par Domenech. Lui quon pensait loin de sesproblèmes internes Mais là encore, lidée dexclure les cadres de léquipe estpeu plausible. Si William Gallas ne manquera sûrement pas en défense, ne plusvoir Franck Ribéry porter le maillot bleu nest que trèspeu envisageable. Car malgré un Mondial plus que décevant, le natif de Boulognereste un formidable détonateur au milieu de terrain. Et ses chaloupés peuacadémiques ont plus dune fois fait chavirer les défenses adverses. Quant à Patrice Evra, son cas est plus complexe. Capitaine des Bleus lors du Mondial, le latéral gauche a été à l'image d'un grand nombre de ses partenaires: hors du coup. Mauvaises prestations, meneur de la fronde... le Mancunien accumule les mauvais points. Et une rude concurrence sur le côté gauche (Clichy, Trémoulinas ?) pourrait bien le rendre tricard en équipe de France.
Troisième possibilité : allier ancien et nouveau
Cette dernière supputation paraît la plus réaliste. LaurentBlanc, à qui il nincombe pas de prendre des sanctions envers les fautifs du Mondial,a pour projet de créer un système de jeu porté vers lavant sans omettre detrouver un équilibre défensif, qui na pas existé en Afrique du Sud. Dans saconférence de presse dintronisation, lancien libéro la dit. Il sélectionnerales joueurs quil estime les meilleurs à leur poste, quils sappellent Ribéryou non. Lidée de créer un mix entre anciens et jeunes nouveaux se présentealors comme la meilleure solution, un moyen de faire naître un dynamismebénéfique au renouveau des Bleus. Même si, contre la Norvège, Laurent Blancfera sans doute appel à des joueurs peu habitués à jouer les premiers rôles enraison du manque de condition physique de certains, dont les championnats naurontpas encore repris. En août, Blanc enfilera pour la première fois son costume desélectionneur. Et tentera de redorer le blason de léquipe de France, terni cesdernières semaines par les tristes épisodes que lon connaît. Sur qui sappuiera-t-ilpour relever le challenge ? On ne peut que se limiter aux suppositions. Seuleune chose est sûre. Labsence de Thierry Henry à Oslo, qui a prisofficiellement sa retraite internationale. Pour le reste, libre à chacun de semettre dans la peau de « Lolo ».
Par Rayan Ouamara
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