Equipe de France : gagner ou (et) faire ses valises
Difficile de faire moins convaincant. Si par un de ces hasards délicieux qui nourrissent le football mondial, la France ou l'Italie parvenaient ce soir à se qualifier pour les quarts de finale du championnat d'Europe, cela n'enlèverait rien au calvaire que fut cette phase de groupe. Il suffisait d'ailleurs de voir vendredi les Italiens ravis et rageurs, après n'avoir pourtant réussi qu'un nul (1-1) contre la Roumanie, pour s'en convaincre. Sans même parler de la prestation française du soir...
L'occasion de redire, une nouvelle fois, dans quelle galère se retrouvent les anciens finalistes du Mondial 2006. Sans qu'il faille, pour analyser ce contexte, chercher des explications bien loin. Français et Italiens, émoussés, ne sont guère plus que des rassemblements de vedettes sans vraie "âme", ni cohésion d'équipe.
_ Pour ne rien arranger, Cannavaro pour l'Italie et Vieira pour les Bleus sont absents pour cause de blessure. Et les deux nations, assises sur le toit du monde voilà seulement deux ans, sont simplement tombées sur plus fortes qu'elles.
Voilà peut-être l'explication principale : Italie et France ont dû composer avec le groupe le plus relevé de la compétition, sans parvenir à le dominer. Si le mental en béton et le jeu "coquin" des Roumains a surpris tout le monde (et encore), les envolées balle au pied des Pays-Bas étaient plus ou moins prévisibles. Imbattables Bataves, qui ont inscrit sept buts en deux matches, face à deux défenses parmi les plus réputées de la planète, en donnant - humiliation suprême - l'impression de vraiment s'éclater sur le terrain.
La dernière de Domenech ?
On se frotte les yeux, on peste, on bout mais rien à faire, les Bleus n'y arrivent pas. Vraiment pas. Lents et sans idées contre les Roumains (0-0), radicalement un niveau en-dessous contre les Pays-Bas (1-4), les joueurs français ne mériteraient même pas de continuer l'aventure, tant leurs jeunes adversaires ont réussi à "ringardiser" leur jeu et appuyer sur la béance du non-lien entre défense et attaque.
Ce soir (20h45), le match France-Italie portera son lot traditionnel d'émotions et d'intensité, et les rivalités du passé prendront encore plus leur sens. Avec le risque important du "coup pour rien", car tout dépendra surtout (et uniquement) de l'attitude des Néerlandais. Soulagés par leur qualification, ces derniers devraient aligner une équipe "B" ce soir, avec la probabilité de perdre face aux Roumains. Ce qui qualifierait les coéquipiers de Chivu, et donnerait aux Pays-Bas la satisfaction de mettre hors course Français et Italiens.
D'autant qu'on voit vraiment mal comment les tricolores pourraient nous jouer un scénario miracle "à la 2006". Les médias ont poliment attendu deux rencontres avant de s'épancher sur les lacunes physiques de Thuram, les tensions dans le vestiaire, et l'attitude "cache-cache et langue de bois" du staff des Bleus. Une élimination ce soir devrait expédier les anciens, et le coach, en retraite anticipée pour donner les clés aux jeunes pousses. Un moindre mal ?
Matteu Maestracci
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