Didier Deschamps a toutes les cartes en main mais il préfère le bluff
On a fini par s’habituer à la langue de bois. Pudiquement, on appellera ça une communication maîtrisée. Dans les cercles de jeu, on parle plutôt de bluff. Grand adepte de la belote, Didier Deschamps aurait fait un bon joueur de poker. Il a toutes les cartes en mains mais ne dévoile jamais rien. Umtiti titulaire ? « Je vous fais aussi la bio sur Mangala ? », répond le sélectionneur à la question sur les qualités de l’ancien lyonnais, pressenti pour débuter contre l’Islande. Le système choisi ? « Je me retrouve dans différents systèmes », répond-t-il dans un petit sourire. Deschamps est en revanche plus prolixe sur son adversaire de dimanche. « Il ne faut pas réduire le jeu de l’Islande à des longues touches, ils ne jouent pas qu’en l’air. Ils ont aussi beaucoup de qualités dans le jeu. Ils savent faire des enchaînements au sol, avec des joueurs de qualité. »
Quel système ?
Et les Bleus ? Si le débat sur Umtiti semble clôt, celui du schéma de jeu ne semble pas tranché. Deux logiques s’affrontent. Celle du classique 4-3-3 où les Tricolores ont leurs repères. Dans ce cas, Cabaye remplacerait Kante suspendu. Matuidi reprendrait son côté gauche et Pogba le droit, sauf si Deschamps cède à la tentation Sissoko. Dans cette configuration, Griezmann doit s’excentrer à droite et Payet à gauche. Le Madrilène préfère plutôt tourner autour de l’attaquant de pointe mais ce système est le plus sécurisant défensivement. Si on doute sur l’organisation, c’est parce que les Bleus n’ont pas aligné la même formation à chaque match. Il flotte encore un parfum d’incertitude sur la formule idéale. « DD » le reconnaît volontiers. « Je fais des choix au départ et je suis amené à changer en cours de match, concède le sélectionneur. Ça a été moins le cas à une période… »
L'état d'esprit avant tout
Deschamps préfère y voir un avantage. « Je me retrouve dans différents systèmes. Vous n’avez pas tous les éléments avant chaque match, lance-t-il à la presse. Ça dépend de l’adversaire mais c’est plus un avantage. J’ai des joueurs avec des profils différents qui m’offrent plusieurs solutions. » L’autre option serait de passer en 4-3-2-1 qui donnerait un meilleur rendement offensif (sur le papier). Griezmann y excelle dans son rôle de 9 et demi et Coman peut faire valoir ses qualités de vitesse et d’élimination sur l’aile. En attendant de révéler la composition définitive, Deschamps a insisté sur l’état d’esprit à afficher d’entrée. « L'idéal, c'est de bien commencer et de bien finir. Certaines équipes commencent fort et finissent final, ce qui n’est pas bon signe. Alors je m’adapte. Au-delà de l’organisation et des changements de joueurs, c’est un état d’esprit. On peut mettre n’importe quel système, s’il n’y a pas d’ingrédient de base, l’un ne fonctionnera pas mieux que l’autre. »
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