Symboles néonazis, insultes racistes : au Brésil, les supporters extrémistes vont-ils rester impunis ?
La Russie et la Croatie risquent jusqu'au retrait de points.
La présidente du Brésil, Dilma Rousseff, l'avait promis, cette Coupe du monde devait être celle de "l'antiracisme". C'est raté. Après dix jours de compétition, plusieurs bannières racistes ont été repérées, un "streaker" néonazi s'est invité sur la pelouse lors d'Allemagne-Ghana et une polémique a éclaté concernant des chants homophobes.
Des bannières racistes lors des matchs de la Croatie et de la Russie
Les supporters de ces deux équipes font régulièrement parler d'eux à la rubrique des faits divers. Ça n'a pas manqué lors de ce Mondial. L'association FARE (Football Against Racism in Europe) a alerté la Fifa sur deux bannières faisant référence à des symboles d'extrême droite, une croix celtique pour les fans russes, une référence au régime des Oustachis, allié aux nazis, pour les Croates.
Le patron de FARE a tiré la sonnette d'alarme dans le Daily Telegraph : "Il semble bien que des fans de quelques pays veuillent répandre leur haine partout dans le monde. Il faut donner une réponse forte à ces images de toute urgence." L'urgence attendra. Si le règlement de la Fifa prévoit des sanctions pour les actes racistes et homophobes (PDF, p.7), on voit mal l'instance suprême du football mondial suspendre une équipe, ou même décréter un match à huis clos.
Lors de l'Euro 2012, la Croatie avait été sanctionnée financièrement trois fois par l'UEFA, pour des chants racistes, et pour une banane lancée vers l'attaquant italien Mario Balotelli. Depuis, la Fifa a changé de politique, estimant que les sanctions financières n'avaient aucun effet, rappelle la BBC (en anglais). Sepp Blatter, le patron de la Fifa, s'est prononcé en faveur d'une déduction de points envers les équipes contrevenantes - d'autant plus que la Russie et la Croatie n'en sont pas à leur première infraction.
Les néonazis s'invitent aux matchs de la Mannschaft
On ne l'a pas vu à la télévision, mais un streaker néonazi (un supporter généralement nu qui court sur la pelouse) a pénétré sur le terrain pendant Allemagne-Ghana. Les stadiers n'ont pas réagi, et il a fallu que le milieu ghanéen Sulley Muntari raccompagne l'importun hors du terrain. Sur son torse, des inscriptions nazies et des références à Adolf Hitler. Ce supporter d'extrême droite n'était pas seul. Dans les tribunes, certains fans allemands se sont noirci le visage et portaient des t-shirts avec l'inscription "Ghana".
Dear @FIFAcom why do you do & say NOTHING when racist fans like these show up to the stadium in blackface? pic.twitter.com/FJERy5eDEa
— Football's a Country (@FutbolsaCountry) 21 Juin 2014
Des internautes ont interpellé la Fifa sur Twitter pour savoir si elle comptait sévir. Pas de réponse pour l'instant.
Les supporters brésiliens et mexicains pris en flagrant délit d'homophobie
A chaque fois que le gardien adverse dégage le ballon, les fans mexicains chantent "puta", qu'on pourrait traduire par "tarlouze". Les supporters brésiliens les ont imités lors du match Brésil-Mexique, où l'on a pu entendre un véritable concert de "puta". Ce sont surtout les Mexicains qui sont dans le collimateur de la Fifa. Les médias mexicains sont aussitôt montés au créneau pour défendre cette "tradition". "Pourquoi veulent-ils interdire ce cri qui nous identifie, qui est euphorique et pas homophobe ?" a ainsi déclaré Martha Figueroa, présentatrice de l'émission ¡Nuestro Día!, très suivie au Mexique, relayée dans le New York Times (en anglais). D'après le Telegraph (en anglais), il paraît peu probable que la Fifa aille plus loin qu'un rappel à l'ordre.
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