La Fifa met en garde la France contre la tentation de l'ingérence
Le message est clair : les dirigeants sportifs ne sont pas des fonctionnaires, hiérarchiquement dépendants de l'Etat. La Fédération internationale de football (Fifa) n'apprécie pas l'activisme du chef de l'Etat et de sa ministre des sports, au lendemain du naufrage sud-africain de l'équipe de France de football. Et elle juge intolérable que Roselyne Bachelot se permette d'estimer publiquement que la démission de Jean-Pierre Escalette, président de la Fédération française de football, “inéluctable”.
“Personne ne peut demander à quelqu'un de démissionner. Cette personne est élue. S'il a le sentiment d'avoir échoué, il peut démissionner. Et des élections doivent alors être organisées”, recadre Jérôme Valcke, le secrétaire général de la Fifa. “J'ai parlé aux services du ministère des Sports et je leur ai dit de faire très attention”, précise-t-il.
Faire attention en effet, car la sanction peut être sévère : “Il existe une autonomie du mouvement sportif et il ne peut y avoir d'interférence politique ”, explique Jérôme Valcke. Et si le gouvernement devient un peu trop envahissant, la Fifa peut décider d'interdire le pays en question de compétition internationale. C'est ce qui est arrivé aux fédérations kenyanes et irakiennes, après des ingérences trop poussées. Et Jérôme Valcke a fait savoir qu'il n'y aurait pas d'exception pour la France.
Depuis le retour des Bleus, les autorités politiques sont en effet très actives. L'Elysée s'est emparé du dossier de la refonte du football français et des Etats Généraux doivent être organisés en octobre à la demande de Nicolas Sarkozy. Par ailleurs, la ministre des sports, Roselyne Bachelot, outre ses déclarations anti-Escalette, a dénoncé le comportement de certains joueurs. “Le pouvoir politique doit connaître les lignes à ne pas
franchir”, prévient Jérôme Valcke.
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